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Le CN veut bien remplacer les vieux wagons-citernes DOT-111, mais petit à petit

Remplacement des DOT-111 du CN : lentement, mais sûrement
In this Aug. 8, 2012 photo, a DOT-111 rail tanker passes through Council Bluffs, Iowa. For two decades, DOT-111 rail tankers, workhorses of the American rail fleet, have been allowed to haul hazardous liquids from coast to coast even though transportation officials were aware of a dangerous design flaw that almost guarantees the car will tear open in an accident. The rail and chemical industries have committed to a safer design for new tankers, but they do not want to modify tens of thousands of existing cars. That?s despite a spike in the number of accidents. (AP Photo/Nati Harnik)
ASSOCIATED PRESS
In this Aug. 8, 2012 photo, a DOT-111 rail tanker passes through Council Bluffs, Iowa. For two decades, DOT-111 rail tankers, workhorses of the American rail fleet, have been allowed to haul hazardous liquids from coast to coast even though transportation officials were aware of a dangerous design flaw that almost guarantees the car will tear open in an accident. The rail and chemical industries have committed to a safer design for new tankers, but they do not want to modify tens of thousands of existing cars. That?s despite a spike in the number of accidents. (AP Photo/Nati Harnik)

OTTAWA - Le responsable de la sécurité au Canadien National affirme que l'industrie ferroviaire souhaite se débarrasser graduellement des vieux wagons-citernes DOT-111, qui ont récemment été impliqués dans plusieurs accidents.

Toutefois, selon le consensus qui s'est dégagé dans le cadre d'un forum sur la sécurité des chemins de fer, lundi à Ottawa, il n'existe pas de solution rapide pour un problème vieux de plusieurs décennies qui touche quelque 80 000 wagons à risque transportant des liquides inflammables sur les voies ferrées nord-américaines.

Et ce sont les consommateurs qui devront éventuellement en défrayer les coûts, croit l'industrie.

Sam Berrada, directeur général des services de santé et de sécurité du CN, a déclaré à une assemblée de gens de l'industrie, des organismes de réglementation, des firmes de lobbying et d'agences de services d'urgence que les transporteurs ferroviaires «continueraient de faire activement pression» pour se doter de wagons plus résistants et plus sécuritaires.

Un déraillement suivi d'un incendie impliquant un train du CN dans le nord-ouest du Nouveau-Brunswick, la semaine dernière, a relancé les appels en faveur d'une sécurité accrue dans le transport de pétrole sur rails, en croissance exponentielle en Amérique du Nord. Ces préoccupations avaient déjà bondi à l'avant-plan médiatique après la tragédie de Lac-Mégantic, qui a fait 47 morts en juillet dernier.

Au cours de la fin de semaine, la ministre fédérale des Transports, Lisa Raitt, a promis que le gouvernement canadien officialiserait les normes, volontairement adoptées par l'industrie ferroviaire en octobre 2011, pour la fabrication de nouveaux wagons plus sécuritaires. Ces normes annoncées par Ottawa ne sont cependant ni nouvelles ni plus strictes, puisqu'elles ne font que reprendre celles déjà adoptées par l'industrie il y a plus de deux ans.

Lors du forum de lundi, M. Berrada et d'autres intervenants ont même indiqué que des wagons plus résistants que ceux répondant à ces normes de 2011 pourraient s'avérer nécessaires.

Les gouvernements du Canada et des États-Unis se sont cependant montrés peu enthousiastes à l'idée de s'attaquer à la flotte des plus vieux wagons DOT-111, notamment en raison des coûts et des problèmes logistiques d'une mise à niveau générale.

Selon Malcolm Cairns, ex-président du Groupe de recherche sur les transports au Canada, une intervention gouvernementale sera nécessaire pour forcer l'industrie de la location de wagons — qui possède environ 75 pour cent de tous les wagons-citernes utilisés en Amérique du Nord — à assumer la facture pour la mise à niveau des wagons plus âgés — une facture qui devrait dépasser le milliard de dollars.

Marc Garneau, le porte-parole libéral en matière de commerce international, se demande ce qu'attend le gouvernement pour agir. «Il ne fait aucun doute que la décision responsable à prendre, pour l'État, est de s'assurer que les DOT-111 soient mis à niveau s'ils doivent continuer d'être utilisés.»

Au Nouveau Parti démocratique, la porte-parole aux transports, Olivia Chow, parle d'un «recul des conservateurs» sur la sécurité ferroviaire. «Ils ont impitoyablement décidé de revenir sur les règles d’urgence mises en place l’été dernier», a-t-elle soutenu lundi.

«Ils laissent finalement les trains transportant des matières dangereuses sans surveillance, ne s'engagent pas à retirer progressivement les wagons DOT-111 qui ont causé la tragédie de Lac-Mégantic, et refusent d'aller de l'avant avec l'évaluation des systèmes de freinages d'urgence.

«Ces règlements ont été mis en place à la suite des événements tragiques de Lac-Mégantic. Les conservateurs ont reculé, espérant que personne ne s’en rendrait compte», a-t-elle estimé dans un communiqué.

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