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«American Idiot»: du punk à la Place des Arts

«American Idiot»: du punk à la Place des Arts
NEW YORK - MARCH 23: The cast of 'American Idiot' performs on stage during the 'American Idiot' final soundcheck at St. James Theatre on March 23, 2010 in New York City. (Photo by Kevin Mazur/WireImage) *** Local Caption ***
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NEW YORK - MARCH 23: The cast of 'American Idiot' performs on stage during the 'American Idiot' final soundcheck at St. James Theatre on March 23, 2010 in New York City. (Photo by Kevin Mazur/WireImage) *** Local Caption ***

La salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts était pleine vendredi soir pour la première montréalaise de la comédie musicale American Idiot, projet inspiré par la musique du mythique groupe punk Green Day et créé notamment par son chanteur Billy Joe Armstrong.

Ce spectacle à grand déploiement, mis en scène par Michael Mayer, a vu le jour en 2009 à Berkeley en Californie. Il s’est installé l’année suivante à Broadway (printemps 2010 – printemps 2011) pour ensuite être produit dans plusieurs villes des États-Unis, du Canada, de l’Europe ou encore de l’Asie.

Basée sur le septième album studio (paru en 2004) du trio américain, les textes d’American Idiot ont été à l’époque écrits comme un opéra rock. Ce disque de 13 chansons met en vedette un jeune antihéros qui, à l’instar de l’Américain moyen, est confronté à la révolte, la solitude, la colère, l’intolérance, l’abandon, la drogue, le sexe, la guerre...

La totale

Outres les amis Will (Casey O'Farrell), Tunny (Dan Tracy) et Johnny (Jared Nepute) qui forment le noyau central de l’histoire, une quinzaine d’acteurs/danseurs, cinq musiciens (deux guitares, basse, batterie, clavier et autres instruments de soutien) et un décor impressionnant (quelque trente écrans, des escaliers métalliques, un échafaudage, des divans, entre autres), forment l’univers grandiloquent mais pas dérangeant d’American Idiot. On ne peut oublier les éclairages, les coiffures, les costumes, voire les lits d’hôpital qui ajoutent des couches à ce spectacle grandement visuel dans lequel les chorégraphies (généralement réussies) prennent évidemment toute son importance.

Bien sûr, on doit se familiariser rapidement avec le code adolescent grandement exploité dans cette production : doigts d’honneur, gestes à connotation sexuelle, paroles grossières et scènes évocatrices (pensons à la scène du hit d’héroïne ou encore celle de la baise) meublent l’univers poético-subversif des personnages du début à la fin. On doit également s’habituer à tous ces comédiens (les voix féminines sont de grande qualité dans l’ensemble) qui interprètent la voix de Billy Joe Armstrong, un chanteur difficile à remplacer.

Cela dit, certaines pièces comme Boulevard of Broken Dreams ou American Idiot (en ouverture) sont très bien livrées par les divers chanteurs. Les musiciens, dirigé par le claviériste Evan Jay Newman, font aussi du bon travail.

La vie de banlieue

American Idiot est l'histoire de trois amis fatigués de leur vie de banlieusard dans cette Amérique d’après septembre 2001. Des choix s’imposent : Will décide de rester auprès de sa copine enceinte, Tunny s'enrôle dans l'armée alors que Johnny part pour la ville où il fait connaissance d’une fille magnifique. Malheureusement, cet amour dégénère dans le vice, une amitié perfide (St. Jimmy, joué par Daniel C. Jackson) et l’enfer de la drogue.

D’une durée d’environ 100 minutes, les thèmes abordés dans ce spectacle sont pertinents et assez bien présentés. Quant au talent des acteurs, danseurs et chanteurs, il est dans l’ensemble au rendez-vous. Mentionnons à cet égard les superbes voix des filles (dont l’une rappelle celle de Dolly Parton). Visuellement, le spectacle est une réussite.

Du côté du contenu, il ne faut pas chercher de midi à quatorze heures : c’est un groupe de jeunes en quête de nouvelles expériences de vie. La trame narrative et les messages sont fort simples. Le but premier du spectacle : la musique et la danse. L’énergie, brute et débordante, sert de locomotive à toute la production. D’ailleurs, cette même énergie nous essouffle quelque peu en fin d’histoire.

Au final, un show punk très pop qui fait passer un bon moment, ne serait-ce qu’à en juger par la généreuse ovation qui à précédé la populaire chanson Good Riddance (Time of Your Life, paru en 1997 sur l’album Nimrod), livrée en rappel par tous les acteurs et chanteurs, guitare acoustique au cou.

Note importante : American Idiot est produit dans la langue de Shakespeare. Des sous-titres en français défilent sur deux écrans géants accrochés en hauteur de chaque côté de la scène.

Le spectacle American Idiot sera de nouveau présenté dimanche, à la Place des Arts de Montréal.

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