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De grossières fautes de français sur un site web financé par Immigration Canada

De grossières fautes de français sur un site web financé par Immigration Canada

«Fatima est une nouvelle imigrant au Canada. Quelle loi lui permet de predre un emplois qui à l'égalité d'un homme?» «Laquelle trois pays sont des signataires de l'ALENA.» «La bataille de la crête de Vimy est important pour le Canada. Pouquoi?» Voilà seulement quelques exemples des grossières fautes de français répertoriées sur un site Web financé par Citoyenneté et Immigration Canada au coût de 275 961$.

Créé par l'Ontario Council of Agencies Serving Immigrants (OCASI), DeviensCitoyen.ca propose des exemples de questions auxquelles les immigrants devront répondre pour réussir leur test de citoyenneté. Les jeux-questionnaires sont également disponibles sur une application pour téléphones intelligents. On y retrouve autant des questions sur l'histoire du Canada que sur la vie politique et les droits des citoyens.

OCASI, un organisme à but non lucratif, a remporté en 2012 un appel d'offres de la part de Citoyenneté et Immigration Canada d'une valeur de 275 961$ pour créer et gérer le site Web et l'application dédiés aux «jeunes arrivants». L'appel d'offres précisait que le produit devrait être bilingue. Le projet d'une durée de deux ans prendra fin cette année.

Sarah Hamdi, coordonnatrice du projet à l'OCASI, affirme que la moitié des questions ont été traduites par une entreprise de traduction. L'autre moitié a été traduite par «des employés francophones» de l'organisme, afin d'économiser sur les coûts, dit-elle. «Nous sommes conscients qu'il y a des erreurs et nous les corrigeons dès qu'elles sont portées à notre attention, explique Sarah Hamdi. C'est important pour nous.»

Chez Citoyenneté et Immigration Canada, une porte-parole précise que la loi sur le bilinguisme des institutions ne couvre pas les organismes indépendants financés par le gouvernement. Après avoir consulté le site Web, le ministère a communiqué avec l'organisme afin qu'il apporte les corrections nécessaires. Aucun représentant officiel n'était toutefois disponible pour commenter.

Outre les erreurs très évidentes citées plus haut, d'autres fautes de grammaire se sont glissées dans le texte. Erreurs d'accords, fautes de frappe, mots anglais ou accents manquants, le nombre de fautes répertoriées étonne.

L'exemple ci-dessous cumule plusieurs de ces erreurs.

Le français? Un «show de boucane»

Informé de la situation, le porte-parole du NPD en matière de Langues officielles, Yvon Godin, a annoncé qu'il portera plainte au Commissariat aux langues officielles. «Le gouvernement conservateur s'en fiche du français», dit le député d'Acadie-Bathurst. «Même si Stephen Harper commence ses allocutions en français, c'est un show de boucane», ajoute-t-il.

Le député souhaite que le gouvernement fédéral exige des organismes qu'il finance une traduction de qualité dans les deux langues officielles.

Il rappelle une offre d'emploi parue en 2006 sur le site du gouvernement fédéral qui se lisait comme suit: «Travailleurs ont exigé pour choisir commandes, exécuter activités d'emballage et d'autres fonctions d'entrepôt. Environnement est se nettoient, coffre-fort et professionnellement fonctionné quart de jour». L'offre d'emploi avait suscité des critiques dans les médias, jusque dans les pages du magazine français Paris Match. «Le gouvernement nous avait alors promis de faire les choses dans les deux langues officielles, et non avec des machines de traduction, comme Google [Translate]», souligne Yvon Godin.

Le député cite un autre exemple qui démontre, selon lui, le peu d'intérêt du gouvernement fédéral pour le français. La semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères du Canada, John Baird, a finalement dû troquer ses cartes d'affaires unilingues anglaises pour des cartes bilingues après que l'affaire eut été soumise au commissaire aux langues officielles.

Voyez dans le diaporama ci-dessous quelques autres exemples glanés sur le site.

Voici la réponse de la directrice générale d'OCASI à la publication de notre article.

Monsieur l’Éditeur,

OCASI s’engage à offrir des renseignements clairs et précis dans le cadre de tous ses produits. Nous acceptons notre responsabilité quant aux erreurs présentes dans une partie petite mais importante de notre site web destiné aux jeunes immigrants francophones. Nous aurions dû faire preuve de plus de vigilance afin d’assurer l’exactitude de certains contenus produits par des tierces parties et qui se retrouvent notre site web et, pour cette raison, nous nous excusons. Nous voulons vous rassurer, ainsi que les communautés francophones du Canada, quant au fait que, au moment où l’article a été écrit, nous étions en train de planifier une révision d’ensemble du site web à cause de ces soucis. OCASI est très consciencieux dans son utilisation des fonds publics. Nous cherchons à maximiser l’impact du financement public, sans compromettre la qualité. Des sites web tels DeviensCitoyen.ca sont des ressources importantes pour les nouveaux arrivants et pour les Canadiens. Nous ne prenons pas à la légère notre responsabilité d’assurer l’exactitude de l’information, et nous continuerons à travailler fort pour maintenir notre réputation d’excellence dans la prestation de services de qualité aux nouveaux arrivants et au public. Je vous prie d’agréer, Monsieur l’Éditeur, l'expression de mes sentiments les meilleurs.

Debbie Douglas Directrice générale

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