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«Collages: gestes et fragments» au Musée d'art contemporain (PHOTOS)

«Collages: gestes et fragments» au Musée d'art contemporain (PHOTOS)
Courtoisie

On a trouvé des collages qui remontent aussi loin que 200 ans avant J.-C. Toutefois, c’est au début du 20e siècle que le collage est historiquement devenu une forme d’art importante, alors que des artistes, comme Picasso et Braque, intégraient à leurs œuvres des journaux déchirés. Dans les années 60, des artistes du Pop art, comme Tom Wesselmann, ont utilisé des images publicitaires contemporaines pour porter un commentaire social sur les mœurs de leur époque.

On peut apprécier cette technique qui consiste à colliger des images de la vie quotidienne — magazines, publicités, journaux — et de les utiliser pour leur potentiel critique dans l’exposition Collages : gestes et fragments présentée au Musée d’art contemporain, alias le MAC. Huit artistes ont utilisé la technique pour réagir aux questions que soulève notre époque. «Cette exposition collective explore les significations nouvelles et déroulantes produites par la recontextualisation, l’échantillonnage, le collage temporel et spatial et la juxtaposition de fragments disparates», explique John Zeppetelli, directeur général et conservateur en chef du MAC.

La commissaire de l’exposition, Lesley Johnstone, souligne : «Le collage est l’une des rares pratiques artistiques qui naviguent allègrement entre ce que nous définissons comme le Grand Art, et l’art populaire. Le collage se nourrit de la pléthore d’images produites par la société contemporaine. Il s’approprie ses détritus, absorbe tout et n’importe quoi dans son champ visuel.»

Un grand tableau de Luanne Martineau, The Lack of It the Dream, 2013, s’avère un commentaire ironique. Une myriade de motifs de mode — faux ongles, statues, cristaux — illustrent bien le titre. Mais le rêve, en effet, n’est qu’un rêve.

L’exposition repousse les limites du collage. Le grand tableau de l’artiste montréalais, David Elliott, La Chute, ressemble à un collage, mais c’est une toile. Les images proviennent de sources populaires. Il en résulte une image surréaliste de la culture contemporaine. Il puise ses images de sources aussi variées que le Web ou les bandes dessinées et il les peint de manière à faire croire à un collage.

Les trente collages sur papier de l’artiste Louis-Philippe Côté, Data 1996-2013, comprennent de nombreuses découpures de corps féminins, un résumé frappant du barrage publicitaire quotidien : on se sert des femmes pour vendre presque n’importe quel produit.

Bien que traditionnellement la technique artistique du collage se fasse sur papier, l’exposition renferme une surprise. Un assemblage en 3 dimensions est installé au milieu d’une salle. L’œuvre sculpturale de Trevor Mahovsky et de Rhonda Wheppler, Prop, 2007, démontre la nature élastique de ce qu’on peut appeler un collage.

À vrai dire, certains artistes ont transformé le collage en un tout autre médium. Thomas Corriveau a réalisé un film 16 mm. Son Kidnappé, 1984 -1988, comprend des animations, image par image, de collages réalisés à partir de coupures de magazines, ainsi que des montages de photographies misent en scène et de dessins.

Hajra Waheed’s Character 1: In the Rough, A Short Film, 2014, est joliement ésotérique. Des plaques de verre négatives contiennent des morceaux de quartz. L’artiste explique que la NASA a utilisé du quartz pour obtenir une base de temps stable à partir de laquelle les temps de mission peuvent dériver. C’est également un conducteur hors pair des rayons de chaleur, de lumière et d’ultraviolets.

Les collages de Paul Butler sont de beaux champs de couleurs abstraits. Dans Untitled (Artforum), 2013, les textes des annonces du magazine Artforum ont été soigneusement découpés. Tout ce qui reste est la couleur de fond des publicités. Les pages du magazine sont maintenant pleines de découpures verticales et horizontales. Les compositions rappellent l’œuvre de Joseph Albers. L’artiste a également créé une série de collages en noir et blanc, provenant également de magazines. Ils sont tout aussi saisissants.

Installé à La Rotonde, le Collage Party Pavilion (v2), 2011, du même Paul Butler, invite les visiteurs à créer leurs propres collages.

Programmes publics

-Mercredi 19 février à 19 h

-Vendredi 7 mars à 18 h

Rencontres, en anglais et en français, avec Lesley Johnstone, commissaire de Collages : gestes et fragments, et des artistes de l’exposition.

Aussi au MAC, une vidéo éloquente d’Adrian Paci célèbre le simple fait de se serrer la main dans l’exposition Vies en transit. (du 6 février au 27 avril 2014).

Daniel Barrow présente sa nouvelle création Le Voleur des miroirs. (performances : les 12, 19, 26 février et le 5 mars 2014 à 19h)

L’extraordinaire œuvre The Clock, de Christian Barclay, sera présentée du 22 février au 20 avril 2014.

www.macm.org

«Collages: gestes et fragments» - MAC

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