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«From the ground up» à la TOHU: une soirée qui n'atteint pas de sommets (CRITIQUE/VIDÉO)

«From the ground up» à la TOHU: une soirée qui n'atteint pas de sommets (CRITIQUE/VIDÉO)

Le Circus Oz, la plus importante compagnie de cirque en Australie, débarque à Montréal pour la toute première fois de son histoire, du 27 février au 9 mars à la TOHU. Malgré la réputation qui la précède, la troupe circassienne est loin d’être aussi spectaculaire et grandiose qu’on l’annonce.

Les acrobates, clowns et musiciens du Circus Oz évoluent dans un monde en construction où se côtoient piliers de fer, échelles, brouettes et casques de sécurité, qui évoquent un chantier, sans constituer tout à fait une thématique porteuse de sens.

Dès les premières secondes, on sent instinctivement l’humeur typiquement australienne, synonyme de désinvolture, d’humour bon enfant, d’exubérance, de talent qui ne se prend pas au sérieux et de un je-m’en-foutisme fort représentatif de ce peuple habitué de faire sa petite affaire à l’autre bout du monde, sans demander de compte à personne. L’attachement aux nombreux interprètes est immédiat.

Toutefois, leurs personnalités charmantes ne suffisent pas à faire lever la soirée. Les spectateurs ont trop de doigts dans une main pour compter les moments où ils sont réellement époustouflés ou surpris.

On remarque sans contredit le talent d’Antoine Carabinier, un invité spécial originaire de Saint-Alphonse-Rodriguez, qui offre un brillant numéro de roue Cyr, au rythme d’une musique particulièrement enlevante.

Le point fort de la soirée est tout de même le passage où la batteuse se retrouve dans une demi-sphère parsemée d’instruments de percussion, suspendue dans les airs et propulsée de tous les bords, sans jamais perdre le rythme, pendant que ces collègues acrobates y vont de périlleux, d’équilibres, de pas de gymnastique et de pirouettes sous ses pieds.

Le reste de la production est ponctué de numéros gentils et bien exécutés, mais qui manquent cruellement d’originalité et de rythme. L’absence de ligne dramatique vient régulièrement plomber la création australienne, qui se résume à une suite de tableaux sans réelle cohésion.

Les transitions entre chacun des numéros sont confiées à des clowns qui réussissent autant à nous faire éclater de rire qu’à nous laisser indifférents. L’idée de déconstruire et de ridiculiser des numéros de magie archi connus suscite quelques réactions chez les adultes, mais bien peu chez les enfants, qui ne connaissent pas toujours suffisamment la magie pour comprendre que le numéro manqué est un clin d’œil humoristique.

Les musiciens, à la fois dynamiques et très talentueux, agrémentent le spectacle grâce à leur capacité d’interagir avec la foule, de jouer différents morceaux dans des contextes excentriques et de suivre les mouvements des acrobates avec des accents parfaitement bien placés.

N’empêche, on quitte la TOHU avec le sentiment d’avoir eu droit à une soirée franchement moins divertissante et émouvante qu’un spectacle de plusieurs troupes québécoises ou des finissants de l’École Nationale de Cirque.

« From the ground up » est présenté à la TOHU jusqu’au 9 mars. Cliquez ici pour plus de détails.

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