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Élections 2014 - Les résultats sous la loupe de la proportionnelle (PHOTO)

Les résultats auraient été bien différents avec un mode de scrutin proportionnel

Si l'on regarde les résultats électoraux de près, on voit que le Parti québécois et la Coalition avenir Québec n'ont que 2,2 % d'écart. Une différence qui se traduit pourtant par huit sièges d'écart, en raison du système politique. Et si le Québec avait voté selon un mode de scrutin proportionnel?

Place aux scénarios hypothétiques que nourrit cette proposition de réforme démocratique débattue depuis déjà plus de 40 ans au Québec.

L'Assemblée nationale selon le mode de scrutin

Au Québec comme au Canada, le candidat qui a reçu le plus de votes dans sa circonscription l'emporte. Aussi simple soit-il, le système majoritaire uninominal (SMU) a ses détracteurs.

S'il est reconnu pour créer des gouvernements stables, le SMU mène parfois à des résultats distorsionnés, c'est-à-dire à un écart considérable entre le pourcentage de votes qu'un parti reçoit et le nombre de sièges qu'il recueille. On lui reproche alors de « perdre des votes ».

Ceux qui contestent le SMU proposent donc l'instauration, sous une forme ou sous une autre, d'un mode de scrutin proportionnel.

Et si au Québec, on utilisait...

1. Un mode de scrutin proportionnel intégral?

L'État d'Israël fait partie des quelques pays qui utilisent cette façon de compter les votes. Le pays en entier forme alors une seule circonscription et la part des sièges obtenus par les partis à la Knesset, le Parlement israélien, représente fidèlement le pourcentage du vote recueilli aux urnes par chacun d'entre eux.

Si le Québec avait un tel mode de scrutin, le Parti libéral aurait obtenu 18 sièges de moins le 7 avril, tandis que tous les autres partis auraient fait des gains. De plus, Option nationale et le Parti vert du Québec auraient pu faire leur entrée à l'Assemblée nationale, dépendamment du seuil choisi.

Il était de 2 % en Israël, qui l'a relevé à 3,25 % récemment. ON (1,89 %) et le PVQ (moins de 1 %) n'auraient donc pas nécessairement obtenu de sièges.

2. Un mode de scrutin mixte compensatoire?

Hybride entre le SMU et la proportionnelle, ce mode de scrutin est l'un des plus souvent cités en exemple, puisqu'il permet aux régions d'élire un représentant tout en réduisant les risques de distorsion électorale. L'Allemagne utilise notamment ce mode mixte. L'électeur dispose alors de deux voix :

l'une pour élire directement le candidat de sa circonscription;

l'autre qu'il accorde au parti de son choix.

Ce deuxième vote sert à combler les sièges dits « compensatoires ». Ils sont calculés en fonction du pourcentage de voix récoltées à l'échelle nationale, auquel on soustrait le nombre de circonscriptions réellement remportées.

Le ratio utilisé dans plusieurs cas est de 60/40; 60 % des députés élus dans une circonscription, 40 % élus par mode compensatoire. C'est celui qui semble faire consensus pour ceux qui se sont intéressés à une réforme du scrutin québécois. Selon cette hypothèse, un parti doit toutefois obtenir un minimum de 5 % du suffrage total pour être représenté, le même seuil qu'utilise l'Allemagne.

Si le Québec avait eu un tel système, le Parti libéral aurait perdu sept sièges le 7 avril, essentiellement répartis entre la Coalition avenir Québec et Québec solidaire.

En un clin d'oeil, les avantages de chacun des modes de scrutin :

Le SMU

  • Favorise l'élection d'un gouvernement fort et stable;
  • Maintient une représentativité géographique, soit un lien fort entre le candidat élu et sa circonscription;
  • Est très simple à comprendre.

Le mode proportionnel

  • Réduit les distorsions électorales;
  • Permet une représentation équitable des moyens et petits partis;
  • Augmente le taux de participation de 5 à 6 % dans les pays qui l'ont mis en place.

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La journée électorale du 7 avril en images

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