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La Malaisie appelle à l'aide internationale pour retrouver l'avion disparu

La Malaisie appelle à l'aide internationale pour retrouver l'avion disparu
This picture taken in Tangerang on March 18, 2013 shows a Malaysia Airlines Boeing 737 plane flying over the Sukarno-Hatta airport in Tangerang. Malaysia Airlines is the flag carrier of Malaysia and operates domestic and international flights from its home base in Kuala Lumpur and secondary hubs at Kota Kinabalu and Kuching. AFP PHOTO / ADEK BERRY (Photo credit should read ADEK BERRY/AFP/Getty Images)
ADEK BERRY via Getty Images
This picture taken in Tangerang on March 18, 2013 shows a Malaysia Airlines Boeing 737 plane flying over the Sukarno-Hatta airport in Tangerang. Malaysia Airlines is the flag carrier of Malaysia and operates domestic and international flights from its home base in Kuala Lumpur and secondary hubs at Kota Kinabalu and Kuching. AFP PHOTO / ADEK BERRY (Photo credit should read ADEK BERRY/AFP/Getty Images)

Les derniers mots adressés du cockpit du Boeing 777 de la Malaysia Airlines disparu depuis le 8 mars - « Eh bien, bonne nuit » - intriguent les enquêteurs, car ils ont été prononcés après la désactivation des systèmes de communication de l'appareil.

Le moment choisi, le caractère informel de la phrase lancée aux contrôleurs aériens alors que l'appareil quittait l'espace aérien malaisien avec ses 239 passagers et membres d'équipage à bord, renforceraient l'hypothèse d'un détournement ou d'un sabotage de l'avion.

Le ministre des Transports par intérim, Hishammudin Hussein, a confirmé dimanche des informations parues dans la presse selon lesquelles ces mots ont été prononcés après la mise hors service du système de communication Acars, qui permet l'échange de messages entre l'avion et le sol sous forme numérique codée par liaison radio ou satellite.

Cette phrase est contraire aux procédures habituelles du contact radio, qui veulent que le pilote lise les instructions pour contacter la prochaine tour de contrôle et donne

l'indicatif de l'appareil, explique Hugh Dibley, un ancien pilote de British Airways.

Les enquêteurs doivent étudier à la loupe l'enregistrement pour déceler la moindre trace de stress psychologique et déterminer l'identité de celui qui prononce ces mots, pour voir s'il s'agit du pilote ou d'éventuels pirates de l'air.

Appel à l'aide internationale

La Malaisie a lancé dimanche un appel à l'aide internationale pour tenter de retrouver le Boeing 777 de Malaysia Airlines mystérieusement disparu il y a huit jours et indiqué n'exclure aucun mobile pour son changement de cap impromptu.

La police malaisienne a indiqué se concentrer sur la personnalité et les orientations politiques et religieuses des pilotes et de l'équipage de l'appareil ainsi que sur le personnel au sol susceptible d'avoir travaillé sur l'avion.

Les recherche sur les antécédents des passagers qui avaient embarqué à bord du vol MH370 n'ont rien donné pour l'instant mais certains pays n'ont pas encore répondu aux demandes de renseignements, a précisé le chef de la police, Khalid Abu Bakar lors d'une conférence de presse dimanche.

Les autorités malaisiennes ont fait le point sur la situation avec les ambassadeurs de 22 pays et ont lancé un appel à l'aide internationale, ont indiqué des diplomates.

L'avion a disparu le 8 mars à 01 h 22 du matin au large de la côte est de Malaisie, moins d'une heure après son décollage de Kuala Lumpur avec 239 personnes à bord.

En attente de nouvelles données satellites

Le ministre malaisien des Transports Hishammudin Hussein a déclaré lors d'une conférence de presse que la Malaisie avait demandé des données satellites supplémentaires à plusieurs pays dont les Etats-Unis, la Chine et la France.

Les recherches se concentrent sur deux arcs : l'un qui va du nord de la Thaïlande à la frontière du Kazakhstan et du Turkménistan, l'autre de l'Indonésie au sud de l'océan Indien.

« La zone de recherche a été significativement élargie », a déclaré Hishammudin Hussein. Les recherches s'étendent sur 11 pays, a-t-il précisé, sur terre et en eaux profondes alors qu'elles s'effectuaient dans des eaux peu profondes jusqu'ici.

L'Inde, qui effectuait des recherches au-dessus des îles Adaman-et-Nicobar et plus à l'ouest dans le golfe du Bengale, a suspendu ses recherches.

Silence radio inexplicable

Les autorités malaisiennes estiment qu'au moment où le Boeing 777-200ER survolait la côte nord-est du pays et le golfe de Thaïlande, quelqu'un à bord a éteint les systèmes de communication et lui a fait prendre brusquement la direction de l'ouest, alors que sa destination était Pékin.

Le système de communication ACARS, qui permet l'échange d'informations entre l'avion et le sol sous forme numérique codée par liaison radio ou satellite, a été désactivé avant le dernier contact radio entre les pilotes et les contrôleurs aériens, a précisé dimanche le ministre des Transports.

D'après les signaux électroniques que l'appareil a continué à échanger périodiquement avec les satellites, l'avion pourrait avoir continué à voler pendant près de sept heures après avoir été hors de portée des radars militaires malaisiens au large de la côte nord-ouest du pays, pour se diriger vers l'Inde.

L'avion avait suffisamment de carburant pour voler pendant environ sept heures et demie à huit heures, a déclaré le directeur général de Malaysia Airlines Ahmad Jauhari Yahya.

Les analyses des données satellites indiquent que le dernier signal entre l'avion disparu et les satellites a eu lieu à 08h11 heure malaisienne, soit près de sept heures après qu'il eut fait demi-tour au-dessus du golfe de Thaïlande et retraversé la péninsule malaisienne.

Le pilote était un opposant

En ce qui concerne les deux pilotes, le domicile du copilote, Fariq Abdul Hamid, 27 ans, a été perquisitionné samedi soir. Celui du pilote, Zaharie Ahmad Shah, 53 ans, l'avait été quelques heures plus tôt.

Les deux hommes n'avaient pas demandé à voler ensemble, a précisé dimanche le ministre des Transports.

Zaharie Ahmad Shah, un pilote expérimenté, est présenté par ses collègues comme un passionné de pilotage qui s'était construit chez lui un simulateur de vol grandeur nature.

« Ses jeux de simulation ont été minutieusement examinés », a déclaré un enquêteur, ajoutant qu'ils avaient toute l'apparence de jeux normaux dans lesquels les joueurs s'entraînent à piloter et atterrir dans différentes circonstances.

Des messages postés sur Facebook indiquent que le pilote était un opposant actif à la coalition qui dirige la Malaisie depuis 57 ans.

La veille de la disparition, l'opposant Anwar Ibrahim a été ncondamné à cinq ans de prison pour sodomie, un jugement politique aux yeux de ses partisans et des organisations de défense des droits de l'homme.

La compagnie Malaysia Airlines, de même que les collègues de Zaharie Shah, ne croient cependant pas à un sabotage de la part du pilote. « S'il vous plaît, laissons-les d'abord trouver l'avion. Zaharie n'est pas suicidaire, il n'est pas un exalté politique comme le disent certains médias étrangers », déclare un pilote de Malaysia Airlines. « Est-ce qu'on n'a pas le droit d'avoir une opinion politique? »

Quant au copilote Fariq, sa famille et ses amis le décrivent comme un homme pieux et sérieux professionnellement, rejetant certains articles le décrivant comme un Dom Juan des cockpits.

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