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Budget Marceau: compression de dépenses et hausse du tarif des garderies

Budget Marceau: compressions budgétaires et hausse du tarif des garderies
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QUÉBEC - La situation financière du Québec annonce quelques années de vaches maigres, si on se fie au budget 2014-2015 déposé jeudi par le ministre des Finances, Nicolas Marceau.

Au programme: des compressions budgétaires, une révision des services et programmes offerts à la population, la hausse des tarifs de garderies, la possibilité que certains services gouvernementaux soient tarifés, sans compter des négociations avec les médecins et les syndicats du secteur public qui s'annoncent difficiles.

L'argent se fait rare dans les coffres de l'État et le ministre Marceau n'a pas cédé à la tentation de multiplier les mesures susceptibles de plaire aux contribuables, malgré les rumeurs voulant que la première ministre Pauline Marois s'apprête à déclencher des élections générales dans les prochaines semaines.

Les chances de voir le budget Marceau adopté par les parlementaires sont donc bien relatives, dans ce contexte.

De facture austère, le budget Marceau donne l'heure juste sur l'état des finances publiques et indique les orientations privilégiées par le gouvernement Marois pour améliorer sa santé financière.

Ainsi, le manque à gagner dans la colonne des revenus étant confirmé, Québec renonce à équilibrer ses finances avant 2015-2016. Le déficit demeure fixé à 2,5 milliards $, en 2013-2014, et à 1,75 milliard $, en 2014-2015.

Au cours des prochaines années, Québec va surtout tenter de comprimer ses dépenses de toutes les manières possibles.

Les dépenses de l'appareil de l'État ne pourront pas croître de plus de 2 pour cent par année, en 2014-2015, 2015-2016 et 2016-2017, alors que par le passé la hausse moyenne dépassait les 4 pour cent.

De plus, Québec annonce de nouvelles compressions de 150 millions $ dans l'appareil gouvernemental en 2014-2015, dans l'espoir d'atteindre la cible de contrôle des dépenses.

Au cours des cinq prochaines années, Québec veut procéder à une réingénierie totale de l'État, en évaluant tous les services et les programmes actuels, et déterminer leur pertinence. Certains services pourraient désormais être tarifés. L'heure est à la hausse de la productivité.

«Je pense que cet exercice-là doit être fait», a dit le ministre Marceau, en conférence de presse.

Gelé depuis 10 ans, le tarif quotidien des garderies à 7 $, passera à 8 $ en septembre, puis à 9 $ l'an prochain, pour être indexé annuellement par la suite. À terme, les parents assumeront 16 pour cent de la facture, contre 13 pour cent actuellement. Le réseau de places à contribution réduite gruge 2,7 milliards $ de fonds publics cette année.

Québec prévient les fonctionnaires et les médecins qu'ils ne devront pas se montrer gourmands au cours des prochaines années. En prévision d'une nouvelle ronde de négociations avec les syndicats du secteur public et parapublic, le gouvernement annonce ses couleurs: il exercera un contrôle serré de la masse salariale réservée aux 430 000 employés de l'État. Aux médecins, Québec demandera d'étaler sur une plus longue période la hausse de rémunération qui leur a été consentie cette année et l'an prochain.

Dans le même souci d'efficacité et de rigueur budgétaire, le mode de financement du réseau de la santé _ qui accapare 43 pour cent du budget de l'État cette année _ sera modifié. On veut désormais allouer les ressources en fonction du volume de services fournis, selon le principe «l'argent doit suivre le patient», au lieu de renouveler et bonifier année après année les budgets versés aux hôpitaux.

Dans l'ensemble cependant, le fardeau fiscal des contribuables demeure inchangé: Québec ne décrète aucune nouvelle hausse ou baisse de taxes ou d'impôts.

Les crédits gouvernementaux _ les sommes allouées à chacun des ministères _ n'ont pas été rendus publics avec le budget. On ne sait donc pas lesquels seront les plus affectés par les compressions à venir.

Les commissions scolaires ne seront pas exemptées. On va réexaminer leur pouvoir de taxation. Elles devront se regrouper et trouver le moyen de générer des économies d'échelle de l'ordre de 125 millions $.

«C'est le budget dont le Québec a besoin», a conclu le ministre.

En 2013-2014, les revenus dans les coffres de l'État ont été de 125 millions $ inférieurs à ce qui avait été prévu l'automne passé.

En 2013, l'économie du Québec a connu une hausse «modérée» de 1,2 pour cent. On prévoit une hausse de 1,9 pour cent en 2014 et le même niveau de croissance en 2015.

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