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Acquisitions militaires: Ottawa change son fusil d'épaule

Dépenses militaires: la Défense nationale perdra une partie de son influence
AP

La Défense nationale perd une grande partie de son influence dans le processus d'acquisition militaire. Désormais, un secrétariat relevant du ministère des Travaux publics chapeautera les approvisionnements d'une valeur de plus de 100 millions de dollars.

La nouvelle stratégie a été annoncée mercredi devant des représentants de l'industrie par la ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux du Canada, Diane Finley, qui n'a pas hésité de critiquer l'ancien système d'approvisionnements en matière de défense du fédéral, le qualifiant de trop compliqué, trop coûteux et trop long à mettre en branle.

Selon Mme Finley, le processus d'acquisition militaire était dysfonctionnel, et les critères de sélection semblaient trop souvent dessinés sur mesure pour sélectionner un vainqueur choisi d'avance.

Le gouvernement Harper dit procéder à ces changements pour trois raisons : éviter les dépassements de coûts, accélérer le processus d'achat et favoriser les retombées économiques au pays.

Le redressement survient une semaine après que CBC/Radio-Canada eut révélé que le ministère de la Défense avait été placé sous étroite surveillance par le gouvernement Harper. Une quasi-tutelle, rendue nécessaire parce que la Défense nationale s'était avérée incapable, en maintes circonstances, de respecter les coûts et les échéanciers prévus. Ces révélations ont été faites sur la base d'une évaluation, soumise au Conseil du Trésor, et obtenue en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

L'industrie ravie

L'Association des industries canadiennes de défense et de sécurité est enchantée de la nouvelle stratégie du fédéral. Son président, Timothy Page, estime qu'il s'agit d'une première dans l'histoire canadienne.

Il faut dire que les compagnies canadiennes reçoivent un coup de pouce avec cette nouvelle stratégie puisque les appels d'offres tiendront désormais compte dans leur sélection des retombées économiques au pays.

Certains experts croient que cela pourrait faire hausser les prix. « Construire au Canada coûte de 20 % à 25 % plus cher et donc, clairement, ce parti pris pour l'industrie canadienne va coûter aux contribuables plus cher », évalue Jean-Christopghe Boucher, de l'Université MacEwan.

Tim Page se veut toutefois rassurant : « Le secteur est bien compétitif. Donc du moment où le Canada a l'occasion de bien concurrencer pour des projets au Canada, à mon avis, c'est bon pour le Canada, c'est bon pour les militaires canadiens et c'est bon pour le secteur ».

Même le chef de l'opposition officielle Thomas Mulcair est d'accord sur cet aspect. « Il faut arrêter d'être naïf, tous les pays ont tendance à appuyer leurs propres industries, lorsqu'il s'agit d'achats militaires », dit le chef du NPD. M. Mulcair n'est pas pour autant prêt à lancer des fleurs au gouvernement.

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