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Lancement du télescope spatial européen Gaia, l'arpenteur de la galaxie

Le télescope spatial Gaia est parti pour un voyage de 5 ans

Une fusée Soyouz a lancé jeudi 19 décembre peu après 10h10 le télescope spatial européen Gaia depuis le Centre spatial guyanais. Surnommé l'"arpenteur de la galaxie", sa mission va être de réaliser un atlas en 3D de la Voie lactée (voir la vidéo en tête d'article).

Son voyage doit durer cinq ou six ans. Pendant ce temps, le satellite localisera un milliard d'étoiles, chacune étant observée environ 70 fois. Plus de 99% d'entre elles n'ont jamais eu leur distance mesurée avec précision.

» Découvrez sa trajectoire prévue dans la vidéo ci-dessous:

"Dans moins de deux ans, on aura un premier catalogue de tout le ciel", a prédit François Mignard (Observatoire de la Côte d'Azur), responsable de la participation française à Gaia.

Placé à 1,5 million de kilomètres de la Terre

Le satellite Gaia, construit à Toulouse par Astrium pour le compte de l'Agence spatiale européenne (ESA), e été séparé de l'étage supérieur de la fusée peu après 40 minutes de vol, vers 11h00.

Il sera ensuite positionné à environ 1,5 million de kilomètres de la Terre, sur un emplacement privilégié — le point de Lagrange 2 —, dont l'un des avantages est de présenter un environnement thermique stable.

Gaia permettra de réaliser une cartographie tridimensionnelle de la Voix lactée, un atlas du ciel, mais aussi de reconstituer l'histoire de la formation et de l'évolution de notre galaxie. Il s'agira pour les astrophysiciens de faire "de l'archéologie galactique", selon les termes de François Mignard.

Le télescope spatial "le plus évolué jamais réalisé en Europe"

Le coeur de la mission Gaia consistera à déterminer la position et le mouvement des étoiles, mais également leur distance, le paramètre le plus difficile à obtenir. Même la plus proche est à une distance de près de 40 milliards de kilomètres.

Gaia poursuivra ainsi la tradition européenne de cartographie des étoiles, héritage de l'astronome grec Hipparque, qui mesura le premier, à l'oeil nu, la position d'un millier d'étoiles.

En 1989, plus de 2000 ans après Hipparque, l'ESA lançait Hipparcos, un satellite consacré à l'astrométrie qui a fourni les coordonnées célestes de quelque 120 000 étoiles.

Gaia et ses deux télescopes en carbure de silicium, chacun constitué de trois miroirs incurvés et rectangulaires, sera cent fois plus précis qu'Hipparcos. Il pourra "voir" des étoiles dont l'éclat est 400.000 fois plus faible que celles visibles à l'oeil nu.

D'après Astrium, c'est "le télescope spatial le plus évolué jamais réalisé en Europe".

Une capacité de 250 000 DVD

Avec Gaia, les astronomes vont entrer "dans le monde du Big Data", a souligné Véronique Valette, chef de projet Gaia au CNES, l'agence spatiale française.

La mission va en effet représenter plus d'un pétaoctet de données à gérer, c'est-à-dire la capacité de 250 000 DVD.

"Le traitement quotidien est probablement le défi le plus important", a estimé François Mignard. Six centres, dont le centre de traitement des données du Centre spatial de Toulouse, seront donc dévolus au traitement de ce flux continu de données, inutilisables à l'état brut et qu'il faudra rendre intelligibles.

Pour relever ce défi, le CNES, qui effectuera 35 à 40% du traitement des données, s'est doté d'une puissance de calcul de 6.000 milliards d'opérations par seconde car "si on mettait une seconde à traiter une étoile, il faudrait 30 ans de calcul", a expliqué Véronique Valette.

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