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Premier album de Ludovic Alarie : l'art d'évoquer

Premier album de Ludovic Alarie : l'art d'évoquer
Jean-François Cyr

MONTRÉAL - Fils de contrebassiste jazz émérite, ancien étudiant de musique classique, chanteur-guitariste dans la cool formation montréalaise The Loodies, Ludovic Alarie, porte le sceau de l’artiste prometteur. Il est talentueux, certes, mais groundé aussi. D’ici la consécration, l’homme de vingt ans trime dur. En parallèle des efforts de son groupe, il propose aujourd’hui un album solo étonnant qui marque une étape importante dans sa jeune carrière.

« Cette volonté de me lancer en solo a juste été causée par le fait que j’avais un trop-plein de créativité, raconte le très calme Ludovic Alarie. Je n’ai pas vraiment décidé de le faire. C’est venu naturellement. J’avais plein de pièces. C’était juste pas supposé être aussi gros au départ. J’ai proposé un démo de quatre morceaux aux gens d’Indica (maison de disque montréalaise) et ils ont vraiment aimé ça, au point de me pousser à faire un disque. Trois mois plus tard, j’étais en studio. »

Avec la collaboration de Patrick Watson (il chante notamment sur Rester muet), Alexis Raynault et Gabriel Ledoux (orchestration), Brian Chan (ingénieur de son), la chanteuse Adèle Trottier-Rivard (Louis-Jean Cormier et bien d’autres collaborations) ainsi que Warren C. Spicer (le chanteur-guitariste du groupe rock Plants and Animals a réalisé, mixé et effectué nombreuses prises de son) « Ludo » propose 10 chansons francophones de folk-rock orchestral.

À ce petit groupe de personnes s’est ajoutée une palette de musiciens invités : synthétiseurs, flûtes, violoncelle, batterie, piano, percussions, wurlitzer, trombone...

« Comparativement à la musique pop faite avec The Loodies, que nous qualifions de cowboy psychédélique, c’est bien plus intime et introspectif », souligne le chanteur.

Bouffée d’air

En fait, c’est parfois à la limite du lyrisme. C’est doux, évocateur, sensible, atmosphérique. La voix est fragile, un brin haut perchée, rêveuse, parfois quasi fatiguée (ça fait d’ailleurs pensé à Patrick Watson tout ça). Ludovic Alarie aime à dire qu’il doit y avoir du souffle dans la voix, surtout en français, un peu comme celle de Julien Mineau dans Malajube, un groupe qu’il a apprécié. Selon Alarie, la proposition musicale se marie bien avec la voix.

«Au début, je ne pensais pas aboutir dans une musique si orchestrale (comme la pièce Allant Nulle part). J'envisageais faire des morceaux acoustiques avec des cordes et un trombone, mais rien à voir avec tous ces instruments. Je voulais un son à la Nick Drake. Quelque chose de folk. C’est drôle, le plan a changé en cours de route, à force d’expérimenter. Nous avons même fini par ajouter des arrangements de groupe sur des arrangements orchestraux (rires). Je sais, c’est assez rare! Mais je suis bien content du résultat. Ça donne un son et des ambiances particulières. »

Enregistrée en bonne partie au studio Mixart, la musique s’est quand même retrouvée dans divers autres studios : Makina, Indica et celui de Patrick Watson. Cette période de travail aurait été des plus réjouissantes. En plus de « cette superbe collaboration » entre Ludovic Alarie et Warren C. Spicer, une amitié est née au fil du temps. Déjà, les deux gars planchent sur un second opus, « plus groovy ». De cette complicité nous en retirons même une autre excellente nouvelle : Plants and Animals serait en studio pour proposer « le meilleur album depuis Parc Avenue », paru en 2008.

Outre le son, Alarie s’est grandement investi dans les paroles. « Les textes me donnent l’occasion de méditer, de réfléchir à ce qui se passe autour de moi. Je m’inspire des histoires des autres, mais aussi de trucs que je n’arrive pas à comprendre […] Étrangement, je ne lis pas beaucoup. Quand je porte attention à un artiste, j’écoute souvent toute la discographie (Lennon et Cohen, par exemple). Quand je lis un auteur, je passe à travers son œuvre. Ces temps-ci, je lis Charles Bukowski (célèbre écrivain qui suggère un univers tordu bien loin de celui d’Alarie).

« Je lis pas mal de poésie, précise-t-il. Le recueil Moments fragiles de Jacques Brault, par exemple. Il y a aussi eu ce poème de Geneviève Desrosiers qui a inspiré la chanson Mon tendre II. J’ai pris des extraits. C'est la première fois que les mots inspirent ma musique ».

L’album homonyme de Ludovic Alarie est disponible dès aujourd’hui.

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