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«Watatatow» en rediffusion à Prise 2 : toujours aussi «buzzant»

«Watatatow» en rediffusion à Prise 2 : toujours aussi «buzzant»
Capture d'écran Prise 2

«C’est cool, carrément buzzant, et pis c’est même trippant…» Si vous étiez adolescents entre 1991 et 2005, vous êtes probablement capables de fredonner la suite de cet air mythique. Celui-ci résonnera à nouveau dans nos salons à compter du 6 janvier prochain, alors que la chaîne Prise 2 rediffusera la première saison de Watatatow, série-culte qui a jadis occupé la case-horaire de 17h d’Ici Radio-Canada Télé et rivé des milliers de jeunes à leur petit écran.

L’annonce de la résurrection de cet univers qui a profondément marqué la génération Y était le prétexte idéal pour réunir quelques-unes de ses têtes d’affiche et de s’enquérir de leur vie et leur carrière post-Watatatow. Car, si plusieurs ont continué d’œuvrer devant la caméra – on n’a qu’à penser à Charles Lafortune Réal Bossé, Fabien Dupuis, Yan England, Serge Postigo, Michel Charette, Sophie Cadieux, Mahée Paiement, Suzanne Clément, Sébastien Delorme et Julie LeBreton, entre autres – d’autres ont quitté les feux de la rampe et travaillent maintenant dans d’autres domaines.

Mardi matin, le Lion d’Or a donc été le lieu de réunion des Hugo St-Cyr (Michel Couillard), Karine Pelletier (Stéphanie Couillard), Élyse Aussant (Émilie Laurin), Katerine-Lune Rollet (Sophie Bonin-Jutras), Marie-France Monette (Pascale Cusson), Alexandra Laverdière (Sandra Poulain), Laurent Imbault (Charles Couillard), Carole Chatel (Marie Couillard), Hélène Grégoire (Ginette Laurin) et autres acteurs qui ont peuplé ce petit monde pendant 14 ans. Très fier de voir ses anciens protégés fraterniser comme s’ils s’étaient laissés la veille, le créateur et producteur exécutif de Watatatow, Jean-Pierre Morin, était aussi présent.

«Avec Watatatow, notre volonté, c’était de rejoindre les ados, a raconté ce dernier. À l’époque, on prenait pour acquis que les jeunes regardaient la télévision adulte. Moi, je voulais développer une série où on parlerait de leurs problèmes et de leurs plaisirs, et qu’on voie de vrais ados à l’écran. Et c’a assez bien marché pour être capable de rouler pendant 14 ans et 1220 épisodes!»

Virage dramatique

La première année, le ton de Watatatow se voulait léger. Les protagonistes principaux, répartis dans trois familles centrales (les Couillard, les Fraser et les Trépanier), et leur entourage scolaire (amis et professeurs) vivaient des amourettes et des conflits amicaux, et les intrigues étaient bouclées en 30 minutes. Mais rapidement, les téléspectateurs ont exprimé l’envie de voir des thématiques plus graves être abordées dans les différentes histoires. Dès la deuxième saison, on a donc introduit le personnage d’Émilie Laurin (Élyse Aussant), qui allait faire une tentative de suicide, puis être happée par le monde de la prostitution. Et le public s’est tellement attaché à Émilie que, très vite, on a implanté sur une base régulière le clan des Laurin qui, bien que dysfonctionnel, s’est instantanément attiré la sympathie.

«Je faisais constamment de la recherche formative, pour m’assurer qu’on rejoignait toujours notre public, s’est remémoré Jean-Pierre Morin. On s’est rendu compte que les jeunes avaient besoin d’entendre parler de choses dont personne ne leur parlait, ni à la maison, ni à l’école, comme le suicide et l’homosexualité. Et l’impact a été très grand.»

Parmi ses bons souvenirs de l’épopée Watatatow, Jean-Pierre Morin cite l’audition d’Hugo St-Cyr, qui n’avait que 12 ans lorsqu’il a tenté sa chance pour revêtir les habits de Michel Couillard. «Il n’avait jamais fait de télévision, ni de cinéma. Il suivait des cours de théâtre. Son professeur avait entendu dire qu’un casting était en cours pour une série jeunesse et nous avait envoyé une vingtaine de candidats. Hugo est arrivé. Je lui ai demandé de faire un monologue. Et il nous a conquis! On prenait un gros risque avec lui, parce qu’il n’avait pas d’expérience, mais il avait un charisme fou.»

Et quelles émissions récentes ont continué de porter le flambeau de Watatatow, selon le «père» de cette grande aventure? Ramdam, Tactik et Les Parent. Aucun de ces projets n’a toutefois encore égalé le record de longévité de Watat, comme le disent les initiés.

