Des pays occidentaux condamnent les violences à Kiev et menacent l'Ukraine de sanctions. Le président français François Hollande et son homologue polonais Donal Tusk demandent à l'Union européenne la mise en oeuvre de sanctions « ciblées » contre les responsables des violences policières en Ukraine.
Ces sanctions, si elles reçoivent l'aval des autres pays membres, pourraient être adoptées dès jeudi lors d'une rencontre extraordinaire des ministres des Affaires étrangères.
Un porte-parole de la chancelière Angela Merkel a affirmé que celle-ci est « très attristée » par l'escalade de violences.
Le ministre des Affaires étrangères de la Suède, Carl Bildt, a affirmé sur son compte Twitter que le président Ianoukovitch avait maintenant du « sang sur les mains ».
Le pape François s'est aussi déclaré préoccupé par les troubles qui secouent l'Ukraine et a demandé à toutes les parties de « cesser toute action violente », à l'issue de son audience générale sur la place Saint-Pierre.
De son côté, la Russie a dénoncé une « tentative de coup d'État » en Ukraine et exigé des leaders de l'opposition dans ce pays qu'ils fassent cesser les violences.
Pendant ce temps, une opération « antiterroriste » à l'échelle de l'Ukraine est en cours. La prise de bâtiments publics par des « groupes terroristes » serait à l'origine de cette décision. Plus tôt, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch avait menacé, de « changer de ton » avec les dirigeants de l'opposition s'ils ne prenaient pas leurs distances avec les manifestants les plus radicaux.
Par voie de communiqué, le chef de l'État a accusé certains leaders d'avoir « franchi les limites » en appelant leurs partisans à prendre les armes pour défendre la place de l'Indépendance face aux forces de l'ordre, en allusion à l'organisation d'extrême droite Praviy Sektor (Secteur droite, en français).
Qualifiant ces manifestants de « criminels », il a assuré que ceux-ci seraient arrêtés et jugés.
Viktor Ianoukovitch a décrété une journée de deuil national, jeudi, après une nuit de négociations infructueuse avec deux dirigeants de l'opposition,Vitali Klitschko et Arseni Iatseniouk.Les drapeaux devront être mis en berne sur les bâtiments officiels, tandis que concerts et compétitions sportives devront être annulés.
Les services spéciaux ukrainiens (SBU) ont annoncé de leur côté l'ouverture d'une enquête pour tentative de prise illégale du pouvoir.
Le ministère de la Santé a fait état d'un nouveau bilan de 26 morts depuis l'offensive policière de mardi. Un précédent bilan s'établissait à 18 morts, dont 9 policiers.
Un journaliste du quotidien ukrainien Vesti, Vyacheslav Veremiy, figure au nombre des victimes. Selon son journal, il a été tué par balles par des inconnus non loin du lieu des affrontements.
C'est tout le pays qui menace aujourd'hui de s'embraser. Des manifestants se sont emparés de bâtiments publics et de dépôts d'armes à Lviv, dans l'ouest du pays.
Les policiers ont de nouveau donné l'assaut, mercredi, contre les manifestants qui occupent la place de l'Indépendance. Ils ont eu recours à des grenades assourdissantes et à des canons à eau pour tenter de déloger les manifestants, qui n'ont pas bougé.
Une épaisse fumée noire s'élève au-dessus de Kiev.
Le Canada a fermé temporairement son ambassade dans la capitale. Mardi, certains protestataires antigouvernementaux ont trouvé refuge à l'intérieur du bâtiment.
Le gouvernement a condamné « sans équivoque » la violence en Ukraine.
Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a annoncé mardi que le pays offrira davantage d'aide médicale aux manifestants. « Ces secours d'urgence permettent des soins aux activistes qui sont blessés en militant pacifiquement pour la démocratie », a indiqué le ministre sur Twitter mardi.
« Les évènements à Kiev ont ébranlé une nation déjà secouée par des mois d'agitation », a-t-il ajouté.
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