Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le Hobbit 2 : La désolation de Smaug. Smaug est-il le dragon le plus effrayant de l'histoire du cinéma?

Le dragon du Hobbit est-il le plus effrayant de l'histoire du cinéma?
Warner

"Il n'est pas prudent d'écarter de ses calculs un dragon vivant, quand on est près de lui." L'avertissement vient de J.R.R. Tolkien dans les pages de Bilbo le Hobbit, porté à l'écran par Peter Jackson. Le deuxième volet de la trilogie, La désolation de Smaug, sort mercredi 11 décembre en salles et tient son nom du dragon qui sommeille au Mont Solitaire.

Protagoniste important du récit, Smaug est présenté comme le dernier de sa race. Rusé et cruel, ses écailles rouge-dorées occupent plusieurs paragraphes de description comme lors de sa première rencontre avec Bilbo: "il était allongé, les ailes repliés, comme une immense chauve-souris, à demi tourné sur le côté, de sorte que le Hobbit pouvait voir son long ventre pâle, qu'un long repos sur sa couche somptueuse avait tout incrusté de gemmes et de parcelles d'or."

Jackson est plus avare en images. Il n'a dévoilé que l'ombre de la bête dans le précédent épisode, Un voyage inattendu. Smaug y survole la ville de Dale avant de s'abattre sur les nains d'Erebor et de s'installer à leur place. Depuis, le dragon profite de son trésor et s'autorise quelques sorties dans le patelin voisin d'Esgaroth. Après avoir joué la carte de la discrétion, Jackson promettait de faire du dragon une terreur. Pari réussi?

La bande-annonce du Hobbit: la désolation de Smaug

Élaboration

Un peu comme les méchants de James Bond, Smaug apparaît comme un dragon qui préfère s'entendre parler plutôt que d'utiliser la force physique. Pas la peine de bondir sur sa proie quand on peut la bercer avec des paroles. Bilbo n'échappe à la règle et profite de cette maïeutique comme il l'a fait avec Gollum dans le précédent volet.

La voix du dragon justement, est assurée par Benedict Cumberbatch. L'acteur britannique expliquait sur le tapis rouge être parvenu à percer la carapace de Smaug:

"Pour me préparer, le livre a été fantastique mais j'ai aussi fait un travail préparatoire en observant des dragons de komodo au zoo de Londres à Regent's Park. J'ai vu aussi de nombreuses illustrations dans différentes version du livre et puis j'ai beaucoup rampé."

Smaug a le mérite d'être un gros lézard intelligent à défaut d'être vraiment effrayant. Comme si le cinéma avait beaucoup de mal à transformer les dragons en ennemis. Leur présence répétée dans le folklore, héritage des premiers fossiles de sauriens exhumés, dans la Bible aux mythes ou dans l'iconographie médiévale occidentale aurait pu leur garantir un rôle ad eternam d'ennemis. À Hollywood, il n'en est rien. Revue d'effectif.

Le plus dangereux

Sans conteste, ce sont les dragons du Règne du feu (Reign of Fire) (2002) qui remporte la palme des dragons les plus belliqueux. Ils profitent des travaux d'agrandissement du métro londonien pour pointer le bout de leurs naseaux, cracher des flammes et se multiplier comme des lapins. Christian Bale - un des rares survivants - raconte ces années de galère et accusent les bêtes d'avoir brûlé les dinosaures, de se nourrir uniquement de cendres et d'être à l'origine d'une ère glacière.

Mais plus que boucs émissaires, les dragons y sont de véritable machines à tuer, capables de s'adapter aux humains et de les gober en plein vol comme du pop-corn. Ils ont attendus que la Terre se repeuple pour aller chercher à manger, autant dire qu'ils sont affamés, patients, méthodiques, dangereux et très motivés. Seul bémol, la raréfaction des individus mâles. Sans volontaire pour féconder les dragonnes, l'espèce est menacée d'extinction.

