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Le retour à l'équilibre budgétaire sera plus difficile que prévu

Rapport: l'équilibre budgétaire sera plus difficile à atteindre que prévu

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Le fiscaliste Luc Godbout et l'économiste Claude Montmarquette mettent en garde Québec contre la hausse des dépenses, au moment où les revenus connaissent une tendance inverse. MM. Godbout et Montmarquette ont déposé leur rapport sur l'état des finances publiques commandé au lendemain de l'élection des libéraux.

Les deux experts estiment qu'un retour à l'équilibre budgétaire, voulu pour 2015-2016 par les libéraux, « nécessitera d'aller au-delà des révisions annuelles des dépenses, et qu'il conduira à se pencher sérieusement sur la structure même des dépenses, ainsi qu'à réfléchir à la fiscalité ».

Luc Godbout et Claude Montmarquette font plusieurs constats, dont :

La confirmation du déficit budgétaire de 3,145 milliards de dollars pour l'année 2013-2014, soit 645 millions de plus que le déficit de 2,5 milliards annoncé dans le dernier budget de l'ex-gouvernement péquiste;

Un déficit budgétaire de 1,750 milliard de dollars est prévu pour l'année 2014-2015, mais si aucune mesure n'est prise, ce déficit atteindra 3,733 milliards de dollars;

Le Québec fait face à un déficit structurel : le taux de croissance des dépenses approche annuellement 5 %, alors que le taux de croissance nominal de l'économie serait plutôt de 3,5 % au cours de la prochaine décennie.

Le nouveau gouvernement devra mieux maîtriser ses finances publiques, stimuler la croissance économique et créer plus d'emplois, affirment les deux experts.

Sans quoi, la province se trouvera rapidement devant un « mur » et risque de voir les maisons de notation baisser sa cote, avertit M. Montmarquette. Le gouvernement ne peut plus repousser les décisions politiques difficiles sans affecter les générations futures.

Des choix s'imposent

Luc Godbout se demande d'ailleurs pourquoi il est si difficile pour le Québec de retrouver l'équilibre budgétaire. « La récession au Québec était plus faible qu'ailleurs, on a retrouvé tous les emplois perdus par la récession, on a augmenté la taxe sur l'essence et introduit la taxe santé », dit-il.

Les promesses électorales du Parti libéral du Québec pour atteindre l'équilibre budgétaire sont extrêmement ambitieuses, croient les économistes, mais « tout est possible. Mais qu'est-ce qu'on va sacrifier? ».

Les Québécois doivent donc s'attendre à voir certains programmes réduits ou abolis, prévient M. Montmarquette. « On reçoit plus de services qu'on en paie. »

Luc Godbout et Claude Montmarquette rappellent que le paiement de la dette monopolise des sommes importantes qui pourraient être utilisées pour les services aux citoyens.

« Les citoyens oublient que le service de la dette à lui seul représente 11,4 % des dépenses consolidées du gouvernement. Les paiements des intérêts sur la dette en 2013-2014 représentaient davantage que le budget du ministère de l'Éducation », précise M. Godbout. Le gouvernement doit s'attaquer à ce problème rapidement.

Les propositions

Afin de stabiliser l'exercice financier pour la prochaine année, les économistes proposent cinq options :

Le gel de la masse salariale de la fonction publique;

La révision des programmes;

Un effort additionnel des entreprises du gouvernement au niveau des revenus;

Une réduction des dépenses fiscales, notamment celles en faveur des entreprises;

Le maintien des frais de garde annoncés le 20 février dernier.

De plus, les experts suggèrent une gestion pluriannuelle des grands portefeuilles, permettant une meilleure prévision des dépenses.

Enfin, ils proposent la publication de l'état des finances publiques avant le déclenchement de toutes élections. Ainsi, les partis politiques pourront tous utiliser les mêmes chiffres pour préparer leur plateforme électorale et éviteront de mauvaises surprises à leur arrivée au pouvoir.

Premières mesures d'austérité

D'ailleurs, le gouvernement Couillard a déjà annoncé jeudi un plan de réduction des dépenses étatiques. Un exercice qui s'inscrit dans l'objectif d'atteindre l'équilibre budgétaire en 2015-2016, et qui demandera des « efforts » importants, selon le premier ministre.

Le gouvernement a annoncé un gel d'embauche dans la fonction publique en plus de freiner l'octroi de subventions dans le but d'atteindre ces objectifs de réductions. « Ce qu'on annonce [...], c'est un début, là. C'est même pas le début de la fin, c'est même pas la fin du début », disait Philippe Couillard, jeudi.

Malgré l'état des finances et la diminution des revenus, M. Couillard maintient le cap sur l'atteinte de l'équilibre budgétaire en 2015-2016. Et il entend y parvenir sans augmenter les taxes, les impôts ou les tarifs. Il mise plutôt sur des mesures de relance économique. Il a joint la parole aux actes en annonçant une première mesure qui consiste en un nouveau crédit d'impôt pour la rénovation résidentielle.

Les travaux de l'Assemblée nationale reprendront le 20 mai prochain, et le Parti libéral déposera son budget en juin. C'est à ce moment que les Québécois connaîtront l'ampleur des mesures d'austérité.

Réactions aux mesures d'austérité

Le Conseil du patronat du Québec se dit très préoccupé par les conclusions du rapport et craint que le retour à l'équilibre budgétaire soit reporté. « Le statu quo en matière de gestion des finances publiques n'est désormais plus une option valable », a déclaré la vice-présidente à la recherche et économiste en chef du Conseil du patronat, Norma Kozhaya, dans un communiqué de presse. Elle demande des actions urgentes de la part du gouvernement.

Pour sa part, le syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) craint que les mesures d'austérité proposé par le premier ministre accentuent les inégalités entre les citoyens.

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