La Maison-Blanche a annoncé que Barack Obama recevrait ce vendredi le dalaï-lama, chef spirituel tibétain en exil, ce qui a provoqué une vive réaction de la Chine, qui demande au président américain d'y renoncer et parle de « grossière ingérence » dans ses affaires intérieures.
Le ministère des Affaires étrangères chinois a estimé qu'une telle rencontre porterait gravement atteinte aux relations entre Washington et Pékin.
« Une rencontre entre le dirigeant américain et le dalaï-lama serait une ingérence grossière dans les affaires intérieures de la Chine, et représente une violation des normes des relations internationales », a déclaré Huan Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
« Cela affecterait gravement les relations sino-américaines. Nous demandons aux États-Unis de prendre au sérieux les inquiétudes de la Chine, d'annuler immédiatement le projet de rencontre du dirigeant américain avec le dalaï-lama, et de ne pas fournir une tribune aux menées séparatistes anti-chinoises du dalaï-lama », a-t-elle ajouté.
À Washington, Caitlin Hayden, porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison-Blanche, a déclaré que les États-Unis étaient « préoccupés par la poursuite des tensions et de la détérioration des droits de l'homme dans les régions tibétaines de Chine ».
« Nous continuerons de demander au gouvernement de renouer le dialogue avec le dalaï-lama et ses représentants, sans condition préalable, afin de réduire les tensions », a-t-elle ajouté, en précisant que la rencontre aurait lieu à 10 h locales, vendredi, à la Maison-Blanche.
Ménager la chèvre et le choux
Signe probable d'une légère concession faite à la Chine, Barack Obama ne recevra pas le dalaï-lama dans le bureau oval, mais dans une pièce de la Maison-Blanche d'une importance symbolique moindre, la « salle des cartes ».
La Maison-Blanche indique qu'elle considère le dalaï-lama comme « un dirigeant religieux et culturel respecté par la communauté internationale » et rappelle que Barack Obama l'a déjà rencontré à deux reprises, en février 2010 puis en juillet 2011.
En 2011, la Chine avait répliqué en termes véhéments à la rencontre entre Obama et le dalaï-lama, sans aller jusqu'à menacer de répercussions.
Les États-Unis reconnaissent le fait que le Tibet fasse partie de la Chine et ne soutiennent pas l'idée d'une indépendance tibétaine, mais appuient la démarche du dalaï-lama
en faveur d'une plus large autonomie, a précisé Caitlin Hayden.
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