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Vol MH370 : l'analyse d'Inmarsat soulève des questions

Vol MH370 : l'analyse d'Inmarsat soulève des questions
dpa

La méthode utilisée par la firme britannique Inmarsat pour déterminer la dernière position du vol MH370 de la Malaysia Airlines soulève des doutes chez les experts.

La méthode utilisée pour déterminer la dernière position du vol est non seulement nouvelle et inédite, elle comporte aussi une marge d'erreur non négligeable, soulignent plusieurs experts dont Pierre Gauthier, spécialiste en aviation civile, interviewé mardi sur les ondes d'ICI RDI.

« Ils [les experts d'Inmarsat] en sont arrivés à la conclusion que fort probablement le vol MH370 aurait pris la trajectoire sud, mais ils n'en sont pas certains à 100 %. Et c'est ce qui m'a surpris d'apprendre comment le premier ministre malaisien a pu faire cette déclaration hier », a dit Pierre Gauthier pour qui cette annonce semblait hâtive compte-tenu du peu de preuves recueillies jusqu'ici dans cette enquête.

« Je trouve que ce n'était pas approprié à ce moment-ci de déclarer que l'avion était perdu en mer et que les gens étaient tous décédés. On n'en a pas la preuve physique pour l'instant », estime Pierre Gauthier.

Une annonce trop hâtive?

La firme Inmarsat a d'ailleurs déclaré mardi à la BBC qu'elle avait bien prévenu le Bureau d'enquête britannique sur les accidents aériens (AAIB), lorsqu'elle lui a remis les résultats de l'analyse dimanche, que ces données devaient encore être vérifiées avant d'être rendues publiques.

Selon Inmarsat, l'analyse des données sur laquelle s'est basé le premier ministre malaisien pour annoncer la perte du vol MH370 comporte un grand nombre de données et tient compte de plusieurs facteurs comme le déplacement des autres avions.

Une nouveau type de modélisation

Cette méthode complexe implique une toute nouvelle façon de modéliser la trajectoire de l'avion basée sur des émissions appelées « pings » émises une fois par heure par un système appelé ACAR dans l'avion de la Malaysia Airlines.

« Inmarsat aurait utilisé une méthode qui s'apparente au système doppler », explique Pierre Gauthier.

« Ils ont colligé tous les pings émis par l'appareil toutes les heures que le système ACAR a fournis. Ils ont calculé le temps que le signal mettait à revenir au satellite après avoir été émis par l'avion. Avec des calculs ils sont arrivés à déterminer approximativement où se trouvait l'appareil », explique l'expert en aviation civile.

« Ils ont réussi à colliger tout ça pour en faire une trajectoire et ils l'ont comparé à celle d'autres Boeing 777 qui utilisaient la route que MH370 devait utiliser », poursuit Pierre Gauthier.

Selon la BBC, le vice-président d'Inmarsat, Chris McLaughlin, les scientifiques ont dû composer dans cette affaire avec une nouvelle méthode d'analyse basée sur un seul signal émis une fois l'heure par le vol MH370 sans données GPS ni aucune donnée sur le temps ou la distance.

« C'était vraiment un coup tiré dans le noir (a shot in the dark) et c'est tout à l'honneur de nos scientifiques d'avoir réussi à modéliser cette trajectoire », souligne Chris McLaughlin.

Le vol MH370 a décollé de l'aéroport de Kuala Lumpur, en Malaisie, le 8 mars dernier à destination de Pékin. Le Boeing 777 a mystérieusement disparu des écrans radars une heure après le décollage.

L'appareil n'a jamais été revu depuis et aucun débris retrouvé dans l'océan n'a confirmé hors de tout doute l'écrasement en mer de l'appareil.

Une aiguille dans une botte de foin

Pendant ce temps, les recherches se poursuivent dans l'océan Indien pour retrouver l'avion qui aurait, selon la théorie présentée lundi, plongé dans l'océan Indien, au large de la ville australienne de Perth, à des milliers de kilomètres de toute possibilité d'atterrissage.

« Nous ne cherchons pas encore une aiguille dans une botte de foin. Nous tentons encore de déterminer où se trouve la botte de foin », a déclaré le ministre australien de la Défense, David Johnston.

Le premier ministre malaisien Najib Razak a également prévenu que les recherches devraient être longues et ardues avant de retrouver la carcasse de l'appareil, ce qui pourrait aussi ne jamais arriver.

L'enquête sur les causes du changement de trajectoire du vol MH370 et le débranchement des appareils de communication se poursuit. Les autorités tendent vers l'hypothèse d'une action humaine et volontaire pour expliquer la disparition de l'avion, mais ne disposent ni d'un suspect, ni d'un mobile.

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