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Pauline Marois demande à Françoise David d'épargner le PQ

Pauline Marois demande à Françoise David d'épargner le PQ
Agence QMI

RIVIÈRE-DU-LOUP, Qc - Pauline Marois a mis au défi son rival Philippe Couillard samedi de se dissocier de «l'héritage de Jean Charest» et de présenter des excuses pour la crise de confiance dans laquelle son parti a plongé le Québec.

Devant quelques centaines de militants réunis à Rivière-du-Loup, la chef péquiste a intensifié ses attaques contre son adversaire libéral sur le front de l'intégrité et de l'éthique. Il est temps, a-t-elle clamé, que M. Couillard reconnaisse le tort causé par le Parti libéral de Jean Charest durant ses années au pouvoir.

«Il (M. Couillard) doit regarder les Québécois dans les yeux et admettre les erreurs du passé», a lancé M. Marois, chaudement accueillie par ses partisans.

«Comme chef libéral, Philippe Couillard doit s'excuser pour tout ce que son parti a fait subir à nos institutions. Il doit admettre la responsabilité du Parti libéral pour la plus douloureuse crise de confiance que les Québécois ont connue», a-t-elle ajouté.

Mme Marois reproche au chef libéral de ne pas avoir fait le ménage qui s'imposait au sein de son parti après les années Charest. Il n'a jamais, a-t-elle martelé, rompu avec l'héritage de Jean Charest. Elle y voit pour preuve la présence de 18 anciens ministres du gouvernement libéral précédent dans l'équipe de candidats de M. Couillard.

«Les mêmes qui se sont levés des dizaines de fois pour applaudir à tout rompre Tony Tomassi», a-t-elle déclaré, faisant allusion à l'ancien ministre de la Famille accusé de fraude et d'abus de confiance.

Depuis quelques jours, Mme Marois s'emploie à associer M. Couillard à l'ancien gouvernement de Jean Charest et met constamment en garde les électeurs contre un «retour aux années libérales» entachées par des accros aux standards éthiques.

Le candidat péquiste dans Rivière-du-Loup, Michel Lagacé, est allé encore plus loin. À ses yeux, un vote pour le Parti libéral le 7 avril sera un vote pour la corruption.

«Avec les libéraux de Philippe Couillard, le choix est simple: le 7 avril on choisit le retour à la corruption ou on renforce le Québec», a-t-il dit.

Au 18e jour de la campagne, la chef des troupes souverainistes a effectué une première visite électorale hors des grands centres et des régions limitrophes. Elle s'est rendue notamment à Notre-Dame-du-Portage dans le Bas-Saint-Laurent pour faire part de ses engagements pour le secteur forestier.

Entourée d'un groupe de candidats de la région, Mme Marois a promis de poursuivre le déploiement du plan de 675 millions $ sur trois ans annoncé l'automne dernier — dans le cadre du Rendez-vous national de la forêt québécoise — pour soutenir l'industrie forestière.

La chef du PQ, qui aime présenter sa formation comme «le parti des régions», a causé une surprise en confiant aux journalistes qu'elle n'avait pas l'intention de visiter l'ensemble des régions d'ici à la fin du périple électoral.

«Je ne vais pas aller nécessairement dans toutes les régions du Québec mais je vais m'assurer qu'il y ait des candidats ou des membres de mon gouvernement qui aillent dans toutes les régions parce que vous savez que je suis une femme d'équipe (...) Je crois que c'est un choix pertinent parce que cela démontrera la qualité et la profondeur de mon équipe», a-t-elle expliqué. Il s'agit d'un changement de cap pour Mme Marois qui avait vivement critiqué le caquiste François Legault en 2012 pour avoir ignoré des régions dans sa tournée électorale.

Pendant qu'elle durcit ses attaques contre Philippe Couillard, la chef du Parti québécois demande à Françoise David de Québec solidaire (QS) de cesser de s'en prendre au Parti québécois.

Comme souverainiste et progressiste, la porte-parole parlementaire de Québec solidaire devrait épargner le PQ et réserver ses critiques pour le Parti libéral, a suggéré Mme Marois lors d'une rencontre de presse.

«Mme David, quand elle nous attaque, elle attaque un parti progressiste, un parti souverainiste. Elle prétend être une progressiste et une souverainiste. Il me semble qu'elle devrait davantage attaquer celui qui est le plus nuisible pour cette vision et cette perspective, Philippe Couillard et le Parti libéral», a-t-elle soulevé.

En cherchant à discréditer le Parti québécois sur toutes les tribunes, la candidate solidaire de Gouin accroît le risque d'une victoire libérale, a analysé la leader péquiste.

«Il ne faut pas prendre ce risque, alors je dis à Françoise David, attaquez-vous à la vraie cible, ce n'est pas mon parti qui devrait être la cible», a-t-elle estimé.

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