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Controverse sur les travailleurs étrangers: des jours difficiles pour Jason Kenney

Controverse sur les travailleurs étrangers: des jours difficiles pour Jason Kenney
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OTTAWA - Face aux nouvelles allégations d'abus entourant le controversé Programme des travailleurs étrangers temporaires du gouvernement fédéral, la réputation politique de Jason Kenney est-elle en train de s'effriter?

Le ministre de l'Emploi était sur la défensive lundi à la Chambre des communes, mais il est aussi dans la mire des groupes d'affaires, des syndicats et même des citoyens ordinaires qui pensent que le gouvernement conservateur a permis à des étrangers de voler leurs emplois.

«Le ministre est responsable du Programme des travailleurs étrangers temporaires depuis les six dernières années», a souligné le chef du Nouveau Parti démocratique, Thomas Mulcair, durant la période des questions.

Le premier ministre Stephen Harper a publiquement dénoncé les entreprises qui font venir des travailleurs étrangers dans l'intention «de ne jamais en faire des employés permanents et de retourner l'ensemble de la main-d'oeuvre dans un autre pays à la fin d'un contrat», a poursuivi M. Mulcair.

«Le premier ministre a compris cela depuis un certain temps, mais pourquoi le ministre qui s'occupe de ce programme depuis six ans ne l'a-t-il jamais compris?», a poursuivi le chef de l'opposition.

Jason Kenney a répliqué avec ce qui est en train de devenir un air connu.

«Si et quand il y a des abus, nous agissons clairement et rapidement», a-t-il dit, en référence au moratoire temporaire qu'il a imposé la semaine dernière à l'industrie de la restauration.

«Nous sommes sur le point d'en arriver à une autre phase de réformes pour nous assurer que les Canadiens aient toujours et partout la priorité sur les emplois disponibles, et que le programme soit seulement utilisé comme une mesure limitée et de dernier recours par les employeurs.»

Le NPD et les libéraux ont demandé que le vérificateur général mène une enquète sur le programme. Pour M. Kenney, celui-ci est «libre d'enquêter sur tout ce qu'il juge nécessaire de faire sans recevoir une directive du gouvernement».

Quelques mois peuvent faire toute la différence dans un dossier comme celui-ci.

En janvier, M. Kenney avait promis une ronde de réformes, alors que les employeurs et les associations commerciales se plaignaient des délais occasionnés, selon eux, par d'autres changements entrés en vigueur il y a un an. La première vague de réforme est survenue après le scandale entourant la Banque Royale du Canada, qui avait remplacé des employés canadiens par des travailleurs étrangers temporaires.

M. Kenney avait laissé entendre que ces changements, qui devaient intervenir ce mois-ci, pourraient comprendre une «voie rapide» pour les professions très demandées dans les régions du pays qui connaissent un faible taux de chômage.

Mais face aux nouvelles allégations visant les employeurs, la plupart dans le domaine de la restauration, M. Kenney a pris un ton différent. Son bureau a été inondé de plaintes au cours des dernières semaines, affirment des responsables du ministère, et la grande majorité d'entre elles concernent des restaurants.

Plutôt que d'alléger les restrictions, le ministre laisse maintenant entendre que des règles plus strictes pourraient être imposées.

Les derniers jours ont été difficiles pour Jason Kenney. L'Institut C.D. Howe a publié la semaine dernière une étude montrant que l'afflux de travailleurs étrangers temporaires au cours des 10 dernières années est passé de 110 000 à 338 000, faisant augmenter le taux de chômage en Colombie-Britannique et en Alberta, un bastion des conservateurs.

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