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Critique : «Le Hobbit : La désolation de Smaug», l'histoire sans fin

Critique : «Le Hobbit : La désolation de Smaug», l'histoire sans fin
Warner Bros

Allez, on reprend tout et on recommence et on recommence et on recommence… Avec ce second opus des aventures du Hobbit : La désolation de Smaug, Peter Jackson semble avoir perdu encore un peu plus son inspiration, lui qui utilise les mêmes effets, la même recette à chaque fois si bien que son triptyque s'apparente de plus en plus à une histoire sans fin. Une tactique évidente afin de faire sonner les caisses.

Hormis la rencontre de Bilbon Sacquet avec le dragon Smaug, impressionnante, mais trop courte, le public lassé n’aura de son côté pas grand-chose à se mettre sous la dent. Vivement que la saga se termine.

En 2011, lorsque le réalisateur avait annoncé en grande pompe que son Hobbit adapté du premier roman de J.R.R. Tolkien ne comporterait non pas un, ni deux, mais trois films, les réactions avaient en général été plutôt mitigées. Ceux qui ne sont pas dupes ont bien compris que l’annonce marketing était en fait le meilleur prétexte de faire toujours plus d'argent.

Les autres se sont demandé comment il allait s’y prendre pour faire si long - trois heures environ pour chaque long métrage – avec un roman si court. Car à la différence des trois tomes du Seigneur des Anneaux, le récit du Hobbit, lui ne tient qu’en quelques pages.

Le mystère semble ici enfin résolu. Grâce à l’apport de ses trois scénaristes, Fran Walsh (l’épouse de Peter Jackson), Philippa Boyens et Guillermo del Toro, le réalisateur est parvenu à rallonger l’histoire originale en y ajoutant une panoplie de scènes et de personnages aussi inutiles les uns que les autres dans cette cour des miracles fantaisiste qui se répète sans grande originalité. Il en résulte une œuvre mécanique gonflée d’air vide dont on n’en voit décidément plus la fin.

Retour en Terre du Milieu

La Désolation de Smaug commence là où Un Voyage inattendu nous avait laissés. Le paisible Bilbon (Martin Freeman), toujours accompagné des treize nains rancuniers et du magicien Gandalf le gris (toujours bon Ian McKellen), s’approche maintenant tout près de la montagne Solitaire où se niche Erebor, le royaume perdu des nains dont le trésor est jalousement défendu par l’affreux Smaug.

De l’action et du rythme, il n’en manque pas. Les séquences défilent devant les majestueux paysages de la Nouvelle-Zélande sans jamais laisser le spectateur reprendre son souffle. Aussitôt sortis de la forêt, nos héros se retrouvent en fuite dans des tonneaux à travers une rivière houleuse. Ont-ils déjà coupé la tête d’une dizaine de gobelins disgracieux qu’ils doivent au plus vite tenter de s’extirper des griffes acérées du dragon pyromane.

D’ailleurs, la confrontation entre Bilbon et Smaug demeure le moment le plus intéressant du film. Jouée par un Benedict Cumberbatch visiblement très inspiré, la créature qu’on découvre enfin dans sa totalité rappelle une autre bête numérique prénommée Gollum. Car avant d’étendre ses gigantesques ailes écailleuses ou de rôtir vivant son convive un peu trop fouineur, le dragon entretient une discussion plutôt raffinée qui jure avec son apparence dévoilant ainsi une personnalité ambiguë.

Mis à part ce chapitre, tout au long des deux heures et quarante minutes de l’aventure, une mauvaise impression d’un déjà-vu subsiste. Les araignées rencontrées dans les autres épisodes reprennent du service. Les elfes aussi, et bien sûr le diabolique Sauron qui commence à sortir de son sommeil éternel. Toute une faune pixélisée qui se dispute sa minute de gloire dans un maelström étourdissant.

S’éloignant encore un peu plus des œuvres de Tolkien, le réalisateur s’est également permis d’imaginer un triangle amoureux de pacotille entre le trio Legolas (il est de retour et son interprète Orlando Bloom semble avoir pris un peu de poids), l’elfe Tauriel (une gracieuseté de Peter Jackson) et le fadasse nain Kili.

On vous épargne les détails, mais pour les curieux, en admettant qu’il en existe, sachez que la romance devrait se conclure lors de la sortie du dernier chapitre Le Hobbit : Histoire d'un aller et retour prévue pour l’année 2014.

Le Hobbit : La Désolation de Smaug (The Hobbit : The Desolation of Smaug) – Warner Bros. – Drame fantastique – 161 minutes – Sortie en salles le 12 décembre 2013 – États-Unis.

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Quelques photos du film « Le Hobbit : La désolation de Smaug »

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