«À ma connaissance, il n’y a pas une série qui a donné une chance à autant de nouveaux acteurs, auteurs et réalisateurs, s’est enorgueilli Jean-Pierre Morin. Plus de 300 comédiens ont commencé leur carrière avec nous, et environ 25 scénaristes, parmi lesquels Isabelle Langlois (NDLR : Rumeurs, Mauvais karma) et Richard Blaimert (NDLR : Les hauts et les bas de Sophie Paquin, Penthouse 5-0, Le monde de Charlotte). C’était beaucoup de travail, c’était exigeant, je ne sais pas si on le referait de la même façon aujourd’hui, mais c’était extraordinaire.»

Watatatow, le lundi à 20h, et le jeudi à 19h, sur Prise 2. La chaîne sera débrouillée du 12 décembre au 12 janvier.

Voyez, plus bas, ce que sont devenues les vedettes principales de Watatatow.

Quelques faits amusants sur Watatatow

- 1220 épisodes

- 12 200 heures de studio

- 683 comédiens

- 9022 figurants

- 14 réalisateurs

- 45 auteurs

- 706 techniciens

- 14 000 costumes

- 155 décors

- 60 000 pages de textes (qui, empilées, arriveraient à hauteur de 6 mètres)

- La série a remporté 9 prix Gémeaux et 5 MétroStar/Artis

- Hugo St-Cyr a été présent dans 421 épisodes

- L’auteure Camille Tremblay a écrit 158 épisodes et en a script-édité 60

- Le réalisateur Michel Berthiaume a dirigé 271 épisodes

- Les comédiens qui ont été présents dans la série du début à la fin sont Hugo St-Cyr (Michel Couillard), Karine Pelletier (Stéphanie Couillard), Carole Chatel (Marie Couillard), Étienne de Passillé (Martin Goulet) et Ruddy Éloi (Raphaël Termidor).

Ce qu’ils sont devenus…

Hugo St-Cyr (Michel Couillard) : «Aujourd’hui, j’ai deux jeunes filles de 6 et 8 ans et je suis drummer avec un grand D, dans plusieurs groupes de jazz. Le jeu me manque beaucoup, je le répète sans cesse. J’aimerais passer des auditions. Mais je suis encore trop identifié à Michel Couillard.»

Karine Pelletier (Stéphanie Couillard) : «Je suis agente d’artistes depuis 10 ans et ça va très bien. Le début de cette nouvelle carrière a coïncidé avec la fin de Watatatow. Le jeu ne me manque pas; je suis très timide! Le jeu, c’est comme un instrument; et là, j’ai perdu tous mes cahiers de musique! D’emblée, ce n’était pas pour moi. Je suis tellement à ma place comme agente!»

Élyse Aussant (Émilie Laurin) : «Je suis toujours dans les arts à temps plein, c’est le cœur de ma vie. J’ai joué dans 30 vies, dans Les rescapés, j’ai fait du théâtre et j’écris une série avec Olivier Loubry, depuis quelques années. Je peins et j’ai voyagé beaucoup avec mes tableaux. J’avais quitté Watatatow de mon plein gré en 2002. Je sentais que j’avais fait le tour du personnage. J’adorais Émilie, et je voulais quitter pendant que je l’adorais.»

Marie-France Monette (Pascale Cusson) : «Je suis désormais intervenante en délinquance, mais le jeu reste une passion première pour moi. Je garde toujours une porte ouverte, même si j’adore travailler avec les jeunes! J’avais été dans Watatatow les trois premières années et j’avais dû quitter en raison de conflits d’horaires. J’avais d’autres projets, et c’avait été difficile pour moi. J’ai joué dans Ent’Cadieux pendant 7 ans, dans les films Matusalem et dans beaucoup d’autres choses.»

Alexandra Laverdière (Sandra Poulain) : «Après Watatatow, je n’ai jamais cessé de jouer dans des publicités, et je suis artiste-maquilleuse pour la compagnie Chanel. Depuis peu, je suis dans Unité 9. Jouer, c’est ce qui me rend le plus heureuse. J’ai été dans Watatatow pendant 10 ans, de 1995 à 2005. J’ai longtemps gardé contact avec Hugo St-Cyr et Karine Pelletier»

Katerine-Lune Rollet (Sophie Bonin-Jutras) : «Watatatow a été mon premier job, à 16 ans. C’était énormément de responsabilités. J’avais toujours hâte de voir ce qui attendait mon personnage. Mais ça ne m’intéresse plus du tout d’être comédienne. J’ai étudié en journalisme et j’avais quitté Watatatow pour cette raison. J’anime maintenant l’émission Montréalité à MAtv, je tiens un blogue gastronomique et j’ai une chronique dans le Journal de Montréal.»

Hélène Grégoire (Ginette Laurin) : «Je suis toujours comédienne. Récemment, j’ai fait une publicité de Bell et j’ai joué dans La vie parfaite et Trauma. Je fais des apparitions ici et là, mais il y a moins de rôles pour les gens de 60 ans. Je ne suis pas amère du tout car, dans ce métier, tout peut tourner très rapidement. Je garde de Watatatow un souvenir très émotif. Élyse Aussant et moi sommes d’ailleurs restées de grandes amies.»

Les Annulées: Emily Owens, M.D.

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