QUÉBEC - Le ministre des Transports Robert Poëti se dit d'accord pour que les cyclistes empruntent le trottoir au moment de traverser sous les viaducs.
Robert Poëti a souligné, en entrevue vendredi, l'initiative de l'arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie qui invite les cyclistes à emprunter le trottoir pour passer sous le viaduc de la rue St-Denis où une jeune cycliste a perdu la vie lundi. Mathilde Blais a été heurtée par un camion alors qu'elle circulait dans ce passage étroit. «Je salue l'initiative de ce maire d'arrondissement», a lancé le ministre Poëti au sujet de François W. Croteau.
Depuis vendredi matin, un panneau de signalisation invite les cyclistes à emprunter le trottoir, bien que cela soit théoriquement illégal. «Mais il faut que les cyclistes ralentissent» une fois sur le trottoir, dit le ministre. Malgré les risques de collision avec les piétons, la mesure réduit à zéro les risques d'accident impliquant une voiture, dit Robert Poëti.
Le ministre des Transports a rencontré vendredi matin la présidente et chef de la direction de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ), Nathalie Tremblay, pour lui demander une révision en profondeur du Code de la sécurité routière. Un groupe de travail réunissant des représentants des cyclistes, des policiers, du gouvernement et du milieu municipal sera également mis sur pied afin de faire connaître «leurs doléances» au ministre.
L'initiative répond à une demande de l'administration Coderre, qui a appuyé une motion de Projet Montréal en ce sens plus tôt cette semaine.
De plus, la SAAQ diffusera bientôt une campagne publicitaire afin de sensibiliser la population aux dangers pour les cyclistes.
Outre le décès de Mathilde Blais, le ministre estime que la loi doit être revue pour répondre à l'évolution du cyclisme et à la hausse du nombre d'adeptes sur les routes.
De nombreuses mesures sont envisageables, selon Robert Poëti. Par exemple, les amendes pour un automobiliste qui ouvre sa portière devant un cycliste, présentement entre 30$ et 60$, pourraient être revues à la hausse, affirme le ministre. «Il faut que ce soit dissuasif», dit-il.
Robert Poëti mentionne également, à titre d'exemple, les corridors sécuritaires qui obligent les conducteurs à ralentir puis à s'éloigner au moment de dépasser une voiture de police à l'arrêt sur une autoroute. «Je vais attendre les recommandations, précise le ministre. Je ne veux pas souffler les réponses [au groupe de travail].»
Quant au passage sous les viaducs, le ministre des Transports se dit prêt à étudier toutes les options. «Est-ce qu’un trottoir pourrait être pour les vélos et l'autre pour les piétons?», lance-t-il.
L'ex-policier a toutefois adressé une remarque aux cyclistes en zone urbaine. «Je ne vois pas beaucoup de cyclistes à Montréal s'arrêter aux feux rouges, ni faire leur arrêt obligatoire, dit-il. Il va falloir que les cyclistes, comme les conducteurs, prennent conscience des dangers.»
Vélo fantôme
Par ailleurs, des citoyens ont pris l'initiative d'installer un vélo fantôme sur les lieux de l'accident qui a coûté la vie à Mathilde Blais. L'installation aura lieu lundi prochain à 7:30. Un «vélo fantôme» est un vélo peint en blanc qui vise à commémorer la victime d'un accident, de même qu'à susciter la réflexion des passants.
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