Le début d'un congé devant culminer avec les cérémonies entourant le premier anniversaire de la mort de l'ancien président Hugo Chavez, le 5 mars prochain, n'a pas empêché les Vénézuéliens de sortir à nouveau dans les rues jeudi, comme le souhaitait le gouvernement en place.
Des centaines d'étudiants sont descendus dans les rues de l'est de la capitale, Caracas, jeudi, pour réclamer la fin de la répression des manifestations et la libération des personnes arrêtées dans les dernières semaines. Le rassemblement s'est déroulé dans le calme, sauf lorsque les protestataires ont voulu se rendre sur une autoroute pour bloquer la circulation. Les policiers ont alors fait usage de gaz lacrymogènes.
À Valencia, à moins de 200 kilomètres de la capitale, des manifestants ont enflammé des barricades et ont affronté les forces policières.
Le président Nicolas Maduro a annoncé, plus tôt cette semaine, que la longue fin de semaine du Carnaval s'étendrait de jeudi à mardi prochain, soit deux jours de plus que prévu. Plusieurs observateurs ont estimé qu'il tentait ainsi de calmer la grogne qui s'élève de la population.
Le congé vise aussi à commémorer la révolte de 1989 contre le président Carlos Andres Perez, qui avait causé la mort de centaines de personnes.
Les organisateurs des manifestations de jeudi ont indiqué qu'ils tentaient ainsi de prouver au président qu'ils ne les rendraient pas silencieux de cette façon.
« Ils veulent nous démobiliser », a estimé le leader étudiant Juan Requesens. « Mais Maduro se trompe. Nous continuerons à marcher dans la rue, nous ne délaisserons pas notre combat pour la démocratie pour aller passer quelques jours à la plage. »
Nouveau mandat d'arrêt
La justice vénézuélienne a demandé jeudi l'arrestation d'un deuxième opposant au président Maduro.
Carlos Vecchio est recherché pour avoir incité les manifestants à la violence et s'être associé à des malfaiteurs, soit les mêmes accusations retenues contre Leopoldo Lopez, qui est emprisonné depuis le 18 février dernier après s'être livré aux autorités.
Les manifestions lancées par le mouvement étudiant et supportées par l'opposition, il y a trois semaines, dénoncent l'insécurité vécue au Venezuela, les pénuries fréquentes de produits de première nécessité et la répression policière.
Depuis le début de la contestation, 16 personnes ont été tuées. Les partisans du président Maduro ont également organisé des manifestations pour exprimer leur soutien envers le régime, fragilisé depuis la mort, le 5 mars 2013, d'Hugo Chavez.
Mercredi, l'opposition a signifié au président Maduro qu'elle ne comptait pas participer au « dialogue national » qu'il propose pour mettre un terme à la contestation.
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