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Relations diplomatiques sur fond de tensions en Ukraine

Relations diplomatiques sur fond de tensions en Ukraine
Reuters

Le premier ministre du gouvernement de transition ukrainien, Arseni Iatseniouk, a annoncé dimanche qu'il se rendrait dans le courant de la semaine prochaine aux États-Unis pour discuter de la crise en Crimée, en grande partie occupée par l'armée russe.

« Je vais me rendre aux États-Unis pour des discussions de haut niveau en vue de résoudre la situation que se développe au niveau bilatéral et multilatéral », a dit le dirigeant ukrainien à l'ouverture d'une réunion gouvernementale à Kiev, tandis que les affrontements entre prorusses et partisans du gouvernement intérimaire se poursuivaient en Crimée.

Arseni Iatseniouk n'a pas précisé la date exacte de son voyage aux États-Unis, ni le programme de sa visite.

Kiev défie Moscou en Crimée

Par ailleurs, Arseni Iatseniouk a déclaré que l'Ukraine ne cédera pas « un centimètre de son territoire » à la Russie, au cours d'un rassemblement pour le 200e anniversaire de la naissance du poète ukrainien Taras Chevtchenko, symbole de l'indépendance de l'Ukraine.

Kiev ne compte toutefois pas envoyer les forces armées ukrainiennes en Crimée, selon le ministre de la Défense.

Samedi, le président Barack Obama s'est pour sa part entretenu avec plusieurs dirigeants européens, notamment les premiers ministres britannique David Cameron et italien Matteo Renzi, ainsi que le président François Hollande. Tous ont réaffirmé leur « grave préoccupation devant la violation claire du droit international par la Russie », a indiqué la Maison-Blanche.

Selon la présidence française, Paris et Washington réfléchissent même, « faute de progrès », à des sanctions « qui affecteraient sensiblement les relations entre la communauté internationale et la Russie, ce qui n'est dans l'intérêt de personne », selon l'Élysée.

Tandis que chaque protagoniste réfute l'idée d'une nouvelle Guerre froide, le ministère russe de la Défense a indiqué samedi réfléchir à une suspension des inspections étrangères de son arsenal d'armes stratégiques, y compris les missiles nucléaires, en réponse aux « menaces » venant des États-Unis et de l'OTAN.

Ces inspections ont lieu dans le cadre du Traité de réduction des armes stratégiques (START) signé en 2010 par les États-Unis et la Russie, et dans celui du Document de Vienne entre les pays membres de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE).

Affrontements en marge d'une manifestation en Crimée

Sur le terrain, la tension continue de monter. Des heurts ont éclaté dimanche à Sébastopol entre les partisans de Moscou et les soutiens de Kiev dans cette ville de Crimée, à l'issue d'un rassemblement d'ukrainophones pour l'anniversaire du poète Taras Chevtchenko.

Une centaine d'hommes armés de matraques ont attaqué le service d'ordre qui protégeait un rassemblement pour le 200e anniversaire de la naissance de Taras Chevtchenko. Deux cents personnes ont participé à ce rassemblement rare dans la péninsule séparatiste de Crimée occupée depuis fin février par des forces russes.

Alors que la Russie dément l'arrivée de ses soldats en Crimée, des témoins sur place rapportent que des militaires russes continuent d'y affluer. Dimanche, des dizaines de camions transportant des soldats ont été aperçus dans cette région qui appartient à l'Ukraine.

Selon un journaliste de l'Associated Press qui a suivi un de ces convois, les véhicules possédaient des plaques d'immatriculation russes dont les numéros indiquaient qu'ils venaient de la région de Moscou. Un porte-parole des forces armées ukrainiennes en Crimée a aussi indiqué que des témoins ont vu 200 véhicules militaires débarquer de bateaux amphibies dans l'est de l'Ukraine. Le débarquement semble être le plus important mouvement de troupes russes depuis le début de la crise en Crimée, il y a une semaine.

La péninsule de la Crimée, située au sud de l'Ukraine est devenu le lieu où se concentre les tensions militaires, linguistiques et politiques. La population de ce territoire, à majorité russophone, s'identifie à la Russie. Les dirigeants locaux de la Crimée, qui sont prorusses, ont déclaré la semaine dernière que leur territoire faisait désormais partie de la Russie, et annoncé qu'un référendum sera tenu le 16 mars pour le confirmer.

Les responsables locaux ont aussi demandé aux troupes ukrainiennes de déposer les armes, mais plusieurs bases militaires restent fidèles au pouvoir central de Kiev.

L'armée ukrainienne perd le contrôle d'un poste de gardes-frontières

Toutefois, la pression s'accentue sur ces dernières. Les troupes russes ont pris le contrôle d'un nouveau poste des gardes-frontières ukrainiens dans l'ouest de Crimée, enfermant une trentaine de gardes à l'intérieur, a annoncé dimanche un porte-parole de ce corps d'arme. Interrogé par téléphone, Oleh Slobodian a précisé que l'armée russe avait investi la base de Tchernomorskoye sans violence, dimanche matin. Il a ajouté que la Russie, qui ne cache pas son ambition d'annexer la péninsule qui héberge sa flotte de la mer Noire, contrôle désormais onze postes-frontières de la république autonome de Crimée.

Le général Mykola Kovil, un haut responsable des garde-frontières, a récemment indiqué que 30 000 soldats se trouvaient désormais en Crimée, soit 5000 de plus que le contingent autorisé par les accords entre Moscou et Kiev.

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