Si les dépêches sur la Syrie viennent régulièrement nous rappeler les violences de la guerre, il est rare d'entendre ceux qui la vivent de l'intérieur. Trois Syriennes racontent la guerre dans leur pays : la peur des bombardements, la faim, le retour d'épidémies du Moyen-Âge.
Le bilan des souffrances humaines ne cesse de s'alourdir dans une Syrie ravagée depuis trois ans par la guerre civile. On compte près de 100 000 morts et des millions de déplacés dans le pays comme au-delà des frontières.
Rêves d'une Syrie laïque
Hanane vit à Damas, une ville dangereuse, même si les combats restent conscrits à la périphérie de la capitale. Cette commerçante, mère de deux enfants, est plus proche du pouvoir que de la rébellion. Hanane parle « des voitures piégées qui explosent n'importe quand et des obus lancés par les rebelles n'importe où sur les immeubles, les écoles et les bus ».
Quelle Syrie souhaite-t-elle retrouver?
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« Mourir ici plutôt que partir »
Nayla, universitaire et mère de deux enfants, vit elle aussi à Damas. Comme Halane et tous les Syriens, Nayla subit la violence de la guerre et des conditions de vie très difficiles.
Contrairement à Halane, Nayla, fille d'un prisonnier politique détenu pendant 40 ans sous le régime Al-Assad, soutient la révolution, même si elle est très critique envers l'opposition.
Nayla vit dans un quartier de Damas où il y a eu de nombreux bombardements. Elle n'a jamais vu autant de mendiants dans les rues de sa ville. Les conditions sanitaires et alimentaires sont catastrophiques. Elle explique qu'une amie pédiatre qui soigne les gens gratuitement a constaté le retour d'épidémies du Moyen-Âge, comme la galle.
Depuis quelques mois, elle pense quitter la Syrie en raison des violences et du chaos. Deux obus des rebelles ont touché l'école de ses enfants.
En fin de compte, Nayla dit qu'elle préfère mourir en Syrie plutôt que de subir l'humiliation que vivent les réfugiés syriens à l'étranger.