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Il est moins payant de travailler dans la fonction publique, selon l'Institut de la statistique du Québec

Il est moins payant de travailler dans la fonction publique, selon l'Institut de la statistique du Québec
group of worker in open plan...
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MONTRÉAL - La rémunération des employés de la fonction publique continue à céder du terrain par rapport à celle des travailleurs d'entreprises qui comptent plus de 200 personnes, d'après un nouveau rapport de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ), publié jeudi.

La rémunération globale des employés de l'État, qui comptabilise le salaire, les avantages sociaux ainsi que les heures de présence au travail, est inférieure de 8,3 pour cent à celle des travailleurs d'entreprises comptant plus de 200 personnes.

Les fonctionnaires, le personnel du réseau de l'éducation ainsi que de la santé et des services sociaux sont regroupés dans la catégorie des employés de l'État. Les entreprises qui emploient plus de 200 personnes comprennent, outre les entreprises privées de grande taille, les organismes à caractère public tels que les sociétés d'État.

Si l'on considère uniquement le salaire, le retard des employés de la fonction publique est de 11,7 pour cent par rapport aux autres salariés québécois dans l'ensemble des emplois repères.

«C'est sûr qu'une partie de l'équation réside dans le fait que de 2009 à 2012, les augmentations dans l'administration québécoise ont été plutôt faibles», souligne le directeur des statistiques sur le travail et la rémunération à l'ISQ, Patrice Gauthier.

«On parle de 0,5 pour cent en 2010, 0,75 pour cent en 2011 et 1 pour cent en 2012 alors que les augmentations consenties ont été plus élevées dans le reste du marché», ajoute-t-il.

Au sommet de l'échelle salariale, un professionnel oeuvrant au sein de la fonction publique gagne annuellement 75 032 $, selon l'ISQ, alors que le même emploi est rémunéré à hauteur de 83 357 $ au sein d'autres entreprises de plus de 200 personnes.

Dans le secteur privé, cette même fonction rapporte annuellement 81 185 $. Pour un technicien, le salaire est de 50 426 $ dans le public, par rapport à 57 586 $ dans le privé.

L'Institut a calculé ces écarts sur la base de 77 emplois repères représentatifs de l'administration québécoise et comparables à ceux des différents segments du marché du travail. Certains secteurs d'activité, comme l'agriculture et la construction, ont été exclus par l'ISQ.

Le rapport de l'Institut indique également que, globalement, les débours pour les régimes de retraite sont moindres dans l'administration publique que le secteur privé.

Ainsi, le pourcentage du salaire d'un employé de l'État consacré aux régimes de retraite est de 6,6 pour cent, comparativement à 7,4 pour cent dans le secteur privé.

Le Secrétariat intersyndical des services publics n'a pas manqué de souligner cette situation, affirmant que le principal régime de retraite du secteur public, le Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics, était efficace même s'il est à prestation déterminée.

Toutefois, dans les municipalités de plus de 25 000 habitants, les débours de l'employeur atteignent 22,9 pour cent pour les régimes de retraite, note l'ISQ.

«Actuellement, ces caisses de retraite sont dans une situation plus difficile, reconnaît M. Gauthier. Ça peut cependant varier d'une ville à l'autre. Chacun doit regarder dans sa cour.»

La Confédération des syndicats nationaux (CSN), qui représente 170 000 employés du secteur public québécois, s'inquiète de constater un recul dans la rémunération globale de la fonction publique.

Par voie de communiqué, elle a souligné que le recul de la rémunération globale des employés de la fonction publique, qui était de 3,7 pour cent en 2009, n'a cessé de progresser pour atteindre 8,3 pour cent en 2013.

La centrale syndicale rappelle que d'ici 2020, 35 pour cent de la main-d'oeuvre du secteur public partira à la retraite, ce qui pourrait, si la situation ne change pas, créer une pénurie.

«Qui voudra encore oeuvrer dans les services publics si le gouvernement québécois n'est pas en mesure de concurrencer les conditions de travail offertes dans les autres secteurs d'emplois?», demande la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque.

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