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«À l'état sauvage» : attachant Franck Dubosc

«À l'état sauvage» : attachant Franck Dubosc
courtoisie Juste pour rire

Franck Dubosc était en visite-éclair à Montréal samedi. L’humoriste français a rempli le Théâtre St-Denis et a offert à ses spectateurs une sympathique soirée de rigolade avec son quatrième one man show, À l’état sauvage, en guise de cadeau de Pâques. Un cadeau unique, puisqu’une seule représentation en sol québécois était inscrite à son horaire de tournée.

Mais peut-être que ses nombreux admirateurs (et admiratrices, il va sans dire) se feront entendre assez fort pour que le comique revienne rapidement nous voir. Sur scène, Franck Dubosc joue à plein régime la carte du beau gosse suffisant, conscient de son charme, qui a toutes les femmes à ses pieds. Le personnage lui va comme un gant. L’homme de 50 ans – il badine qu’il en a 32, et son air taquin nous en convainc presque; seule sa chevelure poivre et sel le trahit – arrive en piste à la façon de celui qui n’a plus besoin de présentation, aborde son parterre de front, se permet des plaisanteries qui pourraient sonner odieuses dans la bouche de certains de ses collègues, mais qui, dans la sienne, rebondissent à nos oreilles amusantes et sans malice. «Hier, il y a même une femme qui est montée sur scène pour que je bénisse son enfant», a-t-il lancé, quasi d’entrée de jeu, après une projection de présentation où son nom éclatait en mille couleurs sur grand écran, sur l’air d’A Little Less Conversation, d’Elvis Presley.

Mais, au-delà de la façade médiatique, Dubosc est diablement attachant et le public l’adore. Ça riait énormément dans la salle samedi, de bon cœur, et ce, à presque toutes ses lignes. Il n’y a donc qu’un pas qu’on pourrait aisément franchir entre la blague et la vérité quand on écrit qu’il pourrait être réclamé à nouveau bientôt dans la Belle Province.

Gags grivois

Dans À l’état sauvage, Franck Dubosc nous défile à une vitesse effrénée tout ce qui l’agace, le dérange, l’horripile. Dès l’ouverture, il balance que, jusqu’ici, «2014 n’est pas [son] année» et s’autoproclame pessimiste. De fait, tout, mais absolument tout, l’emmerde : les toilettes d’avion, le réchauffement de la planète (il en profite pour décocher un clin d’œil mutin au froid qui sévit encore chez nous), le recyclage («J’ai trois poubelles selon ce que je jette, bientôt j’aurai trois chiottes selon ce que je mange!»), les privilèges, le succès («J’ai peur que ça s’arrête trop vite. C’est comme le sexe»), son hypocondrie et ses ballonnements («Tu souffres en silence, mais tu guéris dans le bruit»), ses compatriotes français qui sont condescendants envers les Québécois («Comment peut-on regarder de haut ceux qui sont plus faibles que soi?»), la chirurgie plastique, les vestiaires du gym où il s’entraîne, les piercings… Le râleur énumère ses exaspérations avec énergie, non sans taquiner ici et là une personne de la foule au passage.

Pour étoffer son concept, Franck Dubosc s’imagine qu’il est sur une île déserte et qu’il doit apprivoiser sa nouvelle vie en solitaire. La mise en situation donne lieu à des gags savoureux, dont quelques-uns à connotation grivoise qui surprennent instantanément. Par exemple, il donne une définition à double sens du mot «chatte» et bricole des jeux de mots avec les expressions «pipe», «bois» et «fontaine»… qui, dans certains contextes, se marient naturellement. Le thème de la fellation («La fée qui aide les papas à s’endormir le soir… et parfois même au bureau») semble aussi beaucoup l’inspirer. Les résultats d’un petit sondage personnel sur le sujet tendent à démontrer que certains hommes adoptent cette pratique parce qu’ils en aiment la chaleur, la douceur, ou encore… le moment de silence qu’elle procure.

Et comme rien n’effraie notre superstar, celle-ci s’aventure même sur le terrain glissant de la religion. «Parfois, j’ai envie de relire la bible, parfois, j’ai envie de la réécrire», argue-t-il. Franck Dubosc, un Dieu? Un Dieu de l’humour, assurément.

Faux appel à la bombe

Samedi soir, des informations voulant qu’un faux appel à la bombe ait été logé au Théâtre St-Denis pendant le spectacle de Franck Dubosc ont filtré dans certains médias. L’alerte aurait été lancée autour de 20h45, mais la salle d’À l’état sauvage n’avait pas encore été évacuée à 21h10, au moment où le Huffington Post Québec a quitté les lieux. La prestation devait se terminer vers 21h50.

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