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«Kurios – Cabinet des curiosités», du Cirque du Soleil : au 19e siècle, tout était possible (PHOTOS/VIDÉO)

Cirque du Soleil : au 19e siècle, tout était possible (PHOTOS/VIDÉO)

L’horloge indique 11h11. Faites un vœu, et immergez vous dans Kurios - Cabinet des curiosités, le nouveau spectacle du Cirque du Soleil.

Dans une mise en scène de Michel Laprise, un chercheur de la fin du 19e siècle travaille, dans son atelier, à fabriquer une machine pour s’envoler vers un monde où s’emmagasinent les rêves, où on imagine le futur. Après tout, avec les découvertes de l’époque – l’électricité, les moyens de transport, le télégramme – tout est désormais possible. Or, c’est plutôt notre savant qui recevra de la visite, celle de drôles de personnages, des «Kuriosistanais», qui viennent du «Kuriosistan». Quand ces créatures aussi étranges qu’amusantes débarquent chez le chercheur, il est 11h11. À la fin de la prestation, quand l’homme rouvrira les yeux, il sera 11h12. A-t-il seulement fantasmé tout le brouhaha qui s’est élevé dans sa pièce? Qu’importe. Il a toute une vie devant lui, et peut encore aspirer au meilleur…

35e création originale du Cirque du Soleil sous chapiteau, lancée alors que l’institution fondée par Guy Laliberté célèbre ses 30 ans, Kurios – Cabinet des curiosités s’est révélé pour la première fois aux médias vendredi matin, dévoilant son univers éclaté, davantage ludique que poétique, fortement inspiré de l’œuvre de Jules Verne. Trois extraits particulièrement réjouissants ont été joués, mais il faudra attendre au 24 avril, alors que débuteront les représentations montréalaises de la production, pour en voir davantage.

Village gaulois

Michel Laprise, connu notamment pour ses collaborations avec Madonna, sur le spectacle de la mi-temps du Super Bowl en 2012 et sur la tournée MDNA, et qui bosse avec le Cirque du Soleil depuis 2000, avait la larme à l’œil au moment de prendre le micro pour s’adresser aux journalistes, vendredi. Il a parlé avec beaucoup d’émotion du «petit village gaulois, loin du numérique» que ses collègues et lui s’affairent à construire depuis déjà plusieurs semaines. L’imposante équipe de Kurios, dont sa troupe de 46 artistes originaires de 13 pays (la moitié a déjà participé à l’une ou l’autre des tournées du Cirque), entame présentement le dernier sprint avant la grande première et la fébrilité est palpable. En entrevue, le créateur a détaillé sa vision de ce cabinet fantastique qu’est Kurios.

«On a voulu créer un lieu de tous les possibles, a-t-il expliqué. Le 19e siècle était l’âge d’or de la magie, des illusions. On souhaitait donc créer le feeling que tout est encore possible.»

«C’est un spectacle sur l’éveil et la curiosité, l’une des plus belles vertus, qui nous distingue des animaux. On va jouer avec les perceptions, les proportions, les points de vue. On veut plonger les gens dans le même état que s’ils regardaient les nuages et décelaient des formes d’animaux. Les curiosités vont prendre vie sous les yeux du chercheur, Et, à 11h11, l’atmosphère est toujours particulière. On voudrait arrêter le temps…», a complété Michel Laprise.

«On n’est pas en train de faire un documentaire sur le 19e siècle, a pour sa part précisé Chantal Tremblay, directrice de création. Mais la période nous a donné une couleur à explorer. Kurios, c’est d’être ouvert à quelque chose de nouveau, à rêver. C’est un spectacle très optimiste, dont le public pourra garder un petit bout de bonheur après.»

Beaucoup d’accessoires

Les «curiosités» du titre, ce sont tous ces objets qui s’animeront sur l’immense scène circulaire du grand chapiteau jaune et bleu, plus basse qu’à l’habitude puisque, dans Kurios, aucun élément ne sortira du sol, aucune trappe n’encombrera les protagonistes. Les surprises qui attendent les spectateurs se déploieront autrement. Le scénographe Stéphane Roy a accompli un boulot colossal pour donner vie à l’atelier du chercheur; l’une de ses trouvailles consiste en une plateforme qui fait rouler des appareils et accessoires tout autour de l’espace. D’ailleurs, l’abondance d’accessoires de toutes sortes utilisés dans Kurios est l’une des distinctions majeures du collectif.

«On a beaucoup de numéros de performance, visuellement différents, magiques, s’est extasié Chantal Tremblay. On amène des lumières, des plateaux. On prend des objets d’autrefois et on les transforme.»

«Il y a beaucoup d’objets du quotidien, pour que les spectateurs puissent avoir une assise complète, a renchéri Michel Laprise. Une table de salle à manger. Un vélo. Des objets simples, démocratiques, qu’on trouve dans toutes les maisons. On peut faire autre chose que s’asseoir, sur une chaise. Même si on n’a pas beaucoup de sous, on a notre imaginaire, avec lequel on peut faire beaucoup!»

En ce qui a trait aux personnages de Kurios, on les a dotés d’une personnalité, et Chantal Tremblay assure qu’on verra leur visage, pour mieux déceler leurs émotions. Elle fait référence, pour illustrer ses dires, à l’homme «micro-cosmos», fait de métal et d’acier et un peu bourru, et à l’homme-accordéon. «Et les artistes ne font pas qu’aller et venir au gré des numéros, a-t-elle ajouté. Ils s’investissent énormément dans le spectacle.»

Évidemment, plusieurs acrobaties égaieront les différents tableaux, mais certains d’entre eux ne compteront pas nécessairement de prouesses physiques. Parmi les segments qui devraient retenir l’attention, Michel Laprise évoque une performance de contorsion extraordinaire. Vendredi, un homme en équilibre sur des cylindres et se balançant du haut des airs (un art appelé rola bola) a fait retenir son souffle à l’assistance. On a également vu des pirouettes en main à main et d’autres fantaisies épatantes.

Grande générosité

Bien qu’il tombe à point pour souligner les 30 ans du Cirque du Soleil, Kurios – Cabinet des curiosités n’est pas un spectacle-anniversaire, a mentionné Michel Laprise.

«Non, puisque le show sera en tournée pendant 10 ou 15 ans. Mais moi, c’est sûr que ça m’influence. Je me dis qu’il faut avoir la même fraîcheur qu’en 1984, comme si c’était le premier spectacle. Et les astres se sont alignés pour nous. Tout va au-delà de ce que j’avais rêvé!»

Reconnaissant, le metteur en scène a tenu à saluer l’engagement de toute son équipe.

«Le Cirque du soleil, c’est très exigeant, a-t-il insisté. Quelqu’un qui vient ici doit être prêt à donner beaucoup. Nos acrobates sont très généreux. Ils ne jonglent pas à huit ou neuf balles. Le dévouement et la générosité sont deux valeurs très importantes de la maison. Ça attire des gens formidables et ça donne la responsabilité morale de faire les choses du mieux qu’on peut…»

Kurios – Cabinet des curiosités sera présenté dans le Vieux-Port de Montréal à compter du 24 avril - des supplémentaires viennent d’être ajoutées, du 2 au 13 juillet -, puis à Québec, du 24 juillet au 17 août.

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Cirque du soleil: KURIOS – Cabinet des curiosités

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