Le chaud rendez-vous hivernal Igloofest commençait ses festivités jeudi soir dans le Vieux-Port de Montréal. À l’ouverture de cet important événement de musique électronique, qui a lieu cette année du 16 janvier au 8 février, on a pu apprécier les performances des DJs montréalais Pat Boogie, Le Boucher, Mono-Poly, de l’Américain Kenny Larkin et du duo canadien Art Department.
Sous un ciel très clément et une température de quelques degrés Celsius sous la barre du zéro, Pat Boogie, s’est installé aux platines vers 19h pour livrer sa «deep house songée à la soul intoxiquée, avec un charme urbain», comme celui-ci aime la définir. À ce moment, les festivaliers arrivaient tranquillement sur les lieux, prenant le temps de se familiariser du même coup avec le château de glace, les bars extérieurs aux comptoirs givrés, les sculptures, les différents sites agrémentés d’un feu de bois et autres splendeurs à cachet nordique.
Pat Boogie est bien connu des Montréalais. On a pu le voir à l’œuvre dans de nombreux endroits dans la ville, dont le Salon Daomé, le Velvet Club ou encore le Piknic Electronik. Étant l’un des préférés de la scène house locale, les attentes étaient relativement élevées. Après deux heures de performance, on peut dire qu’il a créé une bonne ambiance. Musique rythmée, mais accueillante. Parfaite pour ouvrir le bal.
C’est au même endroit que l’on pouvait assister au travail de Kenny Larkin, pionnier de la seconde vague techno de Detroit. Il a mixé une musique polie, lumineuse, «séduisante», lancinante, avec des éclats d’excitation guidés par cette lourde basse qui donnait souvent la cadence. Si on ajoute à ces sonorités synthétiques des fragments vocaux et des lignes de piano assez énergiques, on peut dire que la musique de Larkin donnait définitivement envie de bouger. Ce fut d’ailleurs l’un des moments forts pour danser.
À 22h30, les deux amis Kenny Glasgow, légende du techno/house, et Jonny White, également leader canadien de la musique électro, ont offert des sons concoctés pour leur duo dénommé Art Department, qu’ils ont fondé en 2009. La paire, très influente depuis des années à Toronto, fait dans le techno/deep house. Il propose un live dj set qui marie des fragments de la voix de Glasgow (à l’occasion) à des sons futuristes, bruts, répétitifs. Ça et là, des notes de synthétiseurs qui ajoutent des séquences mélodiques réussies. Du très beau travail, mais peut-être un peu moins entraînant que leur précédent confrère américain.
La totale
Costumes farfelus, habits de neige kitsch, 300 tonnes de glace, jeu à la Rock Band format géant qui consiste à suivre le rythme des percussions avec de grosses baguettes en mains, bref, bien des éléments de divertissement sont mis à la disposition des participants pour ce huitième happening de froid, de danse, de sons et de lumières.
Pour le reste, Igloofest c’est 12 soirées sur 4 week-ends qui proposent quelque 70 DJs et 27 VJs sur deux scènes différentes. Encore une fois, la scène Sapporo peut accueillir jusqu’à 8000 personnes en même temps. Changement important, les surfaces de projections vidéo ont été doublées pour 2014.
Autre ajout à ne pas négliger, la seconde scène, appelée Vidéotron Mobile, a été conçue par la firme montréalaise 4U2C. Elle peut désormais accueillir trois fois plus de monde (environ 700 personnes) que le dôme fermé des précédentes années. En gros, on a empilé de façon ingénieuse quelques dizaines de conteneurs servant notamment de surface de jeu pour les pros de la vidéo. De l’extérieur, la structure ressemble à une pyramide étendue. À l’intérieur, c’est une sorte de club à ciel ouvert, comme se plaisent à dire les responsables d’Igloofest. Au final, un environnement audiovisuel immersif qui fait la job! Fumée, lumière sur 180 degrés, sons plein la face, il risque d’y avoir de gros partys durant les soirs de fort achalandage…
On a d’ailleurs pu y voir à l’œuvre les Djs montréalais Le Boucher et Mono-Poly (des gars du label Eresys Recording) en formule « back to back », dès de 22h. Autre musique guidée par la tech-house.
Il est à noter que l’igloo qui a été remplacé par cette nouvelle enceinte (signée 4U2C) est toujours existant. Il sert désormais de lieu de détente pour souffler et se réchauffer. On y fait surtout des photos pour le fameux concours «one-piece». On recherche la personne qui porte le plus improbable, le plus funky et le plus coloré des habits-de-neige-un-morceau de la planète Igloofest.
Pour obtenir toutes les infos sur l’événement et la programmation, on peut consulter le site igloofest.ca.
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