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Diffusion du documentaire sur Pauline Marois: la CAQ s'adressera au DGEQ

Documentaire sur Pauline Marois à Illico: la CAQ veut déterminer s'il s'agit d'une dépense électorale
PC

SHERBROOKE, Qc - À peine arrivé, Pierre Karl Péladeau a défié le leadership de Pauline Marois en la contredisant publiquement, a suggéré lundi le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ).

François Legault a poursuivi son offensive contre le nouveau candidat-vedette du Parti québécois (PQ), lui reprochant son refus de vendre l'ensemble de ses actions chez Québecor — ce qui constitue, selon lui, un danger pour la santé démocratique et l'indépendance journalistique.

Un peu plus tôt dans la journée, le magnat de la presse avait exclu l'idée de se départir de ses actions de Québecor Média même si le commissaire à l'éthique de l'Assemblée nationale l'exigeait. La première ministre avait de son côté affirmé que sa nouvelle recrue devrait se conformer auxdites exigences.

Ce premier accroc illustre à quel point le candidat de Saint-Jérôme en mène déjà large dans la barque péquiste, a suggéré le chef caquiste.

«Je pense qu'on a le droit de se demander qui mène au Parti québécois. C'est un test de leadership pour Mme Marois», a-t-il lâché en point de presse à Sherbrooke, lundi après-midi.

Quelques minutes plus tard, le PQ publiait un communiqué pour signaler que Pierre Karl Péladeau allait «respecter la loi, le Code d'éthique et de déontologie des membres de l'Assemblée nationale, et toutes les directives qui seront énoncées par le commissaire à l'éthique et à la déontologie».

La déclaration n'a pas «rassuré» le chef caquiste. Il continue à plaider que le richissime homme d'affaires se doit de vendre son bloc d'actions dans son intégralité.

Et s'il avait suggéré dimanche que le magnat de la presse avait fait «une erreur» en se ralliant aux troupes péquistes, François Legault a cette fois suggéré que la première ministre elle-même avait peut-être erré en le repêchant.

Pauline Marois a «manqué de jugement» en recrutant Pierre Karl Péladeau «sans lui demander de se départir de ses intérêts», a lancé M. Legault en point de presse à Sherbrooke.

Par conséquent, on se retrouve face à une problématique en ce qui concerne l'indépendance médiatique et à l'équité du traitement des campagnes électorales des divers partis, ne cesse de marteler le chef de la CAQ depuis l'annonce officielle de la candidature de M. Péladeau.

François Legault l'a accusé lundi de mettre les employés qui oeuvrent au sein de l'empire médiatique dans «une situation intenable». Le chef tape sur ce même clou depuis dimanche matin — au nez et à la barbe des journalistes de Québecor qui suivent la campagne.

Il s'est dit inquiet à l'idée que Pierre Karl Péladeau, désormais en politique active, se trouve à être «jugé par les journalistes qui sont payés par cette entreprise-là». Il semblait toutefois faire davantage référence aux cadres et aux responsables éditoriaux «proches de PKP» qu'aux reporters.

Signe de sa détermination à faire passer son message, alors que son attaché de presse s'apprêtait à accorder le droit de parole à un autre journaliste, le chef caquiste l'a même interrompu afin de poursuivre sa tirade, cette fois en pimentant le tout d'une saveur partisane.

«Il y a juste une affaire que je voulais dire aussi, a insisté M. Legault. Imaginez-vous juste deux secondes que Pierre Karl Péladeau se serait présenté pour le Parti libéral du Québec. Je vois déjà Mme Marois et certains ténors du PQ; il n'y aurait pas assez de chemises à déchirer pour dénoncer cette situation-là!»

Plainte au DGEQ

La Coalition avenir Québec (CAQ) a par ailleurs déposé une plainte auprès du Directeur général des élections du Québec (DGEQ), lundi, afin de déterminer si la diffusion gratuite du documentaire sur Pauline Marois pourrait constituer une dépense électorale.

François Legault a qualifié le long métrage réalisé par le metteur en scène Yves Desgagnés de «publireportage» et d'outil de «propagande».

La formation politique demande ainsi à l'organisme indépendant de «donner la directive à (Illico TV) de retirer immédiatement le documentaire 'La Première' de son programme de distribution», peut-on lire dans une lettre de plainte datée du 10 mars.

«Nous vous demandons également de vérifier si l’application des dépenses électorales se conforme aux dispositions de la Loi (électorale)», peut-on lire dans la communication signée par l'agente officielle du parti, Nicole Savard.

En entrevue avec La Presse Canadienne, dimanche soir, Québecor Média avait indiqué qu'il n'était pas question de retirer le documentaire «La Première» de la programmation du service Illico, disponible pour les abonnés de Vidéotron.

«M. Péladeau a fait une décision politique. Nous, on est en affaires», a confirmé à l'autre bout du fil Martin Tremblay, vice-président aux affaires publiques de Québecor Média, précisant au passage que le processus d'acquisition du long métrage remontait à un bon moment.

François Legault a insinué le contraire, laissant tomber en point de presse qu'il n'était «impossible du tout que ça fasse des mois que M. Péladeau sache qu'il s'en venait comme candidat du PQ».

Le documentaire d'une durée de 44 minutes a été réalisé par Yves Desgagnés, qui a offert des conseils à la première ministre lors de la dernière campagne et qui a repris du service pour celle qui bat actuellement son plein.

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