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Commander des drogues sur Internet en toute légalité

Commander des drogues sur Internet en toute légalité
U.S. Drug Enforcement Administration

EN DIRECT - Une carte de crédit, un clic, et la drogue est livrée à domicile. Souvent en toute légalité. Loin du cliché du dealer dans une ruelle sombre, le trafic de drogue de synthèse explose et les autorités n'arrivent pas à le contrer.

Un reportage de Johanne Faucher à Enquête

Enquête consacre une heure aux drogues de synthèse ce jeudi à 21h à la télévision de Radio-Canada.Notre journaliste twittera en direct.

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Nous avons communiqué avec un producteur de drogues de synthèse situé à Shanghai, en Chine. Il nous a proposé près d'une centaine de produits; nous avons commandé du 2C-I. Cette drogue est interdite dans plusieurs pays européens, mais elle est encore légale au Canada.

Trois jours plus tard, nous recevions la drogue par la poste. Drogue qui est entrée légalement au pays.

Des étudiants québécois comme fournisseurs

Il est aussi facile d'acheter sur Internet des stupéfiants illégaux auprès de dealers au Québec. Nous avons rencontré un vendeur qui propose toutes sortes de produits, drogues de synthèse et drogues classiques, sur des sites web marginaux. Des sites difficiles d'accès, mais où il est possible d'acheter armes, faux papiers et drogue.

Ce dealer prétend s'approvisionner auprès d'étudiants en biochimie québécois qui fabriquent des drogues au dosage aléatoire dans des laboratoires clandestins.

Et il en vend partout sur la planète. Ce trafic lui rapporterait 25 000 $ par semaine. Il soutient qu'il reçoit et expédie de la drogue par la poste sans problème, et dit avoir des trucs pour déjouer les douanes.

Des chimistes jouent au chat et à la souris

Les autorités ont les mains liées. Dès qu'une drogue est interdite, classée parmi les stupéfiants, des « narcochimistes » transforment la molécule pour créer une nouvelle drogue. Cette nouvelle substance inconnue est légale jusqu'à ce que Santé Canada l'interdise.

Par exemple, le 2C-B, qui imite la mescaline, est interdit au Canada. Les chimistes ont donc enlevé l'atome de brome et l'ont remplacé par un atome d'iode. Ils ont ainsi créé du 2C-I.

Cinquante-huit substances chimiques psychoactives comme le 2C-I sont entrées au Canada l'an dernier. C'est plus d'une par semaine.

Santé Canada décide lesquelles seront classées parmi les stupéfiants. Elle doit d'abord s'assurer qu'il y a des cas d'abus. Puis, avant d'annexer une substance, elle s'assure que cela ne nuira pas à l'industrie, qui pourrait avoir besoin de ce produit chimique.

Les policiers ont les mains liées

Cette recherche prend généralement 18 mois. Pendant ce temps, la vente du produit est interdite, mais il n'est pas classé comme drogue dans le Code criminel. Les policiers ne peuvent donc pas arrêter un vendeur ou un consommateur tant que le produit est légal.

Les drogues de synthèse sont dangereuses et peuvent être plus puissantes que les drogues « naturelles ». Il est impossible de savoir ce qu'elles contiennent, les mélanges étant faits par n'importe qui, n'importe comment. Un comprimé d'ecstasy fabriqué aujourd'hui sera différent de celui fait la semaine dernière.

Une roulette russe, en somme. L'an dernier, 17 adolescents sont morts en Colombie-Britannique et en Alberta. Ils croyaient prendre du MDMA, mais le chimiste avait remplacé le MDMA par du PMMA, qui est plus fort.

Les effets des drogues de synthèse sur le corps

La docteure Marie-Ève Morin, spécialiste en toxicomanie, décrit les effets psychiques et physiologiques des drogues de synthèse.

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Les différentes drogues de synthèse (cliquez pour agrandir)

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