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Charlotte Le Bon: «J'aime ceux qui se soulèvent contre l'injustice» (PHOTOS)

Charlotte Le Bon se soulève contre l'injustice dans «La Marche» (PHOTOS)
AZ Films

Charlotte Le Bon est à Montréal pour accompagner la sortie du film La Marche réalisé par Nabil Ben Yadir. Dans ce drame historique librement inspiré de la véritable marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983, elle se glisse dans la peau de Claire, une photographe lesbienne d’origine canadienne qui rejoint le combat pacifique de jeunes militants français issus des banlieues défavorisées. Le Huffington Post Québec s’est entretenu avec l’actrice.

Assise en hauteur sur un tabouret proche des fenêtres au dernier étage d’un hôtel du centre-ville, la Québécoise aux grands yeux défile les entrevues les unes après les autres, sans perdre le sourire et sa bonne humeur. Il faut dire que tout va bien pour l'ex-Miss Météo de Canal + qui additionne les productions depuis sa première expérience au grand écran en 2012 avec Astérix et Obélix: au service de Sa Majesté.

On la découvrira bientôt dans Yves Saint-Laurent de Jalil Lespert à l’affiche cet été au Québec. La comédienne vise maintenant les États-Unis. Elle vient d’ailleurs de terminer le tournage de The Hundred Foot Journey où elle tient le premier rôle aux côtés de Helen Mirren. Le film est produit par deux bonzes de l’industrie, Steven Spielberg et Oprah Winfrey. Qui dit mieux?

Mais revenons au film La Marche, la raison de la venue de Charlotte à Montréal. Le long métrage n’a pas eu le succès escompté en France. Qu’importe, l’actrice tient à défendre le film jusqu’au bout et surtout chez elle, au Québec.

«C’est vrai, les entrées en salles en France ont été décevantes. Le film est sorti lors du 30e anniversaire de la vraie marche, explique-t-elle. Les gens ont pensé qu’on leur proposait un documentaire. Certains ont aussi senti une certaine obligation, comme un devoir de mémoire. Beaucoup n’aiment pas se sentir obligés, alors ils ne se sont pas déplacés.»

Un film important

Le Bon ajoute que ce film lui a apporté beaucoup. En plus de se sentir enfin comme une actrice à part entière, le rôle était enfin l’occasion de jouer autre chose que la jolie fille. «Le personnage solaire de Claire ne se définit pas par son physique. Il s'agit d'un rôle différent de celui qu'on me propose souvent. Ma carrière est encore courte, mais j’en ai déjà marre de toujours interpréter la femme pétillante et mignonne de la distribution», raconte-t-elle.

Elle n’oubliera pas non plus le tournage qui a été compliqué. «C’était vraiment difficile, se souvient-elle. La majorité des scènes se déroulaient en hiver et à l’extérieur. On jouait sous la pluie, sous la neige ou sous la grêle. J’ai attrapé ma première amygdalite, tandis que d’autres se sont déchiré les muscles, ou se sont cassé des os, en particulier les hanches et les chevilles. Ce qui est assez drôle quand le film s’appelle La Marche

Malgré les aléas, tous ont senti le besoin de s’investir dans l’aventure. «Une vraie solidarité s’est créée entre nous, car on sentait qu’on était en train de faire un film utile», précise-t-elle.

Des Français comme les autres

Impossible de rester insensible face à cette histoire qu’elle a découverte en lisant le scénario. «C’est comme si j’avais suivi un cours d’histoire. Je me suis laissé emporter par le récit poignant de ces jeunes qui ont refusé le racisme. Et puis, j’aime ceux qui se soulèvent contre l’injustice.»

On est en 1983. Les jeunes en question – une trentaine – ont décidé de ne plus accepter qu’on les considère comme des Français de seconde zone pour la simple raison qu’ils étaient les enfants des immigrés d’Afrique du Nord. En 1983, ils entreprennent alors une marche sur plus de 1000km de Marseille à Paris.

À l’arrivée, ils seront plus de 100 000 dans les rues de la capitale. «Toutes ces personnes sont nées en France. Malgré tout, on leur interdisait de rêver. On leur disait qu’ils étaient des bons à rien parce qu’ils avaient la peau basanée. Il leur était devenu nécessaire d’entreprendre une action non violente afin de montrer qu’ils n’étaient plus des étrangers dans leur propre pays», dit-elle.

Le Bon insiste sur le côté humain du film. «À tort, on lui a mis une étiquette politique de film engagé, alors que c’est un film de bande, un road trip à travers la France. Le portrait de tous ces jeunes n’a pas de nationalité. Ils représentent l’idée universelle qu’on est tous égaux», conclut-elle.

La Marche – AZ Films – Drame historique – 126 minutes – Sortie en salles le 11 avril 2014 – France.

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