Soixante-neuf ans presque jour pour jour après la libération du camp d'Auschwitz, presque 80 ans après le 6 février 1934 qui avait vu défiler les ligues extrémistes contre la République, certaines images et slogans du Jour de Colère interpellent par leur violence.
Saluts nazis, quenelles, insultes visant les politiques dans leur ensemble, échauffourées... La manifestation "anti-Hollande" a fédéré ce dimanche les franges les plus extrémistes de la fachosphère, dont certaines revendiquent ouvertement leur hostilité à la République.
INFOGRAPHIE -Qui se cache derrière la nébuleuse Jour de Colère
A l'image de Yvan Benedetti, chef de file du groupuscule pétainiste dissout L'Oeuvre française, qui a fièrement défilé en scandant "Travail, famille, patrie" avant de tenter de s'approprier le micro en fin de cortège.
Parmi les slogans assumés dans le défilé, "Juif, la France n'est pas à toi", "Europe pédo criminelle sioniste satanique", "Hollande ou le Crif, qui dirige qui?"...
Dans un communiqué, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), justement pris pour cible par certains manifestants, a condamné dans la nuit de dimanche à lundi "avec la plus grande fermeté la violence des slogans xénophobes, racistes et antisémites" lancés à Paris lors de la manifestation "Jour de colère".
"Ils sont le fait, ajoute le Crif, d'une minorité d'extrémistes dont les références historiques et les opinions tournent le dos à notre République, à notre démocratie et aux valeurs de tolérance qui font la grandeur de notre pays".
Pour le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), cette manifestation "agrégeait dans la même haine antirépublicaine, les chrétiens intégristes homophobes et les nationalistes racistes islamophobes, renforcés par la composante radicale du public de l'antisémite Dieudonné".
La manifestation, à l'issue de laquelle 250 personnes ont été placées en garde à vue, a rassemblé entre 17 000 personnes (police) et 160 000 (organisateurs). Le collectif "Jour de colère", rassemblement hétéroclite d'intégristes catholiques, d'opposants au mariage homosexuel, de partisans de Dieudonné, d'identitaires, de patrons en colère, de familles, a défilé contre "l'action gouvernementale" et pour demander la destitution du président de la République, jugé "incapable" et "impopulaire".
Retrouvez le pire des slogans et saluts extrémistes: