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Sotchi 2014 ou les Jeux olympiques d'hiver les plus controversés de l'histoire

Les Jeux olympiques d'hiver les plus controversés de l'histoire
Reuters

En 1980 déjà, quand Moscou accueillait les Jeux olympiques d'été, ils furent marqués par le boycott d'une cinquantaine de nations à la suite de l'invasion de l'Afghanistan par l'Union Soviétique l'année précédente. Trente-quatre ans plus tard, la Guerre froide n'est plus d'actualité, mais la ville de Sotchi aura réuni contre elle bon nombre de polémiques (notamment sur les lois homophobes votées en Russie) depuis sa nomination le 4 juillet 2007 jusqu'au coup d'envoi des XXIIe JO d'hiver ce jeudi avec l'épreuve par équipes de patinage artistique, 24 heures avant la cérémonie d'ouverture (ce vendredi à 17h).

Tout d'abord, face aux candidatures de Salzbourg (Autriche) et Pyeongchang (Corée du Sud), le choix de Sotchi avait interpellé il y a sept ans pour des raisons budgétaires. La station balnéaire, située sur les bords de la mer Noire dans la région explosive du Caucase, partait de très loin. De zéro même, l'intégralité des sites devant sortir de terre dans une zone auparavant quasi vierge d'infrastructures sportives (voir le diaporama ci-dessous), sans oublier la nécessaire modernisation du réseau de transports (400 km de routes, 77 ponts, 12 tunnels) ou la rénovation de l'aéroport.

(suite de l'article sous le diaporama)

Avril 2005

L'évolution de Sotchi

Au final, la facture, annoncée initialement par Vladimir Poutine à 9 milliards d'euros, est montée à 37 milliards d'euros, soit les Jeux les plus chers de l'histoire. Le précédent «record» était détenu par Pékin en 2008 avec 26 milliards d'euros. Et cette somme russe constitue même l'équivalent des six dernières olympiades hivernales additionnées... Sans oublier le fait que ce dépassement de budget a attisé des soupçons de corruption, au sein même du CIO. «Si quelqu’un a des informations (…), qu’il nous les apporte, nous serions heureux et reconnaissants», avait sèchement rétorqué Poutine.

La sécurité ensuite. Fin décembre, la ville de Volgograd (à 700 km de Sotchi) a connu un double attentat causant la mort d'une trentaine de personnes. Récemment, des menaces d'attentats pendant les Jeux ont été lancées par des islamistes du Caucase du Nord. Face aux craintes s'élevant dans le monde, le président du comité d'organisation des JO, Dmitri Tchernychenko a indiqué fin janvier que «Sotchi en tant que ville (était) en ce moment l'endroit le plus sûr de la planète».

Désastre écologique

Sur le terrain, ces efforts sécuritaires sont aujourd'hui bien concrets. Les autorités russes ont ainsi déployé dans la cité balnéaire des dizaines de milliers de policiers et militaires, des missiles de défense antiaérienne, des drones et un système de surveillance des communications téléphoniques et électroniques. Un dispositif de sécurité sans précédent dans l'histoire olympique. Si Sotchi se voit donc transformée en bunker durant 15 jours, Moscou n'est pas non plus à l'abri d'attentats, étant donné que la plupart des personnes se rendant aux JO vont transiter par la capitale russe. Les mesures de sécurité ont donc aussi dû être renforcées dans la ville avec des patrouilles de police supplémentaires, notamment dans le métro.

Une autre polémique qui a agité les détracteurs de ces JO: l'écologie. À Sotchi et dans les montagnes alentours, qui bénéficient d'un climat quasi méditerranéen, la neige fraîche n'est pas le point fort, ce qui est paradoxal quand on organise des Jeux d'hiver. Résultat, un demi-million de mètres cubes de neige ont été stockés sur 14 collines en prévision (coût de l'opération: 6 millions d'euros). Un véritable désastre écologique. Et pour les jours qui viennent, un redoux est annoncé sur la région, ce qui influe directement sur la qualité des pistes, altérant la performance des sportifs.

Enfin, impossible de ne pas parler des controverses politiques planant depuis plusieurs mois sur ces Jeux olympiques, essentiellement sur l'accueil réservé aux homosexuels. Rappelons qu'en juin dernier, les voix se sont élevées du monde entier contre un texte promulgué en Russie punissant la "propagande" homosexuelle devant mineurs de peines d'amende et de prison. Interrogé sur les conséquences éventuelles de cette loi hautement polémique, le président du comité d'organisation des JO a calmé le jeu la semaine dernière en affirmant que «tout le monde est bienvenu, quel que soit sa race, son genre, sa religion ou son orientation sexuelle», et qu'un endroit était prévu à Sotchi pour manifester où "chacun pourra s'exprimer» librement.

Malgré tout, il y a trois semaines, Vladimir Poutine avait lancé à l'attention des homosexuels: «Vous pouvez être détendus, mais laissez les enfants tranquilles».

À deux jours de la cérémonie d'ouverture des JO de Sotchi, des manifestations à l'appel de l'ONG All Out ont été organisées mercredi soir dans le monde entier mercredi 5 février.

Ce qui est sûr durant ces JO, alors que plusieurs grands dirigeants n'assisteront pas à la cérémonie d'ouverture vendredi. C'est qu'avec ces Jeux, l'incident diplomatique n'a jamais été loin.

Daniel Cohn-Bendit

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