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Nigeria: Boko Haram revendique l'enlèvement de plus de 200 jeunes filles

Nigeria: Boko Haram revendique l'enlèvement de plus de 200 jeunes filles
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Le groupe islamiste armé Boko Haram a revendiqué lundi 5 mai l'enlèvement de plus de 200 lycéennes commis mi-avril dans le nord-est du Nigéria. Un kidnapping de masse qui a suscité une très vive émotion dans le pays.

"J'ai enlevé vos filles", déclare le chef du groupe extrémiste, Abubakar Shekau, dans une vidéo de 57 minutes obtenue par l'AFP. Elle montre Shekau habillé en treillis militaire. Il se tient debout devant un véhicule de transport blindé et deux pick-up sur lesquels sont installées des mitrailleuses. Six hommes armés se tiennent des deux côtés de Shekau, le visage dissimulé.

Des 276 lycéennes enlevées le 14 avril dans leur établissement scolaire de Chibok, 53 ont réussi à s'enfuir et 223 sont toujours en captivité selon la police. "Je vais les vendre sur le marché, au nom d'Allah", déclare Abubakar Shekau, alors que des informations circulent sur le possible transfert des adolescentes au Tchad et au Cameroun voisins, où elles auraient été vendues pour 12 dollars chacune.

Le chef de Boko Haram, qui dit garder "des gens comme esclaves", déclare avoir enlevé les lycéennes parce que "l'éducation occidentale doit cesser" et que les filles "doivent quitter (l'école) et "être mariées".

Dimanche, le journal nigérian Sunday Punchpubliait le témoignage de deux jeunes filles qui ont pu échapper à leurs ravisseurs.

"Ils portaient des uniformes militaires. Quand nous avons découvert la vérité, il était trop tard et nous ne pouvions plus faire grand-chose. Ils criaient, ils étaient grossiers. C'est pourquoi nous avons compris que c'était des insurgés. Puis, ils se sont mis à tirer et ont mis le feu à notre école.

Notre véhicule a eu un problème et ils ont dû s'arrêter. J'en ai profité avec quelques autres filles pour courir et nous cacher sous des buissons. Je vais bien et je suis très solide physiquement. Mon seul problème est que des amies à moi restent aux mains des terroristes."

À la frontière du Cameroun, du Niger et du Tchad, les douze Etats les plus au nord de la fédération du Nigeria - dont l'État de Borno où a eu lieu le kidnapping - sont les moins développés du pays. C'est là que la secte islamiste Boko Haram sévit. Son nom signifie "l'éducation occidentale est un péché" en haoussa, la langue la plus répandue dans le nord du Nigeria.

Né en 2004, le groupe extrémiste se bat pour la création d'un Etat islamique dans le nord du Nigeria, mais des revendications différentes ont été formulées, dont la libération de certains membres emprisonnés. L'organisation, qui visait des dirigeants locaux et les forces de l'ordre dans le nord-est du Nigeria, a muté en une hydre à plusieurs têtes responsable d'attentats-suicides, notamment contre le siège des Nations Unies à Abuja (capitale du pays). Les écoles, les universités et les dignitaires musulmans sont aussi pris pour cibles par la secte.

En septembre dernier, 40 élèves au moins avaient été tués dans un collège d'enseignement agricole dans la ville de Gujba. Des militants de Boko Haram y avaient déjà attaqué des dortoirs, tirant sur les élèves pendant la nuit. Une attaque similaire a eu lieu en février dernier dans la ville de Buni Yadi. Les agresseurs avaient lancé des explosifs dans l'internat, ouvert le feu dans les chambres et tué certaines victimes à l'arme blanche. Seuls les garçons avaient été visés.

Le président Goodluck Jonathan a déclaré dimanche que son gouvernement espérait l'aide du président Barack Obama pour aider son pays à résoudre ses graves problèmes de sécurité. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait promis la veille que les Etats-Unis feraient "tout ce qui est possible" pour aider le Nigeria dans cette affaire.

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