Le plus Disney

Grand classique du dessin animé, le dragon apparaît à plusieurs reprises dans l'univers Disney. On vous épargne Eliott le dragon, ami invisible de Peter, un orphelin d'une douzaine d'années, qui tente de fuir sa famille adoptive. Leur vadrouille même menacée par les habitants de Passamaquoddy qui, devant la pénurie de poisson, accuse automatiquement le couple atypique, paraît bien anecdotique.

Le dragon prend des traits menaçants dans La Belle au bois dormant. L'idée vient de Maléfique, sorcière dont l'ultime transformation et un monstre cracheur de feu. Armé par les fées d'une épée de vérité et d'un bouclier de vertu, le Prince Philippe combat l'animal et parvient - non sans un petit coup de main - à transpercer le cœur du dernier obstacle avant sa promise. Happy end.

Le plus germanique

Pour expliquer l'apparence de Smaug, il faut plonger dans ses origines. Le dragon de Tolkien rime avec mythologie nordique et notamment la légende de Beowulf que l'auteur britannique a étudiée. Issu du folklore occidental, Smaug partage certains traits caractéristiques de ses illustres prédécesseurs comme Fafnir: même blessure, même conversation avec un autre héros. Lorsqu'il est interrogé par l'Observer, Tolkien ne nie pas les similitudes:

"Beowulf fait partie des sources qui m'ont le plus aidées dans la rédaction. Il n’ait pas été consciemment présent à mon esprit tandis que j'écrivais. Prenons l'épisode du vol: il s'est présenté naturellement. Il est difficile d'envisager une quelconque autre façon de poursuivre l'histoire à ce moment-là. J'aime à penser que l'auteur de Beowulf dirait à peu près la même chose."

Le plus drôle

Il s'agit de Mushu, dragon Disney, pimenté par sa délocalisation en Chine. Il rejoint la veine des dessins animés modernes qui laisse une place importante à l'acolyte "moulin à paroles" du héros, popularisé par l'âne de Shrek. Quelques sarcasmes bien sentis en plus.

Mushu sévit dans Mulan où il repousse une invasion Huns. Accompagné d'un cricket et d'un panda, il manipule fusées explosives et engins pyrotechniques pour tenter de sauver l'Empereur et le destin de sa maîtresse.

Le plus inoffensif

Bien entendu, il s'agit de Falkor, le dragon porte-bonheur à tête de chien qui protège Atreyu dans L'Histoire sans fin. Réalisée par Wolfgang Petersen, cette adaptation d'un roman de Michael Ende est parfaite pour les enfants de moins de 10 ans. Pour les plus vieux, ce n'est pas toujours le cas.

Quant à Falkor, le dragon qui "aime bien les enfants", remplace efficacement les transports en commun et ne parvient pas à se gratter l'oreille seul, il semble à postériori complètement perché. Certains dialogues laissent donc planer une forme de malaise vite dissipée par les mouvements du mannequin qui a servi sur le tournage.

Le plus humain

Peut-être parce qu'il a la voix de Sean Connery et qu'il survole les plaines anglaises avec une dégaine de papy bourru, Draco est le dragon à l'humanité la plus tangible. Dans Draco: La légende du dernier dragon (DragonHeart), comme l'indique le titre, il a fait don de son ventricule gauche pour sauver un individu. Choix qui s'avère peu judicieux après que l'individu en question se transforme en tyran.

Mais Draco fait des erreurs. Comme nous. Et il a assez d'intelligence pour organiser ensuite avec son meilleur ennemi, le chevalier Bowen (Dennis Quaid), une combine - simuler la mort - pour séduire les paysans et appeler à la révolte. Un coeur tendre.

Retrouvez ces bébêtes pyromanes du 7e art dans le vidéorama ci-dessous:

Retrouvez les articles du HuffPost sur notre page Facebook.

INOLTRE SU HUFFPOST

Le Hobbit: la désolation de Smaug

Série de posters

La trilogie du Hobbit

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.