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Son échec de 2010 a permis à Dominique Maltais d'atteindre son plein potentiel (VIDÉO)

Son échec de 2010 a permis à Dominique Maltais d'atteindre son plein potentiel (VIDÉO)

Il y a des échecs dans la vie d'un athlète qui sont plus difficiles à surmonter que d'autres. Mais ils sont parfois un passage obligé pour espérer atteindre ses objectifs.

Parlez-en à la planchiste Dominique Maltais.

L'athlète de Petite-Rivière-Saint-François avait de grandes ambitions en se présentant aux Jeux de Vancouver en 2010, après avoir gagné une médaille de bronze quatre ans plus tôt à Turin.

Une vilaine chute à l'entraînement, le matin même de l'épreuve de snowboard cross, a anéanti ses espoirs de couronner sa carrière par une médaille olympique devant les siens. Diminuée physiquement, elle n'a même pas réussi à se qualifier pour les rondes finales.

Quatre ans plus tard, Maltais traîne encore les cicatrices affectives de cet échec même si elle avoue que cette mésaventure l'a rendue plus forte.

«Pendant quatre ans de ma vie, je me suis concentrée sur l'objectif de remporter une médaille à Vancouver. Pour moi, il n'y avait pas d'excuse pour pardonner ma contre-performance, se rappelle-t-elle. C'est un gros échec malgré ma blessure» — ndlr: elle a été victime d'une contusion pulmonaire et pneumothorax.

Elle avoue qu'il lui a bien fallu deux ans pour faire son deuil de ce pénible épisode de sa vie d'athlète. Et encore aujourd'hui, elle n'apprécie guère d'avoir à séjourner à Vancouver, ce qui ravive ses mauvais souvenirs.

«Les gens me connaissent comme étant quelqu'un qui aime avoir du 'fun', je suis toujours souriante. Cette expérience, je l'ai gardée pour moi. Ça m'a pris du temps à la digérer. Par contre, j'en suis sortie grandie. Je suis désormais plus déterminée à atteindre mes objectifs. Je suis une meilleure athlète, une meilleure personne.»

Maltais, âgée de 33 ans, reconnaît qu'elle aurait probablement mis fin à sa carrière après les Jeux de Vancouver si elle était montée sur le podium. Sa persévérance lui aura permis d'atteindre son plein potentiel.

«Grâce à ça (cet échec), j'ai continué et j'ai vécu des expériences inoubliables. J'ai ramené à la maison trois globes de cristal, j'ai remporté d'autres médailles — dont l'or aux X-Games en 2012 — et je vivrai bientôt mes troisièmes Jeux olympiques. On dit parfois que rien n'arrive pour rien dans la vie. J'y crois.»

Au fil des dernières saisons, Maltais a justifié son surnom de Dominatrix. Cette saison, elle mène encore le classement de la Coupe du monde en snowboard cross en vertu d'une victoire et trois deuxièmes places. Elle est en quête d'un quatrième globe de cristal consécutif.

En carrière, elle totalise 35 podiums, dont 12 victoires, en 72 départs.

Bien entourée

Maltais s'estime mieux préparée que jamais au moment d'aborder les Jeux de Sotchi. Comme plusieurs athlètes de pointe, elle s'est associée depuis trois ans à B2dix et elle voit la différence.

«L'équipe avec laquelle je travaille contrôle vraiment tout et j'ai confiance en elle. Ma préparation est beaucoup plus spécifique. On tient compte de mes forces, de mes faiblesses, de mes blessures, des spécificités de mon sport. Ça fait une grosse différence.»

Elle a également dû revoir son régime alimentaire après avoir appris qu'elle souffrait de la maladie coeliaque.

«Depuis quelques années, j'avais des problème de santé, j'étais souvent fatiguée, je faisais de l'anémie. On ne savait pas trop pourquoi jusqu'à ce qu'on me diagnostique la maladie coeliaque.

«Il a fallu que je change mon alimentation mais ma nouvelle diète a eu un impact énorme sur ma forme en général. C'est le jour et la nuit. Maintenant, la santé va bien et les résultats sont là.»

Elle aborde donc sa troisième aventure olympique en confiance.

«J’ai toujours cette rage de vaincre, d’être la meilleure et de réaliser mon rêve olympique.»

Passion extrême

Si elle apprécie le petit côté casse-cou de son sport, ce qui contribue à son plaisir, Maltais se dit aussi consciente des dangers qu'il comporte.

L'ombre des décès de Sarah Burke et Nick Zoricic plane encore sur le sport canadien. Et pas plus tard que le mois dernier, le Français Paul-Henri De Le Rue a frôlé la mort lors d’une épreuve de snowboard cross à Andorre. La faute à un adversaire italien qui a dévié de sa trajectoire au moment où il s’apprêtait à le dépasser.

«J'adore le défi d'avoir à gérer la pression, le stress, lorsqu'on prend le départ d'une course.

«Ça reste que c'est un sport extrême. L'athlète prend conscience que la vie, c'est fragile. Oui, je vis mes passions, je vis mes rêves, mais ça peut se terminer des fois plus vite que tu le penses.

«Une passion, c'est fort. Ça vient te chercher au plus profond de toi. Je sais que ça pourrait m'arriver. Mais c'est ce que j'aime faire et toute ma vie est axée autour du but de performer, de m'améliorer, d'être une meilleure athlète. Je suis prête à courir ce risque.»

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