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L'Ukraine accuse la Russie d'«agression gazière»

L'Ukraine accuse la Russie d'«agression gazière»
REUTERS

L'Union européenne (UE) craint un « effondrement économique » de l'Ukraine après que la Russie ait haussé de près de 80 % du prix du gaz en quelques jours. Kiev a indiqué qu'elle n'accepterait pas ces nouveaux prix.

Jeudi, la société gazière russe, Gazprom, a augmenté le prix de 1000 mètres cubes du gaz de 268,50 $ à 385,50 $, puis a annoncé une nouvelle augmentation vendredi, portant le prix à 485 $.

Le gouvernement ukrainien a vivement dénoncé cette « pression politique » provenant de Moscou. Le premier ministre ukrainien par intérim, Arseni Iatseniouk, a déclaré que la Russie tente de « miner les fondements économiques et sociaux du pays ».

Il ajoute que la « Russie a échoué à s'emparer de l'Ukraine par l'agression armée. Elle lance maintenant le plan pour s'emparer de l'Ukraine par l'agression gazière et économique ».

Cette hausse risque d'entraîner l'Ukraine vers un effondrement économique, ont averti les ministres des Affaires étrangères de l'UE. La moitié des besoins en gaz pour l'Ukraine proviennent de la Russie et depuis le départ de l'ex-président déchu Viktor Ianoukovitch, les coffres de l'État sont vides. De plus, la Banque mondiale prévoit une récession de 3 % en 2014 et l'agence Moddys a de nouveau abaissé la note de solvabilité de Kiev.

« La Russie joue un rôle important parce que la stabilisation économique de l'Ukraine dépend en partie des prix de l'énergie fournie » par Moscou, a ajouté M. Steinmeieir lors d'une réunion de l'UE à Athènes. Cette « guerre du gaz » pourrait mettre en danger les approvisionnements européens, ajoute M. Iatseniouk. Près de 40 % du gaz russe destiné à l'Europe transite par l'Ukraine.

Malgré ces avertissements, Gazprom continue de faire pression sur l'Ukraine afin qu'elle rembourse les 11,4 milliards de dollars correspondant à la réduction sur le prix du gaz accordé au cours des dernières années. Cette réduction avait été prévue par l'accord de Kharkiv, signée en 2010, pour maintenir la flotte russe à Sébastopol, en Crimée, jusqu'en 2017. L'accord a été annulé la semaine dernière et Gazprom explique que l'Ukraine doit maintenant acquitter sa dette.

« La Russie, en fait, payait pour garder sa flotte en Ukraine [...] pour que l'accord soit prolongé, donc on peut dire que la Russie payait en avance. Ces 11,4 milliards sont donc une dette que l'Ukraine a contractée envers la Russie », a affirmé le président de la compagnie, Alexeï Miller.

Négociations difficiles avec la Russie

L'UE continue de négocier avec la Russie, malgré les tensions depuis l'annexion de la Crimée. Parmi les scénarios étudiés pour approvisionner l'Ukraine en gaz, l'UE songe à renverser le flux des gazoducs qui alimentent l'Europe centrale et orientale en gaz russe. Gazprom a averti l'Europe qu'elle questionnerait la légitimité d'une telle opération.

L'Ukraine menace aussi d'entamer des recours judiciaires contre la Russie et veut s'adresser à l'Institut d'arbitrage commercial de Stockholm si un accord n'est pas conclu.

Tensions à la frontière, l'OTAN en Pologne

Pendant ce temps, des soldats ukrainiens s'entraînent et se disent prêts à défendre leur pays en cas d'attaque des milliers de troupes russes massés de l'autre côté de la frontière. Selon les estimations, jusqu'à 40 000 militaires russes seraient postés à proximité de l'Urkaine.

La Russie affirme qu'elle n'a pas l'intention d'envahir l'Ukraine et promet de retirer une partie de ses troupes. Toutefois, l'OTAN assure n'avoir constaté aucune « désescalade » depuis le début du conflit.

Samedi, l'OTAN a déclaré qu'elle renforcerait sa présence en Pologne, afin de calmer les inquiétudes des pays d'Europe de l'Est. « Le renforcement de la présence de l'OTAN [en Pologne], y compris la présence militaire, est devenu effectif et sera visible dans les prochains jours et les prochaines semaines », a annoncé le premier ministre polonais Donald Tusk.

L'Ukraine et l'Occident continuent de refuser de reconnaître la légitimité du vote et de l'annexion de la Crimée à la Russie. L'UE tente de convaincre Moscou de calmer le jeu et avertit qu'elle pourrait adopter de nouvelles sanctions économiques contre la Russie.

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