La Commission de vérité et réconciliation, responsable de recueillir les histoires d'anciens élèves des pensionnats autochtones, a enregistré son dernier témoignage, après près de quatre ans d'audiences publiques.
Des milliers de victimes ont partagé les souvenirs troublants des abus subis dans ces écoles.
Ces histoires forment dorénavant les archives -- filmées -- d'un des chapitres les plus sombres de l'histoire canadienne.
Pour certains représentants des communautés autochtones canadiennes, toutefois, non seulement le fait de raconter ces histoires a-t-il été thérapeutique, mais ils entretiennent de plus l'espoir d'une véritable réconciliation entre Premières Nations et gouvernement.
Sous la direction du juge Murray Sinclair, la commission a visité plus de 300 communautés depuis le début des audiences, à Winnipeg en juin 2010.
Depuis le début du siècle dernier, environ 150 000 enfants autochtones, inuits ou métis ont été retirés de leur famille et forcés d'aller dans ces écoles religieuses. Le dernier pensionnat autochtone, près de Regina, a fermé en 1996.
En 2007, Ottawa a présenté ses excuses officielles et mis sur pied la Commission de vérité et réconciliation, qui représente une dépense de 60 millions de dollars pour le gouvernement, afin d'établir le bilan historique de cette tragédie et ses conséquences.
Le commissaire, avocat et chef Wilton Littlechild et Calvin Bruneau de la communauté albertaine Papaschase, perçoivent, avec la fin de cette phase des travaux, un début de réconciliation et d'amélioration des relations entre le gouvernement et les peuples autochtones.
Il faudra maintenant plus de deux ans pour réécouter plus de 6500 témoignages durant de 10 minutes à 5 heures. La commission doit livrer un rapport en juin 2015.