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Les enfants autistes aidés par le jardinage

Le jardinage à l'aide des enfants autistes
Linda Epstein via Getty Images

Soigner l'autisme. Alors que des chercheurs poursuivent la piste d'une réduction de la concentration de chlore dans les neurones pour diminuer la sévérité des troubles autistiques, en cette journée de sensibilisation à l'autisme, il n'existe pour l'instant aucun traitement pour véritablement guérir de ces troubles du comportement.

Pour les enfants autistes, il ne reste donc que des thérapies plus ou moins efficaces. Du tout psychanalytique, l'approche de la maladie s'est aujourd'hui élargie grâce à des techniques éducatives et comportementales, à l'instar de la méthode ABA (Applied Behavior Analysis, analyse du comportement appliquée), de plus en plus utilisée dans le monde anglo-saxon.

Mais au-delà des sigles et des querelles entre les différentes écoles, comment améliorer le quotidien difficile des enfants atteints de ce qu'il est désormais convenu d'appeler les troubles du spectre autistique (TSA)? La réponse passe désormais par les sens.

Jardins des sens

Arroser, semer, désherber, de plus en plus répandues à l'étranger, ces activités se multiplient désormais en France au sein des établissements accueillant des enfants atteints d'autisme.

C'est par exemple le cas à Angers où l'Institut d'éducation motrice (IME) La Chalouère inaugurait en septembre 2013 la première partie de son jardin sensoriel. Une terrasse en bois, des plantations de graminées, une table d'eau, des panneaux et des plantes modulables. Grâce à leurs formes, leur textures, leurs mouvements et leurs odeurs, plantes et végétaux constituent un support idéal pour stimuler les sens.

Pourquoi est-ce important? Parce que cela permet de pallier aux déséquilibres qui touchent les enfants autistes."Les systèmes sensoriels sont soumis à différentes informations, tactiles, odeurs, visuelles, auditives, gustatives, qui ont besoin d’être coordonnées pour une perception globale", explique au HuffPost Jean-Jacques Hinault, directeur adjoint du centre, "chez l’enfant déficient intellectuel profond et/ou autiste, certains canaux sensoriels sont surinvestis et d’autres délaissés".

Son inspiration, les concepteurs du jardin sensoriel l'ont puisée au sein d'environnements conçus pour rééquilibrer les sens des enfants autistes comme les salles dites Snoezelen. Des études ont montré qu'au sein de ces pièces qui jouent sur les lumières, les couleurs, les sons et les odeurs, les comportements stéréotypiques des autistes pouvaient diminuer de moitié, un bienfait immense pour les enfants.

Un potager pour se repérer dans le temps

À Paris, l'IME du Centre médico-social Robert Doisneau (Fondation hospitalière Sainte-Marie) devrait abriter bientôt un potager urbain pour la vingtaine de d'adolescents autistes de l'établissement.

L'intérêt de faire pousser légumes? Prendre conscience du temps qui passe. "Un repère temporel naturel est un élément complémentaire concourant à positionner le jeune dans un espace temps qu'il a peut être du mal à appréhender dans un site urbain", analyse Laure Leclerc, la directrice du pôle enfance et jeunesse de l'établissement.

Salade, petits pois, tomates, radis, fraises ou encore framboises, pour s'inscrire et se repérer dans le temps au fil des saisons, les éducateurs prendront des photos des plantes et arbustes, des arbres fruitiers, des rosiers. Côté sens, l'atelier jardinage devrait là aussi permettre des contacts avec différentes textures du milieu naturel, odeurs ou saveurs.

Au-delà de l'éveil, il y a la mixité. Les adolescents autistes partageront ce jardin potager avec les enfants handicapés du centre mais aussi les pensionnaires de se maison de retraite. "L'idée est que ce brassage des populations et des professionnels favorisera le cheminement vers nos objectifs", conclut Laure Leclerc. Mélanger, pour mieux accompagner?

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