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Espionnage de niveau olympique à Sotchi

Espionnage de niveau olympique à Sotchi
AFP

Devant la menace qui pèse sur les Jeux olympiques de Sotchi, les services de sécurité russes se sont accordé le droit de tout voir, de tout écouter et de tout archiver.

Les métadonnées de chaque appel téléphonique sont recueillies et conservées pour trois ans.

Le trafic Internet est filtré et inspecté en profondeur par un puissant système installé chez les fournisseurs de service à la demande du FSB russe, le successeur du KGB.

Le système, baptisé SORM, est décrit comme un PRISM sous stéroïdes. Il serait plus puissant que les outils de la NSA rendus publics par le lanceur d'alerte américain Edward Snowden.

Le journaliste russe Andreï Soldatov, qui enquête sur la question depuis des années, affirme que la sécurité est loin d'être le seul but recherché. «Il faut comprendre que tous ces points d’accès wi-fi, un peu partout à Sotchi, permettent d’intercepter les mots de passe de politiciens, de dignitaires, de journalistes étrangers utilisant leur ordinateur portable ou leur téléphone cellulaire. Et le FSB serait en possession de cette information. C’est une aubaine », explique M. Soldatov.

Selon le journaliste, rien n'empêche les autorités russes d'espionner les équipes sportives étrangères pour mettre à profit les informations glanées.

Signe que les États-Unis prennent la question au sérieux, le département d'État américain a publié une directive qui demande à tous les membres de la délégation américaine à laisser leurs cellulaires et ordinateurs personnels à la maison. Il demande aussi de réduire au minimum leurs communications téléphoniques et sur Internet.

L'équipe olympique canadienne n’a pas voulu faire de commentaire de son côté.

Membre de l’équipe nationale de ski de fond, l’athlète Alex Harvey ne semblait pas avoir reçu d'instructions spéciales lorsqu’il a été interrogé à ce sujet. « Non, je n’en ai pas entendu parler. De toute façon, je fais un blackout des réseaux sociaux. […] S’ils m’écoutent parler à ma blonde, tant mieux pour eux », a commenté Harvey.

S'il atteint à Sotchi des niveaux inégalés, l'espionnage ne surprend cependant personne dans la grande famille olympique, puisqu’il était déjà présent à Pékin et à Londres. On n'en attendait pas moins venant de la Russie, un pays dont le président est lui même un ancien espion.

D'après le reportage de Jean-François Bélanger

EN IMAGES:

Vue génerale du village olympique

Les installations majeures des Jeux olympiques de Sotchi

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