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Janette Bertrand raconte une «histoire fictive», estime Françoise David

Janette Bertrand raconte une «histoire fictive», estime Françoise David
PC

Les chefs de parti sont nombreux à déplorer les propos tenus par Janette Bertrand lors de sa dernière sortie pour inciter les électeurs à voter pour le Parti québécois et sa charte des valeurs. La co-porte-parole de Québec solidaire Françoise David estime notamment que la populaire auteure « se fait l'écho de préjugés » et raconte « une histoire fictive » aux Québécois.

Un texte de Jérôme Labbé

Dimanche, Mme Bertrand a illustré l'importance d'adopter la charte du PQ en évoquant un scénario hypothétique où des « étudiants riches de McGill » pourraient monopoliser la piscine de son immeuble en réclamant des jours de baignade réservés aux hommes.

Selon Françoise David, Janette Bertrand voit une menace intégriste là où il n'y en a pas. « Elle nous raconte hier une histoire fictive pour nous dire à quel point l'intégrisme est menaçant. Or, on écoute des reportages, on lit des livres, on écoute des experts de ces questions-là nous parler. Au Québec, il n'y a pas de grande menace intégriste. Ce n'est pas vrai », a-t-elle affirmé, lundi matin, à l'issue d'un point de presse dans la circonscription montréalaise de Sainte-Marie-Saint-Jacques.

« Il y a certainement, de façon beaucoup plus discrète, des gens qui aspirent, oui, à ce que le Québec ne soit plus une société de droit, a-t-elle reconnu. Si ces gens-là comptent sur la haine ou la violence pour mener à bon port le projet, il existe quelque chose qui s'appelle la police. C'est aussi clair que ça. »

Le chef du Parti libéral, Philippe Couillard, croit pour sa part que le PQ utilise Mme Bertrand pour mousser son projet de charte. « Ses propos sont condamnables, a-t-il déclaré lors d'une entrevue dans une station de radio de Québec. Mais ce qui est encore plus condamnable, c'est de les voir utilisés par le PQ d'une façon totalement machiavélique ».

Pauline Marois a réclamé plus tard des excuses de la part de Philippe Couillard, jugeant qu'il allait trop loin dans ses reproches. « Mme Bertrand n'a pas prononcé de propos xénophobes. Elle a parlé avec son coeur, sur un sujet qui lui tient à coeur depuis 60, 70 ans. Elle ne mérite pas les propos que tient M. Couillard à son endroit. »

Quant au chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, il a commenté l'affaire dimanche alors qu'il se trouvait dans une résidence pour personnes âgées de Québec, estimant que les propos de Mme Bertrand reflétaient « les inquiétudes de beaucoup de Québécois », mais qu'ils n'avaient « pas été formulés comme ils auraient dû être formulés ».

Lundi matin, cependant, il a refusé de se prononcer une fois de plus, précisant qu'il était « tanné » de parler de la charte des valeurs et qu'il ne répondrait plus aux questions portant sur ce sujet d'ici la fin de la campagne.

Janette Bertrand assure avoir agi de son propre chef

De son côté, la principale intéressée assure avoir elle-même contacté le Parti québécois pour participer au « brunch de la laïcité » tenu dimanche à Laval.

« Ça ne se peut pas que la charte, telle qu'elle est, ne passe pas », a déploré Janette Bertrand, lundi matin, à l'émission C'est pas trop tôt, sur les ondes d'ICI Radio-Canada Première. C'est pour cette raison qu'elle est sortie publiquement sur cette question, dit-elle, précisant que son geste avait été posé de manière volontaire et qu'elle n'avait pas été instrumentalisée par le PQ.

« Je n'ai pas été manipulée, c'est moi qui a appelé », a-t-elle soutenu.

Mme Bertand, qui est à l'origine du mouvement des « Janettes », a rappelé qu'elle était inquiète de voir le Québec reculer sur la question de l'égalité entre les hommes et les femmes.

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