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L'Isle-Verte: la sécurité des résidences privées remise en question

L'Isle-Verte: la sécurité des résidences privées remise en question
Radio-Canada

Les résidences privées ne sont pas adaptées à l'état de santé des résidents. C'est du moins ce que croit le président du Conseil pour la protection des malades, Paul Brunet. « Dans plusieurs résidences privées, on héberge des résidents qui ne sont plus autonomes, dit-il, mais les normes n'évoluent pas. »

Pour le Conseil pour la protection des malades, c'est le manque de lits en centres d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) qui est la cause du problème. Environ 4000 personnes y attendent un lit en ce moment, selon Paul Brunet, alors que l'État québécois a retiré 5000 lits au cours des 10 dernières années. « Les résidences privées pallient ce manque et accueillent des personnes qui ne sont plus autonomes. Personne ne va s'en plaindre, jusqu'à ce qu'un drame survienne », affirme-t-il.

En général, les résidences privées pour personnes âgées offrent des soins à une clientèle qui n'est pas trop lourdement handicapée, car elles n'ont pas le personnel qualifié ni les installations adéquates pour prendre en charge une personne en grande perte d'autonomie. Ces résidences offrent plutôt de l'encadrement et de la sécurité aux aînés maintenant incapables de faire leur ménage ou leur nourriture, pour des raisons cognitives ou physiques, ou qui sont souvent sujets à des chutes, explique Claudette Desputeau, propriétaire de la résidence Au cur de l'harmonie.

Paul Brunet s'interroge quant à la sécurité dans les résidences privées. « Est-ce qu'on respecte la certification? Pourquoi y avait-il tant de gens qui ne pouvaient sortir par eux-mêmes? » se demande-t-il. Le Conseil pour la protection des malades est d'avis que les normes doivent s'adapter aux nouvelles conditions de santé des personnes qui séjournent en résidence privée.

Le Regroupement provincial des comités des usagers (RPCU) du réseau de la santé et des services sociaux sonne aussi l'alarme. « Deux catégories de personnes aînées vivant en résidences se profilent dans la société québécoise », selon le groupe. Il y a d'une part les personnes aînées en perte d'autonomie hébergées dans les établissements du ministère et, d'autre part, « les personnes aînées en hébergement privé pour lesquelles la sécurité et la qualité des services semblent relever d'un contrôle moins rigoureux. L'argumentaire financier ne saurait à lui seul justifier cette discrimination ».

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, se demande entre autres s'il était « normal que seulement deux personnes soient prévues la nuit pour aider les résidents. En temps opportun, il faudra poser les bonnes questions et passer à l'action ».

Le Conseil pour la protection des malades reste toutefois conscient des coûts associés à une modification des normes. « Soit on prend le pari de tolérer que des personnes âgées soient hébergées dans des lieux qui ne sont pas adaptés, ou on accepte que les lits en résidences privées coûtent plus cher », conclut son président. Les résidences privées ou les CHSLD privés peuvent demander des frais élevés. C'est le propriétaire de chaque établissement qui établit le loyer mensuel en fonction des besoins du résident et des services offerts.

Dans les CHSLD publics et les CHSLD privés subventionnés par ailleurs, le montant de la contribution mensuelle est fixé par le gouvernement selon le type de chambre attribué et la capacité financière de la personne qui l'occupe. Le coût de l'hébergement dans ce type d'établissement ne peut cependant pas dépasser un certain seuil, fixé par la Régie de l'assurance-maladie du Québec. Au 1er janvier 2012, le coût mensuel maximal moyen était de 1711,80 $ pour une chambre individuelle, de 1431 $ pour une chambre à deux lits et de 1063,80 $ pour une chambre à trois lits ou plus.

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