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3 $ pour 1000 admirateurs Facebook

3 $ pour 1000 admirateurs Facebook
ARCHIV: Das Logo des Online-Netzwerkes Facebook in Muenchen ist durch eine Lupe auf dem Computer-Bildschirm eines Laptops fuer eine Fotoillustration zu sehen (Foto vom 11.10.10). Facebook veroeffentlicht am Mittwoch (31.01.13) das Ergebnis fuer das vierte Quartal 2012. Foto: Joerg Koch/dapd
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ARCHIV: Das Logo des Online-Netzwerkes Facebook in Muenchen ist durch eine Lupe auf dem Computer-Bildschirm eines Laptops fuer eine Fotoillustration zu sehen (Foto vom 11.10.10). Facebook veroeffentlicht am Mittwoch (31.01.13) das Ergebnis fuer das vierte Quartal 2012. Foto: Joerg Koch/dapd

Une nouvelle génération d'ateliers clandestins voit le jour dans le monde. Des « sweatshops » version 2.0 où l'on ne fabrique pas des vêtements. Les travailleurs, très souvent sous-payés, passent plutôt de longues heures à cliquer « J'aime » sur la page Facebook d'une entreprise ou à s'abonner au compte Twitter d'une vedette sportive.

Un texte de Vincent Maisonneuve

La vente de faux admirateurs Facebook et de faux abonnés Twitter existe depuis un moment. Certaines entreprises se lancent sur les réseaux sociaux et ont parfois peur de ne pas être populaires. Les consommateurs consultent de plus en plus les réseaux sociaux pour se faire une tête sur un produit ou une entreprise et si la page Facebook d'une compagnie n'est aimée que par une douzaine de personnes, ça pourrait laisser une mauvaise impression.

Les fausses mentions « J'aime » ou les faux abonnés Twitter sont générés dans ce que les anglophones appellent les « click farms ». Des ateliers où s'entassent des dizaines de travailleurs qui passent des journées entières rivés à leur ordinateur. On retrouve de plus en plus de ces « sweatshops 2.0 » à Dacca, au Bangladesh, et au Caire, en Égypte.

Des journalistes britanniques ont visité certains de ces ateliers. Des édifices souvent très mal entretenus. Chaque employé y était responsable de milliers de faux profils Facebook et Twitter. Les travailleurs, qui gagnaient à peine 10 $ par mois, passaient de longues heures à répéter machinalement les mêmes gestes. Ils appuyaient sans arrêt sur le bouton « J'aime » de la page Facebook du client. On peut y obtenir 1000 faux admirateurs Facebook pour aussi peu que 3 $.

On mesure encore mal l'ampleur de cette industrie. Certains analystes rencontrés par l'Associated Press estiment que les ventes de faux abonnés Twitter auraient rapporté plus de 40 millions de dollars en 2013. Ils estiment à 200 millions de dollars les ventes de faux admirateurs Facebook.

Des journalistes d'AP ont également révélé qu'une quantité importante d'admirateurs de la page Facebook de la vedette de soccer Lionel Messi habitaient Dacca. Aux États-Unis, un inspecteur général a découvert que des milliers d'admirateurs de la page Facebook du département d'État américain provenaient du Caire. Le département d'État avait au préalable dépensé plus de 630 000 $ pour accroître sa popularité sur les réseaux sociaux.

« C'est une perte de temps et une perte d'argent », lance Jean-François Renaud, associé et cofondateur d'Adviso, une agence de Montréal spécialisée dans le marketing numérique. Selon Jean-François Renaud, les entreprises qui achètent de faux admirateurs comprennent mal le fonctionnement des réseaux sociaux. « Il ne faut pas oublier que l'objectif de Facebook est de présenter du contenu intéressant pour que les membres passent le plus de temps possible sur le réseau », dit-il.

Les faux admirateurs ne vont ni interagir ni partager le contenu que l'entreprise publie sur son profil. « Facebook va donc conclure que le contenu n'intéresse personne. Et le gros danger, selon Jean-François Renaud, c'est que cette page ne soit plus vraiment vue, même par des personnes qui ont réellement manifesté un intérêt. »

Selon Jean-François Renaud, il est relativement simple de démasquer les fraudeurs. L'ordinateur de Facebook peut rapidement détecter un profil suspect, surtout si celui-ci est administré par une personne qui passe des journées entières à appuyer à répétition sur l'option « J'aime ».

Facebook et Twitter déploient énormément d'efforts pour contrer le phénomène. Pour les réseaux sociaux, c'est une question de crédibilité. La valeur de ces entreprises est basée sur la quantité et la qualité des utilisateurs. Si les annonceurs ont l'impression que les réseaux sociaux sont remplis de faussaires, ils seront moins tentés d'y acheter de l'espace publicitaire.

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