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«Est-ce cet homme qui brisera le Canada», titre Maclean's sur PKP

«Est-ce cet homme qui brisera le Canada», titre Maclean's sur PKP

L'homme d'affaires Pierre Karl Péladeau, qui a annoncé dimanche dernier qu'il tenterait de se faire élire pour le Parti québécois dans la circonscription de Saint-Jérôme, apparaît à la une du magazine Maclean's, qui se demande : « Est-ce cet homme qui brisera le Canada? »

L'auteur de l'article, Martin Patriquin, écrit que le saut en politique de M. Péladeau met en évidence le fait que l'unité canadienne sera de nouveau menacée advenant l'élection d'un gouvernement péquiste majoritaire le 7 avril prochain. « Et certains préviennent que le gouvernement fédéral est aussi mal préparé qu'en 1995, lorsque le Québec est venu à un cheveu de quitter la confédération », ajoute-t-il dans un aperçu du texte publié mercredi sur le site web de Maclean's.

Le journaliste dépeint le PQ comme un parti de « perdants avec des principes » (« principled losers ») qui a cependant changé du tout au tout depuis son élection en septembre 2012. « En 18 mois, la première ministre Marois a réussi l'impossible : mettre un terme aux chicanes internes et réduire au silence les dissidents, se détourner des valeurs cardinales de social-démocratie de son parti et lancer une campagne controversée sur l'identité québécoise, qui a néanmoins placé le PQ à portée de main d'une majorité gouvernementale pour la première fois en plus d'une décennie », écrit-il.

Il pense aussi que M. Péladeau, fort de ses succès financiers, sera présenté comme un exemple de réussite dans une région - la banlieue montréalaise - « largement peuplée de francophones blancs et conservateurs qui détiennent la clé d'une majorité péquiste ».

Martin Patriquin a défrayé les manchettes en 2010 après avoir écrit un article selon lequel le Québec était la province la plus corrompue du Canada. À cette occasion, Maclean's avait publié en page frontispice une image du Bonhomme Carnaval transportant une valise d'argent qui avait rapidement fait le tour du pays. Le magazine avait plus tard été blâmé par le Conseil de presse du Québec « pour avoir manqué de rigueur et véhiculé des préjugés ».

Faut-il que PKP vende Québecor?

Par ailleurs, le débat se poursuit concernant les avoirs de M. Péladeau et l'influence indue qu'il pourrait continuer à exercer sur les médias de Québecor s'il est élu dans Saint-Jérôme. Les uns allèguent que l'engagement de M. Péladeau à mandater un fiduciaire indépendant pour gérer ses actions n'est pas une mesure suffisante, tandis que d'autres font valoir que ce fleuron de l'économie québécoise doit coûte que coûte rester entre les mains de propriétaires québécois.

Dans La Presse et Le Devoir de mercredi, Yvan Allaire et Michel Nadeau, respectivement président et directeur général de l'Institut sur la gouvernance d'organisations privées et publiques, soutiennent que la solution passe « par un réarrangement de la structure de capital et de propriété de Québecor Média et de ses filiales », qui placerait les médias du conglomérat hors de l'influence de M. Péladeau tout en lui permettant de conserver ses actions.

Interrogée sur le sujet en matinée, Mme Marois a indiqué que cette proposition n'avait pas été discutée avec le principal intéressé et a répété que son parti se conformerait au Code d'éthique et de déontologie des membres de l'Assemblée nationale.

Pour le chef libéral Philippe Couillard, la solution de l'Institut sur la gouvernance est « bien compliquée ». « Je reviens à l'essentiel : c'est un manque de jugement de Mme Marois de ne pas avoir réglé cette question-là préalablement à l'arrivée de M. Péladeau en politique. »

Son homologue de la CAQ, François Legault, a tenu des propos similaires lors de son passage à Québec, estimant que M. Péladeau devait faire un choix entre ses actions de Québecor et sa candidature dans Saint-Jérôme.

Pendant ce temps, Pierre Karl Péladeau demeure à l'écart des caméras. Sa dernière apparition publique remonte à lundi, lors de la présentation de l'équipe économique du PQ à Saint-Bruno-de-Montarville.

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