Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Sotchi 2014: Parrot et Toutant ont bien réagi face à la controverse qu'ils ont créée (VIDÉO)

Sotchi 2014: Parrot et Toutant ont bien réagi face à la controverse qu'ils ont créée (VIDÉO)

KRASNAÏA POLIANA, Russie - Les planchistes Maxence Parrot et Sébastien Toutant ont bien réagi en piste, jeudi, après s'en être pris verbalement à la légende américaine du surf des neiges Shaun White, la veille.

«Ils devaient répondre par la bouche de leurs canons. Ils l'ont fait avec brio», a affirmé le directeur haute performance de Canada Snowboard, Robert Joncas, après avoir vu les Québécois accéder à la finale masculine de la toute première épreuve olympique de slopestyle.

Parrot, âgé de 19 ans, a survolé les qualifications en obtenant le meilleur score — un sommet personnel de 97,50 points. Toutant a été moins flamboyant, mais son total de 89,25 points l'a assuré d'une place en finale.

La veille, les fougueux planchistes avaient vertement déploré la décision de White de ne pas disputer l'épreuve de slopestyle, en le qualifiant presque de poule mouillée dans de désobligeants gazouillis sur Twitter.

White, double médaillé d'or olympique en demi-lune à l'âge de 27 ans, a indiqué qu'il renonçait afin de ne pas courir le risque de se blesser, déjà qu'il a un poignet endolori, sur un parcours qu'il juge dangereux.

Parrot et Toutant n'ont pas avalé l'explication et ils ont déversé leur fiel sur Twitter. Tous deux ont retiré leur gazouillis, mais l'incident a fait boule de neige jusqu'aux États-Unis.

Jeudi, ils ne se sont pas défilés quand on a ramené le sujet sur le tapis, au bas de la piste du Parc extrême de Rosa Khutor.

«Mes propos ont été mal interprétés par certains, qui ont cru que je disais que Shaun White est un nul, a déclaré Toutant. Je n'ai pas écrit que j'étais meilleur que lui ou que tout le monde. Et je n'étais pas à la recherche d'attention. J'ai simplement voulu exprimer la déception que j'ai eue de le voir se désister la veille des qualifications. Je trouve ça un peu 'plate' parce que ça prive un athlète américain d'une participation aux Jeux olympiques.

«En demi-lune, c'est le meilleur, a repris Toutant. J'ai énormément de respect pour lui et tout ce qu'il a fait pour le sport. Mais en slopestyle, il y a plusieurs excellents coureurs. Il n'aurait pas eu la même marge de manoeuvre pour gagner la compétition.»

Admettant que l'incident avait pris des proportions énormes, Toutant a souligné que White et lui font partie de la même équipe, chez la compagnie Oakley. Il a ajouté que ça lui ferait plaisir de s'expliquer avec White, si l'occasion se présente.

«Je ne veux pas entacher la relation que nous avons. Je trouve juste dommage qu'il ait pris cette décision-là. Ça fait plusieurs fois qu'il fait ça.»

Parrot a dit avoir même prédit le coup à ses coéquipiers. Pour lui, c'était écrit dans le ciel de Krasnaïa Poliana que White ne serait pas de la partie.

«Je trouvais ça 'plate', et je ne serais pas content si j'étais à la place du coéquipier qu'il prive d'une participation aux Jeux olympiques.

«Le monde entier pense que Shaun White est le meilleur. Les gens ne sont pas au courant des dernières nouvelles dans notre discipline sportive. J'aurais voulu leur montrer ce qui en est exactement», a affirmé Parrot, en précisant qu'il n'avait pas croisé le fer avec White en piste au cours de la dernière année.

Des remous

L'affaire a provoqué des remous au sein du Comité olympique canadien (COC), même si on n'a pas réprimandé les planchistes publiquement.

Le chef de mission de la délégation, Steve Podborski, a déclaré qu'une attitude semblable est contraire au code d'éthique du «fairplay» canadien, admettant que ça puisse faire partie de la culture de quelques disciplines sportives.

«Ce sont de grands garçons», a-t-il dit, en ajoutant que l'équipe canadienne n'a pas besoin de verser dans les insultes.

Chez Canada-Snowboard, on laisse entendre avoir pris l'affaire avec un grain de sel.

«J'ai trouvé ça drôle à la limite, a affirmé Joncas, en parlant d'une erreur de jeunesse. Ce qui était plus drôle encore, c'était de les entendre s'amuser de tous les 'retweets' qu'ils avaient eus.

«Ces jeunes athlètes ont une mentalité différente. J'aime les côtoyer parce que ça me rajeunit», a lancé le directeur.

Le vétéran de l'équipe Charles Reid a toutefois désapprouvé l'initiative de ses jeunes coéquipiers.

«Je ne suis pas d'accord avec ce qu'ils ont fait, même si je pense comme eux. Plusieurs athlètes pensent la même chose. Mais ce n'était pas le bon moment de le 'tweeter'. Ce sont ses affaires à Shaun White s'il ne veut pas compétitionner avec nous. C'est normal qu'il ait peur de se blesser parce que tu peux vraiment te blesser sur ce parcours. Il sait qu'il a de meilleures chances de gagner une médaille en demi-lune et il veut se concentrer là-dessus. C'est bien correct.»

INOLTRE SU HUFFPOST

Quelle musique les athlètes canadiens écouteront-ils à Sotchi?

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.