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Casse-Noisette a 50 ans

Casse-Noisette a 50 ans

Qui n'a pas de souvenirs de Casse-Noisette, dans la version des Grands Ballets canadiens de Montréal? Un conte féérique du temps des Fêtes qui attire autant les adultes que les enfants depuis maintenant 50 ans. Un classique vu par plus de 2 millions de personnes à ce jour.

Plusieurs y retournent, tous les trois ans en moyenne, alors qu'une personne sur deux voit le spectacle pour la première fois. Cette popularité a permis au ballet féérique, chorégraphié par Fernand Nault, de résister au temps et de revenir chaque année.

« Les gens ne s'en lassent pas. Notre version est la plus traditionnelle. C'est vraiment magique, ça touche tout le monde, c'est unificateur, sans signes religieux, c'est autant pour les petits que pour les grands. Ça permet de partager et de vivre l'esprit des Fêtes », explique Alain Dancyger, directeur général des Grands Ballets canadiens de Montréal.

Chaque année, Casse-Noisette nécessite un investissement de 200 000 $ pour la production seulement, ce qui exclut les dépenses de publicité et autres. « L'objectif est de renouveler le spectacle, de garder une certaine fraîcheur pour attirer les spectateurs », explique Alain Dancyger.

La famille Casse-Noisette

Après 50 ans d'existence, le conte féérique a fait des petits. Le spectacle s'est déplacé à quelques reprises : Saint-Louis aux États-Unis, Ottawa, et Québec tous les deux ans. Le spectacle ne fait pas de tournée ailleurs au Québec, car aucune salle n'est assez grande pour l'accueillir.

Il y a aussi la création du marché Casse-Noisette avant Noël, qui existe depuis 2010, et le Fonds Casse-Noisette pour les enfants défavorisés.

Le Fonds Casse-Noisette est un atelier qui offre aux enfants défavorisées de voir le spectacle, mais aussi d'être initiés à des ateliers chorégraphiques, de costumes et d'arts visuels sur le thème de Casse-Noisette. « On choisit les bénéficiaires en collaboration avec le ministère de l'Éducation, qui a déjà une liste des écoles défavorisées du Grand Montréal. Il y a un besoin énorme », soutient le directeur général.

Alain Dancyger travaille à d'autres projets qui seront mis en place dans deux ans, quand les Grands Ballets déménageront au Quartier des spectacles. « On aura un mur externe de projections. On pourra promouvoir l'utilité de la danse, on offrira des cours de danse et plusieurs autres activités », énumère Alain Dancyger.

Le travail derrière le spectacle

Casse-Noisette fait partie de la vie du maître de ballet principal Pierre Lapointe depuis de nombreuses années. Il l'enseigne et il l'a dansé. Malgré la somme astronomique de travail que représentent les répétitions et l'enseignement de la chorégraphie à cinq distributions différentes, tout comme la planification des horaires de répétitions, chaque année, il reprend les rênes de Casse-Noisette.

Il souligne aussi que si le spectacle est spécial, c'est grâce au chorégraphe Fernand Nault, qui a réussi à utiliser les enfants au meilleur de leurs capacités et à trouver l'équilibre parfait entre les prouesses techniques, l'humour et le côté irréel du conte de fées. « La magie qui se crée entre les danseurs professionnels et les enfants donne à cette version de Casse-Noisette une touche très humaine. »

Les meilleurs souvenirs de Pierre Lapointe ne sont pas en tant que danseur, mais plutôt en tant que maître de ballet. « Ça rend la vie plus douce de voir les danseurs s'améliorer jour après jour et de voir la joie dans le cur de ces jeunes quand ils sont choisis pour un rôle. »

Souvenirs de spectacle

Certains l'ont dansé, d'autres l'ont vu. Dès qu'on parle de Casse-Noisette, les souvenirs fusent. D'ailleurs, la production a lancé un appel pour les 50 ans afin de regrouper le maximum d'anciens danseurs. Cette réunion de famille aura lieu le 12 décembre prochain.

Nicolas R. Thibodeau a des souvenirs à profusion, puisqu'il a participé au spectacle de Fernand Nault pendant ses années à l'École Pierre-Laporte, de 1993 à 1995. Il a surtout été l'un des petits rats, et il en garde certains souvenirs marquants.

« On faisait un concours entre les rats pour arriver sur scène à la dernière seconde. La consigne était de se costumer et de gravir les marches jusqu'à la scène de la Place des Arts sans perdre un pas. Durant une représentation, un malheureux a mal calculé le temps et est arrivé après la bataille. L'escarmouche entre le casse-noisette et le rat délinquant reste gravée dans ma mémoire. L'improvisation était au rendez-vous, cette fois-là, dans un domaine où chaque pas est compté. »

Cindy Laverdière a vu le ballet quatre ou cinq fois durant son enfance. Une tradition qu'elle a répétée l'an dernier avec sa mère, ce qui lui a permis de l'apprécier encore plus.

« L'impression que j'en avais tenait surtout d'un rêve. Comme un souvenir lointain. Lorsque je l'ai vu l'année dernière, j'ai encore plus apprécié l'expérience, les décors magnifiques, le travail des danseurs et la musique, à en être émue. C'est une magie différente, mais tout aussi fabuleuse. »

Casse-Noisette est une production des Grands Ballets canadiens de Montréal, une chorégraphie de Fernand Nault, adaptée du conte d'Hoffmann. La musique est de Tchaïkovski, interprétée par l'Orchestre des Grands Ballets sous la direction du chef Allan Lewis.

Un dossier de Cécile Gladel

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