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Élections 2014 : L'arrivée de PKP pourrait signifier la fin de la CAQ, dit Jean-Claude Rivest

L'arrivée de PKP pourrait signifier la fin de la CAQ, croit un ex-conseiller de Bourassa
PC

L'entrée en scène de Pierre Karl Péladeau incarne un «retour à la polarisation du discours politique» autour de la souveraineté et pourrait signifier la fin de la CAQ, estime l'ancien conseiller du premier ministre Robert Bourassa, Jean-Claude Rivest. Il s’inquiète également pour l’indépendance des fonctionnaires québécois face à l'ancien patron de Quebecor dans un gouvernement Marois.

«J’ai l’impression de me replonger dans les années 70 et 80 où il y avait une polarisation importante du discours politique, observe celui qui est aujourd'hui sénateur. Quand un homme d’affaires comme Pierre Karl Péladeau dit dans son discours qu’il est venu en politique pour faire du Québec un pays, ça veut dire que toutes les autres questions ne l’intéressent pas. Ça pour effet de changer complètement la dynamique.»

Reléguée au second plan avec le débat sur la charte des valeurs, la question de la souveraineté pourrait prendre désormais plus d'espace, croit Jean-Claude Rivest. «La campagne électorale a pris un nouveau tournant avec l’arrivée de Pierre Karl Péladeau. Les autres sujets ont été occultés, pour le moment, au second plan comme la santé, l’économie…», remarque-t-il.

La fin de la CAQ

Selon lui, «ce qui est dommage» dans la situation actuelle «est que l’opinion publique n’est pas du tout dans un moule référendaire». Il faut se rappeler, aussi, que le parti de François Legault a été créé sur cette base : c’est-à-dire en disant que les Québécois ne voulaient plus parler de la question référendaire. C’est le «cœur du discours de la Coalition avenir Québec et de François Legault», dit-il.

«La Coalition avenir Québec est en train de perdre son terrain de bataille avec l’arrivée de Pierre Karl Péladeau et la polarisation du discours, dit-il. Malheureusement, la CAQ n’a plus sa raison d’être», analyse-t-il, déplorant un possible retour en arrière dans le discours politique.

Il estime, également, que le discours de Pierre Karl Péladeau stimulera les « troupes fédéralistes à se mobiliser» derrière le PLQ, même ceux qui avaient été tentés par la CAQ lors des dernières élections.

Inquiétude pour la fonction publique

Advenant l’élection d’un gouvernement péquiste à l’Assemblée nationale le 7 avril prochain, le sénateur pense qu’il ne devrait pas y avoir «de panique» chez les acteurs économiques, et ce, essentiellement parce que «les gens d’affaires ont déjà travaillé avec un gouvernement du Parti québécois dans le passé», dit-il.

Il s’inquiète, toutefois, de la liberté de pensée et d’action des fonctionnaires québécois. Selon le sénateur, les employés de l’État pourraient se restreindre inconsciemment à proposer à leur ministre certaines modifications dans des secteurs où Pierre Karl Péladeau pourrait avoir des intérêts.

«Imaginez un fonctionnaire qui doit proposer une nouvelle réglementation à son ministre. Il va avoir à l’esprit que ce dernier devra débattre au conseil des ministres avec Pierre Karl Péladeau, dont les intérêts pourraient être touchés par ces changements», illustre-t-il.

«Les questions éthiques et de conflits d’intérêts, le PQ aurait dû régler ça bien avant l’annonce de son candidat-vedette. Avec Robert Bourassa, nous avons eu des cas similaires, mais nous avons pris les préventions nécessaires avant», se rappelle-t-il.

Jean-Claude Rivest a été député libéral dans la circonscription de Jean-Talon entre 1979 à 1985. Il deviendra par la suite un des proches conseillers de l’ancien premier ministre Robert Bourassa, avant d’être nommé sénateur en 1993. Avant cette période, il a accumulé des expériences à titre de secrétaire particulier de Jean Lesage, alors chef de l’opposition, entre 1967 à 1969.

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