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«Kurios»: le Cirque du Soleil surprend avec sa 35e production (CRITIQUE/PHOTOS/VIDÉO)

«Kurios»: le Cirque du Soleil surprend avec sa 35e production (CRITIQUE/PHOTOS/VIDÉO)

À l’occasion de ses 30 ans, le Cirque du Soleil a fait de sa 35e production un brillant alliage d’éléments inusités, de valeurs sûres et de réinventions. Présenté sous chapiteau dans le Vieux-Port de Montréal et mis en scène par Michel Laprise, Kurios continent suffisamment de numéros bonbons pour accrocher un sourire au visage de tous ceux qui mettront le pied dans ce cabinet des curiosités.

Dès les premières minutes, l’esprit follement festif de la troupe d’acrobates se transmet aux spectateurs avec une ouverture chantée et dansée sur une musique endiablée. Le ton est donné et le public est prêt à pénétrer dans l’univers de ce chercheur ventru et chevelu qui prétend que l’inaccessible perd tout son sens dès qu’on ferme les yeux.

Planqué dans un lieu d’expériences et d’inventions, le scientifique est entouré de personnages issus d’un univers inconnu : un homme capable de porter un petit bout de femme dans son ventre, deux garçons interdépendants des mouvements, des créatures semblables à des robots-ornithorynques, rappelant les Mondoshawans du film Le Cinquième Élément, etc.

Comme le Cirque l’a fait au cours de ses dernières productions sous chapiteau, la prémisse du cabinet des curiosités n’est rien d’autre qu’un prétexte pour enfiler les numéros d’acrobaties sans véritable trame narrative.

À sa décharge, Michel Laprise a réussi à créer un univers rappelant constamment certaines des inventions les plus marquantes de la période industrielle du 19e siècle, avec l’inclusion d’accessoires ou de personnages représentant les gramophones, les soufflets, les trains à vapeur, les aéronefs et les montgolfières.

À travers quelques numéros bien exécutés, mais peu surprenants (le couple de trapézistes, la belle pagaille du filet rebond, le duo de muscles sur sangles aériennes), Laprise a insufflé un élan de modernité à l’univers circassien : une trapéziste s’exécute sur un vélo suspendu dans les airs, un équilibriste s’amuse sur une montagne de chaises avant d’être surpris par des personnages (très) bien cachés sous le chapiteau, alors que des mains prennent l’apparence de danseurs et sont projetées sur la toile d’une mini montgolfière. Bien que le moonwalk et le breakdance de ce quintette de phalanges fassent sourire, le numéro n’est pas ce qu’il y a de plus original ou de raffiné.

Au chapitre des réinventions, on ne peut passer sous silence le caractère irrésistible du cirque invisible, où un clown recrée des numéros qui ont fait la légende de l’art circassien (le saut du lion à travers un cerceau de feu, le plongeon de haut vol dans une piscine minuscule, les pirouettes sur un fil de fer, etc.) avec une foule de dispositifs ingénieux qui nous font croire aux prouesses de ces bêtes et acrobates imaginaires.

Plus tard, ce même clown enflammera le public en flirtant avec une spectatrice et en imitant un chat avec un talent physique et comique incomparable. Le lien avec le cabinet des curiosités est disons… boiteux, mais le numéro est hilarant.

Malheureusement, la magie de plusieurs sections du spectacle est brisée par la présence peu subtile des techniciens, à qui l’on demande de mettre en place les installations en croyant qu’un simple costume arrivera à camoufler leur attitude nonchalante. Le Cirque nous a habitués à beaucoup mieux par le passé.

Du côté de la musique, Kurios donne l’impression d’avoir simplement modifié des airs connus, dans un mélange de sonorités world, de jazz manouche et d’électro-swing. On est loin de l’unicité d’Allegria, qui se démarquait en une fraction de seconde.

Une fois de plus, le Cirque du Soleil peine à offrir un spectacle basé sur une histoire, et non une simple trame de fond, mais il possède encore le talent et l’ingéniosité pour soulever les spectateurs, qui ne se sont pas gênés pour faire preuve d’enthousiasme tout au long de la soirée.

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