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Un hôtel de luxe propose une «expérience bidonville» en Afrique du Sud (PHOTOS)

Un hôtel de luxe propose une «expérience bidonville»
Facebook/EmoyaEstate

Plus d'un milliard de personnes vivent dans des bidonvilles à travers le monde. Celles-ci n'ont pas le choix. Pour d'autres, ces endroits insalubres ne sont devenus qu'une destination touristique comme une autre... voire même un véritable filon économique!

Les séjours touristiques au cœur de la misère des bidonvilles génèrent en effet de plus en plus de recettes. Dernier exemple en date: des baraques façon quartier pauvre dans une zone luxueuse d'Afrique du Sud.

Un bidonville pas si misérable que ça...

Pourquoi visiter un vrai bidonville quand on peut séjourner dans un complexe de luxe qui y ressemble?

C'est l'idée qu'a eu Buks Westraad, propriétaire d'Emoya Hotel & Spa, en Afrique du Sud pour permettre à ses clients de jouer aux misérables le temps d'un séjour dépaysant.

Cabanes en tôle ondulée, lampes à pétrole, radios à piles, toilettes extérieures... On s'y croirait presque.

Mais côté précarité, il faudra aller voir ailleurs.

Sur son site, le complexe appelé le Shanty Town se targue en effet d'offrir à ses clients les «joies» de la vie dans un bidonville, les nuisances sonores, sanitaires et les crimes en moins:

«Vous pouvez désormais expérimenter la vie dans une cabane, dans l'environnement sécurisé d'une réserve privée. Voici le seul bidonville au monde équipé d'un chauffage au sol et d'une connexion Internet sans fil!», prenant ensuite la peine de préciser que «nos cabanes sont totalement sûres et adaptées aux enfants».

On est donc loin des banlieues pauvres qui bordent les grandes villes du pays. On se rapproche même plus du voyage cinq étoiles, vu le prix affiché.

Il vous en coûtera en effet 850 rands la nuit en occupation quadruple (environ 90 dollars), sans compter le petit-déjeuner (s'élevant, lui, à 110 rands (environ 12 dollars) par jour), soit une somme rêvée pour les vrais habitants des vrais bidonvilles.

Sur le site, on peut aussi lire: «Le Shanty Town est idéal pour se forger un esprit d'équipe, pour des barbecues, des soirées à thème, et pour vivre l'expérience de votre vie. Il peut accueillir jusqu'à 52 personnes».

On n'arrête pas le progrès.

Inauguré il y a déjà plusieurs mois, cet endroit est sorti de l'anonymat début novembre lorsque le satiriste américain Stephen Colbert en a parlé dans son émission, commentant: «au mieux, on en ressort insensible. Au pire, c'est de la pornographie de pauvreté».

Photo: Facebook/EmoyaEstate

Photo: Facebook/EmoyaEstate

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Un «tourisme de la misère» en vogue

Le tourisme de la misère, qui connaît beaucoup de succès ces derniers temps, n'est en fait pas si nouveau que ça. Dès la fin du XIXème siècle, la haute société new-yorkaise se rendait le long du Bowery et dans le Lower East Side pour découvrir la vie «de l'autre côté».

Depuis, ce genre de tourisme s'est développé.

Des visites guidées des favelas brésiliennes, en passant par des «Excursions dans le Jakarta caché», la vie des pauvres a le vent en poupe.

Le film Slumdog Millionaire de Danny Boyle a aussi eu un effet surprenant: les touristes se sont bousculés pour visiter les lieux du tournage à Dharavi, l'un des plus grands bidonvilles d'Asie.

Avec l'aménagement de ce bidonville flambant neuf en Afrique du Sud pour des touristes en mal de pauvreté, un nouveau cap a donc été franchi... Et il est loin de faire l'unanimité!

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