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Black Lips de passage à Montréal avec un nouvel album

Black Lips de passage à Montréal avec un nouvel album
Mick Rock

L’aura du vaurien et du voyou associé à la naissance du punk sied bien aux membres des Black Lips qui ont fait plus que leur part de conneries ces quinze dernières années. On ne saurait trop dire pourquoi les quatre gars se sont adoucis un peu, mais leur septième album paru en mars, Underneath the Rainbow (disponible en écoute intégrale plus bas), reste fort efficace. Avant la visite du groupe à Montréal le 21 avril, nous avons jasé avec le bassiste et chanteur Jared Swilley, membre fondateur du band américain créé dans une école de la Géorgie.

Ces rockers de musique garage nous ont habitués à des sons abrasifs, à des voix à la limite de chanter faux et à une attitude décousue qui donne l’impression qu’ils sont vraiment à côté de leurs pompes. Pourtant, c’est une signature qui fonctionne et un rock sale qui fait parfois du bien.

En juin 2011, la formation laissait paraître l’album Arabia Mountain avec une musique plus pop qu’à l’habitude. Le talentueux réalisateur Mark Ronson avait réussi à enjoliver les garnements pour un résultat moins rude. Le disque a connu un beau succès, même si certains amateurs ont boudé ce son « trop poli ».

Cette fois-ci, les chansons d’Underneath the Rainbow ont trouvé leur place au centre des deux antipodes explorés par les Black Lips au fil du temps : ni trop âpre ni trop édulcoré.

Retour vers le futur

Black Lips propose un rock garage influencé par les années ’50 et ’60 emballé d’une liberté rageuse et débordante. Une différence notable cette fois, le coréalisateur Patrick Carney (batteur des Black Keys) a apporté une touche sudiste supplémentaire à Underneath the Rainbow, ce qui donne une musique un brin teintée par la vibe de Nashville (où l’album a été enregistré en partie). Rien de bien country sur l’album, mais on ressent quand même une trace de terroir dans ce blues ringard (Boys In The Wood et Dandelion Dust, qui sonne pas mal The Black Keys) qui se mélange au rockabilly (Drive By Buddy) et au punk, bien entendu.

«On a toujours joué du blues-rock, affirme Jared Swilley. Je ne pense pas que nous ayons puisé consciemment dans le genre rockabilly pour ce disque. Je pense que ça s’explique par notre attitude très slacker. Cela dit, nous adorons la musique des années ’50 et ’60. On aime faire une dirty music qui donne quand même envie de danser et d’avoir du fun. Je pense aussi aux années ’80 quand des groupes comme The Cramps se sont donnés pour mission de retourner aux sources du punk. Il mélangeait bien le rockabilly et le garage punk.»

Le travail des Black Lips est tout à fait à leur image : grinçant, passionné, furieux, déjanté, festif. Encore une fois, les paroles témoignent de cette vie de chenapan allant souvent à fond de train.

Au risque de verser dans le tragique (« so what ? », lancera Swilley en entrevue), le groupe raconte autant la débandade que la mort - rappelons-nous le décès de leur collègue et ami musicien Ben Eberbaugh, frappé par une moto -, « une manière d’être libre et d’être vrai ». C’est le cas de la douzième et dernière pièce de l’album, Dog Years. «Toutes ces choses que nous racontons dans les chansons sont généralement vraies. Nous avons choisi de tirer du positif de notre vécu, même s’il y a parfois des moments tristes. Affronter sa colère ou sa peine pour écrire une chanson, c’est déjà ça. Et c’est foutrement mieux que de ne rien faire du tout! On apprend dans ces démarches. C’est une sorte de thérapie. Pis ça nous donne toute l’énergie nécessaire pour crier notre musique sur scène (rires).»

Se sentir vivant

Depuis l’annonce de la tournée (plusieurs dates en Amérique du Nord et en Europe), une donnée à particulièrement capté l’attention : une machine à odeurs sera utilisée durant les spectacles.

«Les odeurs, bonnes ou mauvaises, ont toujours été très présentes lors de toutes ces années de tournées aux quatre coins de la planète, indique Swilley. Elles sont très liées aux émotions ou encore à la mémoire. Nous avons donc eu cette idée de travailler avec une équipe d’experts olfactifs afin de produire des senteurs (océan, encre de seiche, feu, denim) qui seront libérées durant le show. C’est cool, ça marche. »

Black Lips - Théâtre Corona de Montréal - le 21 avril, 20h. On peut écouter ici Underneath the Rainbow dans son intégralité.

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