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Nouvel album de Patrice Michaud : mercure flambé

Nouvel album de Patrice Michaud : mercure flambé
Jean-François Cyr

MONTRÉAL - La musique de Patrice Michaud n’a pas changé. Toujours ces chansons aux ambiances de folk et de pop-rock assorties de quelques balades dans lesquelles le désir à faim et l’amour s’essouffle. «Retrouver le feu qui nous mangeait des yeux» chante le trentenaire sur son second album qui s’intitule justement Le feu de chaque jour. Ceux qui appréciaient déjà le chanteur-guitariste retrouveront avec plaisir son travail à l’élan plus fougueux.

Pour donner le ton, l’encodé s’ouvre avec Des cowboys, des indiens, l’une des pièces les plus dynamiques de cette nouvelle cuvée : guitare et batterie sont mis à l’avant-plan pour injecter à cette histoire d’homme capitaliste une sorte de blues rageur. À l’instar de certains autres morceaux, les riffs d’Andre Papanicolaou (qui a également réalisé l’opus) apportent ici et là de la rugosité au matériau somme toute assez doux dans l’ensemble. Une musique qui tangue entre deux mondes : ni purement rock ni vraiment country.

«L’album est plus dynamique que le premier, affirme le grand frisotté, attablé dans le fond du Café Placard, à Montréal. C’est plus sauvage aussi, dans le sens où je suis moins posé. Je suis davantage dans l’action que dans l’observation. J’ai l’impression que mon approche musicale est plus juvénile. C’est peut-être une soupape pour un gars dans le début de la trentaine, qui a deux enfants, qui paye son char et rentre son bois dans la maison. Il y avait un appel pour un flow différent et je pense avoir trouvé. Sans ajouter de pression, je sentais que j’avais la capacité de me virer de bord et de proposer quelque chose de légèrement différent.»

Solides appuis

Découvert au Festival de Granby en 2009, Patrice Michaud (33 ans) en a fait du chemin depuis quatre ans, en commençant par les 125 spectacles qu’il a offerts après la parution de son premier disque Triangle des Bermudes. Il a également écoulé une quantité respectable d’albums et même reçu une jolie tape dans le dos à l’ADISQ.

«Il y a eu plein de belles preuves et d’encouragements sous différentes formes, que ce soit le succès du spectacle ou les ventes de disques qui, sans être un feu d’artifice ont été correctes […] Je n’ai jamais été explosif, admet plus loin le Gaspésien qui habite aujourd’hui la région de Lotbinière. J’ai toujours monté les marches une à une. Mais ce qui a été gagné avec le temps m’est encore acquis. En dessous de moi, il existe quelque chose de solide sur lequel je peux m’appuyer pour proposer la suite. Et je m’en sers.»

Force tranquille qui lui a permis sans complexe de s’entourer de musiciens talentueux comme le guitariste Andre Papanicolaou (Vincent Vallières, Daran, Éric Goulet), le claviériste François Lafontaine (Karkwa, Marie-Pierre Arthur, Alexandre Désilets), le bassiste Mark Hébert, le batteur Simon Blouin ou encore la percussionniste et chanteuse Audrey-Michèle Simard.

Collage spontané

«J’avais définitivement envie d’aller plus loin dans cette démarche entamée en 2011. Mon équipe a bien compris. Je voulais entre autres des couches supplémentaires de guitares (acoustique et électrique) qui donnent des passages rock ou encore western (comme la guitare électrique sur Deux lignes rouges). Et Andre est excellent dans ce domaine. Il crée de superbes ambiances [...] Le feu de chaque jour est inspiré par des artistes comme Calexico, Wilco et White Horse.»

Enregistré sur ruban dans une formule très live au studio Piccolo de Montréal, cet album est né d’un véritable collage de phrases et de morceaux musicaux qui n’avaient pas de corps défini au départ : «Je produis, je fabrique très lentement, explique Michaud. Quand je reconnais que quelque chose existe et se tiens, je mets de côté et j’y reviens. Un moment donné, tout s’appelle, comme des gouttes de mercure. Ça tombe, et ça fait une flaque de plus en plus grosse. Un moment donné, je constate que j’ai quelque chose de concret.»

«Durant la période d’écriture, j’ai lu pas mal de romans (il parle notamment d’un personnage des livres de Fred Vargas dans lequel il se reconnaît) et de poésie, poursuit-il. J’ai pris mon temps. Mais paradoxalement, je voulais éventuellement me mettre en danger. J’ai donc trouvé des façons de créer l’urgence. J’ai par exemple laissé beaucoup de liberté aux musiciens en studio. En faisant des prises en direct, j’ai laissé la place à de petites erreurs, des accrochages et des trucs imprévus qui ont donné de belles surprises.»

«Disons que j’ai incubé, macéré avant de laisser aller le flow, de trouver comment livrer un disque qui veut…»

Le feu de chaque jour sera en magasin le 4 février.

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